vendredi 30 mai 2008

Les différences en maths entre filles et garçons moins grandes dans les pays adeptes de l'égalité homme-femme

Les différences en maths entre filles et garçons moins grandes dans les pays adeptes de l'égalité homme-femme

AP - Vendredi 30 mai

WASHINGTON - Les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles à des tests de mathématiques passés par des élèves du monde entier, mais la différence est moins marquée dans les pays où les hommes et les femmes ont des droits et des opportunités similaires, selon une étude américaine.

En général, dans ce type de société "les filles sont aussi bonnes que les garçons en mathématiques", souligne Paola Sapienza, qui a dirigé l'étude.

La question des différences de résultats en maths selon le sexe suscite un vif débat, certains suggérant que des facteurs biologiques pourraient expliquer les scores plus élevés obtenus par les garçons à certains tests et d'autres mettant en avant des facteurs culturels et environnementaux.

Mme Sapienza, professeur à l'université Northwestern aux Etats-Unis, a étudié les résultats des garçons et des filles ayant participé au Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), un test passé par des élèves de 15 ans dans le monde tous les trois ans.

L'Islande est le seul pays étudié où les filles ont obtenu de meilleurs résultats que les garçons en maths. Dans une dizaine d'autres pays, les deux sexes enregistrent des scores similaires. Dans nombre de ces nations, dont l'Islande, les hommes et les femmes ont des droits et des opportunités similaires, note l'étude, publiée jeudi dans la revue "Science". Au total, 40 pays ont été étudiés. AP

Sur Internet and in english : Culture, Gender and Math

http://www.sciencemag.org/cgi/content/short/320/5880/1164

Science: http://www.sciencemag.org/

Remerciements à Massi13 pour ce signalement

jeudi 29 mai 2008

La fête des mères vue par Emelire ou la fête des inégalités

petit cadre en nouilles pour notre fête ;o) Courage les mères !

250508_lfle

à accrocher dans la cuisine ;o) (chiffres INSEE infos AFP)

source : http://femininlemporte.canalblog.com/archives/2008/05/25/9312167.html#comments

mercredi 28 mai 2008

Simone de Beauvoir, la femme devenue femme : Castor de Guerre [citations]


Simone de Beauvoir, la femme devenue femme


Avec Danielle Sallenave.

Simone de Beauvoir est philosophe et femme de lettres française. Elle a partagé la vie et les idées du philosophe Jean-Paul Sartre et s'est attachée au combat pour la condition des femmes. Parmi son œuvre très dense, elle a notamment publié aux éditions Gallimard Le deuxième sexe, Mémoires d’une jeune fille rangée ; Les mandarins ; La force des choses.

Danièle Sallenave est auteur, normalienne et agrégée de Lettres, ancienne lauréate du prix Renaudot et membre du jury Femina. Elle fait de ses romans des lieux où les destins de femmes se croisent et s'affrontent, ainsi qu'un espace d'analyse des grandes questions de notre temps. Elle est également traductrice, et a collaboré au journal Le Monde et aux revues Le Messager européen et Les Temps modernes. Elle a notamment publié La Fraga (éd. Gallimard), Les portes de Gubbio (éd. Hachette) et plus récemment Castor de guerre (éd. Gallimard).

Dimanche 1er juin à 11h30 - à l'Opéra Comédie


Animé par Philippe Lapousterle.

source : http://www.comediedulivre.montpellier.fr/pages/?page=271&id_page=1252

Une biographie certes, mais aussi un remarquable ouvrage sur le XXème siècle (siècle des extrêmes)
"Un siècle où les intellectuels français avaient encore un rôle,
celui des grandes consciences,
généreuses, intrépides, jusqu'à l'aveuglement parfois..."

Danièle Sallenave écrit : "C'est là que se joue la tragédie des intellectuels : ne pas avoir imaginé
qu'on voulait peut-être les tromper et user d'eux
comme des relais de diffusion
de "vérité" du "Parti" (Mao)

Castor de guerre
Danièle Sallenave

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage et j'avais envie de vous en livrer quelques notes que voici :

"C'est l'argent qui introduit le poison de l'inégalité dans le monde quand il devient
le mobile unique ou presque de tous les actes" (Simone Weill - 1940)

"On serait tenté de coucher avec un inconnu pour être dans l'instant"
"Sartre est un amour "nécessaire"...
"Il me semblait que la terrre n'aurait pas été habitable si je n'avais eu personne à admirer"
"Le bonheur lui-même, comme tout le reste, ne s'obtient, ni ne se maintient sans
lutte... être malheureux, c'est vouloir l'être ou du moins y consentir".
(Simone de Beauvoir)

(Un petit rappel : 1944 : droit de vote pour les femmes
1965 : la femme peut ouvrir un compte bancaire en son propre nom.....!!!")


"Les femmes ne sont pas assignées au service de l'espèce "
de
Camus, elle dit : "Camus est un idéaliste moraliste et anticonformiste qui défend
de plus en plus résolument les valeurs bourgeoises..."

Le Castor pose à ce qu'elle appelle une "vie réussie" des conditions si singulières
et si élevées que la plupart des vies ordinaires sont pour elle des vies "râtées" -
pire "absurdes", dénuées de sens..."

SdB dit aussi en 1962 : ..."la France est en train de devenir une sorte d'Amérique.
Ce qu'elle voit par la fenêtre, c'est l'homme et la femme de "l'organisation". Il va
au travail, elle va aux provisions ; elle promène le chien le matin, le soir, c'est le mari.
Et le dimanche ils vont soit à la messe soit en pique-nique..."

Elle déteste vieillir : "Mon ancienne tête où une vérole s'est mise dont je ne guérirai pas..."
"La vieillesse m'infecte aussi le coeur".
Depuis l'adolescence, le Castor est hantée par les images du vieillissement et du déclin.
Aujourd'hui, (lorsqu'elle a 60 ans) c'est une perspertive immédiate, une menace proche...

Simone de Beauvoir dit : "la Société traite les vieillards en parias"... ce qu'on rejette en eux
c'est que ce sont des bouches inutiles dans une société hantée par le profit, et dominée
par la quête de la jouissance et de la jeunesse éternelle.

Danièle Sallenave : "35 ans plus tard, dans nos sociétés postindustrielles, cette dénégation tourne
à la névrose : le désir fou d'être immortel, et immortellement jeune, a pris la forme concrète
d'une recherche éperdue de solutions miracles. ....
La hantise du rendement, la rareté des places en multiplient encore les effets :
pour chaque "jeune", un "vieux" est une menace, un emploi confisqué,
de l'argent et du temps inutilement gaspillés...."


Nous sommes au XXIème siècle... beaucoup de choses ont changé...

Ce mercredi en préambule à la Comédie du livre 2008 dédiée à la Russie, Conte de Babouchka, projection&Rencontre autour de "La correspondance à trois"

Rencontre autour de "La correspondance à trois" - 1926 - Rainer Maria Rilke, Boris Pasternak et Marina Tsvetaïeva", animée par François Szabo

source : Montpellier Agglomération

28 mai 2008 à 18h30 médiathèque centrale Emile Zola

En avant-première de la Comédie du Libre 2008

"La correspondance à trois - 1926 - Rainer Maria Rilke, Boris Pasternak et Marina Tsvetaïeva".

Animé par François Szabo.
Lecture d'extraits en français et en russe.
Accueil en musique avec des textes de Marina Tsvétaieva, mis en musique par Elena Frolova.

(Elena Frolova : concert d'ouverture de la comédie du livre 2008, le 29 mai http://www.comediedulivre.montpellier.fr/pages/?page=318)

Fait littéraire exceptionnel, cette correspondance entre trois des plus grands poètes de leur temps, démontre s'il le faut encore, que l'admiration, l'amitié extrême jusqu'à la passion d'un amour sans limites entre poètes qui ne se côtoient que par le truchement d'un lien épistolaire, peut vibrer entre personnes d'une identité formidable, d'une sensibilité exacerbée et d'une volonté d'absolu dans une résolution extrême qui rend capable ainsi de
sublimer l'existence quotidienne, de parvenir à des issues salutaires en un
temps de déroute totale : en soins en Suisse pour la leucémie dont souffre
RILKE, dans l'isolement d'une toute neuve Union Soviétique pour PASTERNAK, dans l'exil en France en Vendée dans des conditions d'une précarité effarante pour TSVETAÏEVA.

Mémoire historique, création littéraire et surtout témoignage humain d'une force sans pareille, la lecture de ces lettres en français accompagnée de quelques lectures en langue russe de cette correspondance immergera l'auditeur dans le monde singulier et intime de personnalités hors du commun.

François Szabó

Rilke fut sans doute le poète allemand le plus important de la première moitié du XXème siècle. Son oeuvre est une longue méditation sur les événement essentiels de l'existence humaine, et en particulier,la mort, qui lui semblait le point culminant auquel toute vie doit préparer.
Il nourrit des amitiés vivantes avec quelques-uns des créateurs les plus novateurs de son époque, en particulier,Auguste Rodin, dont il fut le secrétaire, et Marina Tsvetaeva, dont il décela le génie avant tout le monde
Il mourut (lui qui avait écrit un recueil en Français sur les jardins, Verger) du fait des suites d'une mauvaise piqûre de rose qui dégénéra en leucémie, et au seuil de la mort, refusa les soins thérapeutiques qui auraient pu lui éviter la souffrance, de peur de voir lui échapper «sa propre mort.»

Boris Pasternak (1890-1960), poète et écrivain russe est né dans une famille juive, fils d'un et d'une pianiste. Il passa sa jeunesse dans une atmosphère cosmopolite. Après des études en Allemagne, Il retourna à Moscou en 1914 où il publia cette même année son premier recueil de poésie puis un second qui n'eurent guère d'écho auprès du public.
Pasternak s'affirmera avec son recueil suivant, « Ma sœur la vie » (1917)
La Première Guerre mondiale lui donna la matière pour sa saga fameuse "Docteur Jivago" qu'il publie plusieurs années plus tard. Il tomba en disgrâce auprès des autorités soviétiques pendant les années 1930 : ses livres parlent du passé et non du présent, son style est poétique et non socialiste. La publication en 1957 du "Docteur Jivago" motive l'attribution du prix Nobel par l'Académie suédoise en 1958. Les autorités soviétiques, considérant l'auteur comme un « agent de l'Occident capitaliste, anti-communiste et anti-patriotique »le contraignent à décliner cette récompense, s'épargnant à lui ainsi qu'à ses proches de lourdes sanctions.
Il meurt deux ans plus tard des suites d'un cancer. Sur son lit de mort, il avait dit à sa femme: "La vie a été belle, très belle, mais il faut aussi mourir un jour. J'ai aimé la vie et toi." (extrait de "Le fantôme de Staline" de Vladimir Fédorovski).
Docteur Jivago ne paraîtra en URSS qu'en 1988 à la faveur de la perestroïka

Marina Ivanovna Tsvetaïeva (1892-1941)est une poètesse russe née à Moscou .
Elle est un des poètes les plus originaux de langue russe du XXe siècle. Son œuvre ne fut pas appréciée par Staline et le régime soviétique. Sa réhabilitation littéraire commence dans les années 60. La poésie de Tsvetaïeva vient du plus profond de sa personnalité, de son excentricité, et de son usage très précis de la langue.

Heure du conte : "Contes de Babouchka"

28 mai 2008 à 15h30

Médiathèque centrale Emile Zola à L'île aux contes..

par Evelyne Chadi (dès 5 ans).
Babouchka dans ton izba, raconte-nous des histoires! Des contes de princesses belles comme Vassilissa, ou de sorcières comme Baba Yaga...

Inscriptions le jour même, dès 10h, sur place, à la banque arts et littératures jeunesse au niveau 2, ou en téléphonant au 04 99 06 27 31.
Réservé aux enfants inscrits à la médiathèque.

Du 28 au 30 mai : "Comédie du livre : la littérature dans le cinéma soviétique des années 50"

"Le Tour du monde de Sadko",
d'Alexandre Ptouchko (d'après un conte russe), 1952, 90', VF.

28 mai 2008 médiathèque centrale Federico Fellini -16h salle Jean Vigo

connaissance du cinéma


source :
http://mediatheque.montpellier-agglo.com/

Merzlota, atelier d'écriture. Comédie du livre 2008

Merzlota, atelier d'écriture.


Merzlota est un mot russe qui désigne la couche du sol qui ne dégèle jamais.

Idées de jeux
poupéesrusses
, randomrusse, rimes en IE, rue - si incognito, boîte à lettres, tablo-stylo-foto, concret pour abstrait, je parle à la naturetrinar-itude initiatique, 3 - 7 : les chiffres magiques, j'y étais, NEGATIVEintroduction ...

merzlota est un atelier d'écritures et de je(s) d'esprit(s) qui propose de faire travailler ses méninges autour de la langue française dans une ambiance conviviale.
Par le biais de "merzlothérapies" (contraintes explicites de formes ou de tournures stylistiques)... nous sommes poussés à écrire de courts textes ou à inventer du vocabulaire...

Du 30 mai 2008 au 1 juin 2008

A l'occasion de la Comédie du Livre 2008, les médiathèques seront présentes durant les 3 jours sur le stand de l'Agglomération.


Carré rouge vendredi à 16h
Carré rouge samedi à 11h30, 14h et 15h30 et 17h30
Carré rouge dimanche à 10h, 14h30 et 16h30


source : http://mediatheque.montpellier-agglo.com/54478218/0/fiche___actualite/&RH=1141194731528

vendredi 23 mai 2008

Le mythe de Philomèle et Procné hante l’imaginaire féminin - Le châtiment de la langue coupée

Le mythe de Philomèle et Procné hante l’imaginaire féminin.
De Marie de France au XIIe siècle à Marceline Desbordes-Valmore au XIXe, d’Isabelle de Charrière au XVIIIe à Colette et à Monique Wittig au XXe, la littérature féminine en France a trouvé dans ce mythe une métaphore de la situation de la femme écrivain et une mise en scène des stratégies qu’elle emprunte pour contourner la demande patriarcale de silence.

Évoqué explicitement ou non par les écrivaines et se métamorphosant lui-même au gré de nouveaux contextes culturels et des changements de mentalités, ce mythe peut servir de fil conducteur pour aborder un ensemble de textes de femmes, production de plus de huit siècles,
témoignant d’une tradition littéraire féminine aussi riche que tenace.

Quel est ce mythe? Parmi toutes les versions, celle d’Ovide est certainement
la mieux connue et la plus influente. Voici donc l’histoire terrible des soeurs
Philomèle et Procné telle qu’Ovide la raconte dans Les Métamorphoses 1. La vierge
Philomèle, fille de Pandion, roi d’Athènes, est violée et emprisonnée par son
beau-frère Térée, roi de Thrace, alors qu’il l’amène dans son pays pour rendre
visite à Procné, épouse que Pandion lui a accordée en reconnaissance de son
aide dans une guerre contre Thèbes. Après cinq ans de mariage Procné a eu
envie de revoir sa soeur. «Rejetant toute pudeur», Philomèle jure de se venger
en dévoilant le crime barbare. Qu’elle aille devant le peuple ou qu’il lui faille
se faire entendre de sa prison (une bergerie au milieu d’une forêt), elle jure
que «[s]a voix sera entendue du ciel et des dieux, s’il en est qui l’habitent». Pris
de colère et de crainte de voir son crime exposé au grand jour, Térée lui coupe
sauvagement la langue et l’abandonne dans la bergerie, entourée de murailles
et de gardes qui lui interdisent toute fuite. En rentrant, il annonce à Procné la
mort de sa soeur.

Mais, nous rappelle Ovide, «l’ingéniosité de la douleur est infinie et le malheur
fait naître l’adresse». Confectionnant un métier barbare, Philomèle «tisse
à travers ses fils blancs des lettres de pourpre qui dénoncent le crime»2, puis
signifie par gestes à une femme de porter l’étoffe à sa maîtresse Procné. Celleci
parvient à déchiffrer «l’affreuse inscription qui lui apprend son infortune»
et, «prête à violer toutes les lois du bien et du mal», elle médite en silence quel
sera le châtiment du tyran. Cette nuit-là, sous le couvert d’une fête célébrant les
mystères de Bacchus, revêtue du costume rituel et suivie de ses compagnes, elle
se rend dans la forêt, délivre Philomèle de sa prison, la recouvre des insignes de
Bacchus, et l’amène ainsi déguisée dans son palais. La vue de sa malheureuse
soeur ne fait qu’augmenter sa colère; elle se dit «prête à tous les crimes» et «à
la plus épouvantable vengeance», sans encore savoir laquelle. C’est alors que
survient Itys, son fils. Saisie par sa ressemblance avec son père, elle surmonte
toute velléité maternelle, l’entraîne vers un endroit caché du palais et le tue
d’un coup d’épée. Philomèle lui tranche la gorge. Les deux soeurs dépècent
alors le corps de l’enfant et, dans la chambre toute ensanglantée, en font cuire
les morceaux. Puis, sous prétexte d’une cérémonie religieuse que lui seul peut
célébrer, Procné écarte les compagnons et les serviteurs de Térée et lui sert cet
horrible festin. Après avoir consommé à son insu la chair de son propre fils,
le tyran commande: «Amenez-moi Itys.» À quoi Procné, de joie, répond «Tu
as avec toi [...] celui que tu demandes» et Philomèle, faute de pouvoir s’exprimer
par sa langue, se venge en lui jetant à la figure la tête sanglante d’Itys.
Hors de lui, l’épée à la main, Térée se lance à la poursuite des deux soeurs qui
s’échappent, leurs corps «portés par des ailes», par quoi Ovide signale leur
métamorphose en oiseaux, Philomèle en rossignol et Procné en hirondelle3.
Affublé d’un heaume — ou d’une couronne? — parodique sous forme d’aigrette
et d’un bec qui lui tient lieu d’épée, Térée, lui, est changé en huppe, oiseau
rebutant dont il est dit qu’il souille son propre nid.
À première vue, ce mythe angoissant de la suppression brutale de la voix
féminine et du châtiment qui s’abat sur la femme qui se venge semble assez
mal s’accorder avec l’existence d’un corpus important d’écrits de femmes. En
quête pendant des siècles de modèles positifs dans une culture qui s’acharnait
à les leur dénier, comment les femmes écrivains auraient-elles pu s’inspirer
de l’exemple de Philomèle et Procné? Ovide n’accorde en e¤et que trois vers
au tissage astucieux de Philomèle, forme initiale d’expression de soi malgré sa
langue coupée, ébauche d’un texte autobiographique, et il ne dit absolument
rien du chant des femmes-oiseaux ni ne nomme les oiseaux en question, alors
qu’il précise que Térée est métamorphosé en huppe. De plus, il accorde plus
de place au meurtre d’Itys qu’au viol de Philomèle (14 vers contre 12), bien
que les deux crimes soient décrits quasiment dans les mêmes termes. Chaque
victime tend les bras ou les mains dans un geste de supplication, chacune est
comparée à un animal vulnérable aux prises avec une bête de proie: Philomèle
frissonne comme «une agnelle épouvantée» devant un loup, Itys ressemble
au «petit qu’une biche nourrissait de son lait» entraîné par une tigresse. Mais
le corps mutilé de Philomèle — «la racine de la langue s’agite au fond de la
bouche; la langue elle-même tombe et, toute frémissante, murmure encore sur
la terre noire de sang; comme frétille la queue d’un serpent mutilé, elle palpite
et, en mourant, elle cherche à rejoindre le reste de la personne à qui elle
appartient» — est finalement remplacé dans le texte et déplacé par le corps
morcelé d’Itys — «le souffle de la vie animait encore ses membres que déjà toutes
les deux les mettaient en pièces» (nous soulignons). L’horreur de l’infanticide
(«meurtre abominable» souligne Ovide), de la rupture de la séquence patriarcale
et de la perversion de la maternité e¤ace en quelque sorte l’horreur du viol.
Le dénouement laisse pourtant intact le patriarcat: seul Térée est puni, mais,
étant un barbare de Thrace, il était déjà une figure marginale par rapport à la
culture valorisée d’Athènes, incarnée par Pandion, figure paternelle légitime.
Si celui-ci meurt aussitôt de douleur, il est vite remplacé par un autre roi,
père lui aussi, cette fois «de quatre fils et d’autant de filles». Et le cycle de la
violence barbare contre l’autorité paternelle légitime ayant pour enjeu le corps
d’une femme se répète: l’une des filles est enlevée par le dieu du vent Borée,
dont les Athéniens se méfient parce que lui aussi est un habitant de Thrace
comme Térée. À la fin du mythe de Procné et Philomèle, deux femmes sont
punies, deux femmes victimes dont Ovide souligne au contraire la culpabilité,
la violence de leur vengeance étant dépeinte comme encore plus monstrueuse
que celle de Térée.

Les femmes écrivains, pour leur part, vont déchiffrer dans ce mythe précisément
ce qui est occulté chez Ovide: la résistance et la voix des femmes exprimées
par le tissage et par le chant.

Loin d’illustrer simplement le versant

négatif de l’histoire, l’état de victime de la femme écrivain face à la répression
patriarcale, son isolement et l’exiguïté de son champ créateur, ce mythe en vient
à suggérer dans les écrits de femmes, non seulement une longue tradition de
sédition et de résistance plus ou moins camouflées, mais une évolution positive,
la libération progressive de la voix féminine, délivrée à la fin de la référence
au patriarcat elle-même — référence au viol et au silence forcé — et la constitution patiente d’un lectorat «sororal» capable de déchiffrer, de remémorer/re-membrer et d’alimenter le corpus de la littérature des femmes.

D’un point de maîtriser, «son sens» (III, 2)16. Lavinia ne peut se dire qu’à travers les textes
et les interprétations des hommes. Elle est condamnée à la répétition d’une
intrigue canonique: quand elle ouvre les Métamorphoses d’Ovide à l’endroit
du mythe de Philomèle, son père, lisant à sa place, «comprend» ce qui lui est
arrivé. Traçant dans le sable à l’aide d’un bâton guidé par ses pieds et par sa
bouche, son oncle la presse alors de l’imiter pour y «imprimer clairement ses
peines» en livrant les noms des «traîtres»17. Comme pour souligner sa répétition
de l’écrit d’Ovide, Lavinia inscrit en latin dans le sable le seul texte qui lui soit
désormais octroyé: «Stuprum, Chiron, Demetrius» (IV, 1)18. Ainsi, elle est prise
dans l’intrigue de la vengeance paternelle. Il ne reste plus qu’à mener jusqu’au
bout la suppression de sa voix. Une fois la vengeance accomplie, invoquant «le
précédent» et l’autorité de Virginius qui a tué sa fille violée19 pour qu’elle ne
survive pas à sa honte et qu’elle ne puisse plus par sa présence renouveler la
douleur de son père, Titus Andronicus supprime Lavinia (V, 3). Aucune «soeur»
comme Procné n’ayant lu son histoire, aucune alternative positive au destin
de la femme «souillée», ni chant ni envol, ne peut s’envisager pour Lavinia;
elle sera écrasée jusqu’à la mort sous le poids des textes du patriarcat, étouffée
par des stéréotypes qui ne servent qu’à dissimuler les anxiétés des hommes à
l’égard de sa sexualité et de son art.
La Lavinia de George Sand, héroïne de la nouvelle éponyme publiée en 1833,
au moment où Sand elle-même constituait son identité d’écrivaine, serait-elle
sa riposte féministe à la Lavinia de Shakespeare? Entendait-elle dans sa nouvelle
restituer la langue — et la vie — à ce personnage, retrouvant ainsi la suite
du mythe de Philomèle omise par Shakespeare: l’écriture interdite dissimulée
d’abord sous un art féminin se muant à la fin en un chant pour tous?
Cela semble possible, vu que Sand connaissait bien le théâtre de Shakespeare.
Femme séduite et abandonnée, «décriée pour l’erreur de sa jeunesse», souillée
par «la tache cruelle qui couvre une femme délaissée», l’héroïne de Sand passe
de l’écriture de lettres d’amour à des billets à l’ancien amant pour redemander
ces lettres, deux formes d’écriture correspondant au stéréotype de la féminité
et aux conventions d’une «vieille histoire» amoureuse20, jusqu’à la longue lettre
finale dans laquelle elle refuse avec force de s’asservir aux vieilles intrigues
des pères. Cette lettre signale sa venue à une écriture différente, dissidente,
écriture qui remplace aussi les arts féminins par lesquels elle avait d’abord
tenté d’exprimer sa singularité et son indépendance vis-à-vis de la convention:
la danse et la décoration. Ce chant de liberté triste de Lavinia sera finalement
déplacé chez Sand par le chant joyeux d’une Isidora-Philomèle (Isidora, 1846),
écrivaine s’identifiant aux rossignols «enivrés de liberté» dont les «intarissables
mélodies montaient comme un hymne vers les étoiles brillantes», annonçant
l’apparition de «l’oiseau-artiste» dans l’autobiographie de l’auteur (Histoire de
ma vie, 1854 – 55)21.

Le châtiment: la langue coupée

Le long des siècles les exemples de la suppression brutale de la voix féminine
mis en scène par les écrivaines ne manqueront pas. Déjà au XIIe siècle, au
moyen d’une évocation discrète du mythe de Philomèle dans son lai Le Laüstic,
Marie de France, la première femme écrivain française connue, souligne la
violence et la barbarie d’un mari jaloux qui tue un rossignol, symbole à la fois
de la voix de l’amant de son épouse et de celle de cette dame dans la mesure où
le chant du rossignol est également l’expression de son désir à elle: «“J’ai pris
au piège le rossignol qui vous a tant fait veiller. Désormais vous pouvez rester
couchée tranquillement: il ne vous réveillera plus.” En l’entendant parler ainsi,
la dame est triste et peinée. Elle demande le rossignol à son mari, mais lui le tue
par méchanceté. De ses deux mains, il lui brise le cou. Ce fut là le geste d’un
homme ignoble. Puis il jette le corps sur la dame, si bien qu’il tache d’un peu
de sang sa tunique par devant, au niveau de la poitrine»22. Il est remarquable
que dans un texte si court dont l’une des caractéristiques essentielles est une
très grande économie de moyens, Marie ait choisi de figurer doublement, de
façon redondante, la perte de la voix féminine: et par le rossignol mort et par
la tache. Le mari inscrit ce signe sur le corps de sa femme pour que ce corps
n’exprime plus que son discours à lui: la femme adultère coupable et punie.
Mais la narratrice intervient pour guider notre interprétation de ce signe vers
un ailleurs dissident et féminin. Au XVIe siècle, cette scène violente se répète
chez Hélisenne de Crenne au moment où le mari de l’héroïne découvre sa
correspondance amoureuse, première expression écrite de son désir et de son
histoire à elle: «ce lui fut cause d’augmentation de fureur, et fort indigné s’approcha
de moi, et me donna si grand coup sur la face que violemment me fit
baiser la terre, dont je ne me pus lever soudainement». Plus tard, il brûlera «la
piteuse complainte qu’auparavant [elle avait] de sa main écrite» et l’enfermera
dans une tour pour la punir, ce qui ne l’empêchera pas de recommencer à
(s’)écrire, «estimant que ce [lui] sera très heureux labeur».

Parfois dans leurs écrits les femmes dénoncent plus explicitement les tactiques
dont se servent les critiques et les historiens de la littérature pour leur couper symboliquement la langue.

Ainsi, Marie de France incrimine ceux qui calomnient les auteurs de talent, hommes ou femmes (elle n’avait pas peur de poser en principe l’égalité des sexes face à l’écriture):

quand un pays possède
un homme ou une femme de grand mérite,
les envieux
se répandent en calomnies
pour diminuer sa gloire:
ils se mettent à jouer le rôle
du chien méchant, lâche et perfide,
qui mord traîtreusement les gens.
(Prologue de Guigemar)
[...]

source : http://yalepress.yale.edu/yupbooks/excerpts/0300108443_1.pdf

Lire le document Philomèle et les soeurs de Procné (58 p.)

jeudi 22 mai 2008

L’avenir est-il à la retraite par capitalisation ?....par Michel

Une réaction suite à l’écoute de Gérard Filoche, vous conseillant vivement d’en faire vous aussi la démarche, en vous dirigeant vers cet article :

Sauver les retraites par Gérard Filoche

sémaphore

L’avenir est-il à la retraite par capitalisation ?....

par Michel

Sur cette question :

- que la retraite des cheminots soit en déficit est bien normal : avant il y en avait plein, maintenant que la France a choisi le "tout camion" ils sont beaucoup moins nombreux. Donc il y a plus de retraités cheminots que d’actifs cheminots. Inversement, s’il y avait une caisse spéciale de retraite des camionneurs, elle serait très bénéficiaire actuellement. Conclusion : la seule manière sérieuse de règler ce problème est qu’il y ait une unique caisse de retraite, et donc de rentrer la retraite des cheminots dans le régime général

- pour les cheminots qui ont signé avec la promesse du régime spécial et qui ont cotisé plus que les autres salariés, il est évident qu’il faut maintenir leurs avantages

- pour les nouveaux cheminots, on peut quand même se poser la question. Si une réforme met tout à plat, mais tient compte pour tous les salariés de la pénibilité du travail, des horaires irréguliers, du travail de nuit... eh bien très bien. Mais je ne crois pas que Sarkozy soit en train de préparer ça.

- la SNCF est malgré tout une administration totalement figée, et les syndicats en sont largement responsables (les dirigeants polytechniciens ou énarques également). D’une certaine manière, il serait utile que les syndicats de la SNCF soient un peu cassés. Par exemple, des petits trains autorails régionaux ont beaucoup de mal à fonctionner chez la SNCF : quand un autorail fait la taille d’un autobus (comme ceux de la ligne Paimpol-Guingamp-Loudéac, par chez moi), il est logique que le chauffeur fasse à la fois la conduite, le plein, et vérifie à l’arrivée que personne n’a rien oublié dedans. À la SNCF, il faut 3 personnes dans le train (conducteur, chef de train, contrôleur), et du personnel de maintenance pour faire le plein. La SNCF voulait abandonné la ligne, elle a dit à la région "faites-en ce que vous voulez, c’est inutilisable". Résultat, la ligne fonctionne très bien en étant exploitée par le privé (CFTA : filiale de Véolia).

- au final, on gueulera un coup et on bloquera un peu le pays. On peut espérer que ça obligera le gouvernement à faire une réforme moins mauvaise pour les salariés. Bon, par contre la SNCF ne bougera pas, ça arcboutera encore plus les syndicats qui bloqueront encore plus les réformes mêmes intelligentes que pourraient envisager les patrons de la SNCF.

- à part l’intérêt direct des patrons à avoir des gens qui bossent plus pour gagner moins, la vraie question énorme, bien plus importante, c’est celle-ci : si on arrive à rendre la retraite tellement basse que tous les salariés sont presque obligés de cotiser à des retraites complémentaires par capitalisation, le gouvernement finira par accorder de gros avantages fiscaux à ces caisses de retraites et il sera populaire en faisant cela. Si de plus, ces avantages fiscaux comprennent des réductions de "charges", à savoir réductions de cotisations retraite, ça mettra la retraite encore plus en déficit donc elle s’écroulera encore plus vite. Résultat : on arrive facilement à la retraite par capitalisation (globalement rejetée par tout le monde en France y compris la majorité des élus de droite, mais souhaitée par DSK ou quelques autres libéraux de droite). L’afflux d’argent mis par les salariés dans les caisses par capitalisation assureraient alors 30 ou 40 ans de vaches grasses à tout le système financiers (donc aux banquiers et aux plus riches), à un moment où on se rend bien compte que le système financier va dans le mur ou du moins qu’il est devenu très instable.

mercredi 21 mai 2008

Sauver les retraites par Gérard Filoche [radio]


Sauver les retraites : demander aux chomeurs de travailler plus longtemps, est-ce la bonne solution ?

Vous pensez qu’il faut mettre fin aux privilèges en supprimant les régimes spéciaux ?

Vous vous dites qu’il n’y a pas d’autre solution que de cotiser plus longtemps pour sauver les retraites ?

Eh bien écoutez Gérard Filoche ! Il a été facteur, cheminot, manutentionnaire, chauffeur-livreur, maître-auxiliaire, journaliste. Devenu Inspecteur du travail, spécialiste du droit du travail et des retraites et écrivain, il est particulièrement bien placé pour parler des retraites. Il était avec nous jeudi dernier sur Aligre FM : un grand moment, à mettre entre toutes les oreilles ! (ça change du discours monocorde ambiant et de la docilité des médias).

source : blog Pensées Alternatives - Aligre FM 93.1 Mhz

  • 23 septembre 2007, par Wildo
    A écouter. Comment le Régime Spécial est sacrfié en pure terme de propagande dans ce qu’elle a de plus vulgaire. A travers cette propagande c’est le régime général des retraites qui sera allongé pour tous. Et plus on allonge les annuités et moins il sera possible de les tenir.

  • Filoche est vraiment excellent sur le sujet à écouter d’urgence !!!

    • Sauver les retraites :
      23 septembre 2007, par Sémaphore

      OUi !...Merci Wildo, merci à Gérard Filoche

      Puisse-t-il être entendu par le plus grand nombre face à la propagande infâme d’un gouvernement à la botte du MEDEF, dont le seul soucis est l’éradication absolue de tous les acquis sociaux si âprement obtenus.

      "il y a eu un siphonage de 160 milliards d’euros des salaires vers les profits"...si seulement 50% de ces 160 milliards étaient redistribués il n’y aurait plus de problème de retraite, de service public...d’école , de banlieu...

      "Mme Parisot qui se permet de dire que la liberté de penser s’arrête où commence celle du code du travail !"

      ...sur la réintroduction de la pauvreté dans la veillesse

      ...et puis surtout un démasquage pertinent et perspicace des mensonges proférés par un président indigne de son statut, de sa fonction.

      OUI ! Ecoutez Gérard Filoche !

    • Sauver les retraites :
      23 septembre 2007, par Wildo
      Pareil que toi Sémaphore, ces deux extraits sont limpides et illustrent si bien toute cette politique de l’embrouille dont nous faisons tous les frais !!

mardi 20 mai 2008

Lendemains de fête : Où sont les femmes poètes ? par Florence Trocmé




Lendemains de fête : où sont les femmes poètes ?
jeudi 09 mars 2006

En ce lendemain de journée de la femme, je pense aux femmes créatrices qui ont tant de mal à se faire entendre et reconnaître et en particulier dans le domaine de la poésie (c'est beaucoup moins vrai dans celui du roman, pourquoi ?)

Deux faits sur lesquels je braque le projecteur, à partir d'une collection tout à fait emblématique.

- Poésie/Gallimard publie une belle anthologie sur le thème de la ville à l'occasion du Printemps des poètes. 45 poètes de la collection, PAS UNE seule femme

mais en creusant on peut peut-être comprendre pourquoi :

- dans la liste des 201 livres publiés en Poésie/Gallimard depuis le numéro 220, 8 femmes sur 201 livres (il y a peut-être 5 livres collectifs ou anthologies si on veut être complètement rigoureux où il y a peut-être des femmes)

et sur l'ensemble de l'énorme collection (420 numéros) seules sont présentes avec un livre chacune : Gaspara Stampa, Elizabeth Browning, Marina Tsvétaïeva, Sylvia Plath, Emily Dickinson, Catherine Pozzi, Marie Noël, Sapphô, Marceline Desbordes Valmore, Louise Labé, Louise de Vilmorin, Emily Brontë et Marguerite Yourcenar (cette dernière pour des livres anthologiques en fait)
soit une petite quinzaine de livres sur 400 environ (là encore une trentaine de livres anthologiques ou collectifs que je sors des comptes, par honnêteté car à mon avis, les femmes n'y sont sans doute pas très présentes non plus !) soit si je compte juste

moins de 4 % de femmes dans l'ensemble de la collection

Florence Trocmé

NB : il me semble mais je n'ai ni catalogue ni statistiques que feu la collection Orphée/La Différence était plus ouverte aux poètes femmes de tous les pays.



Commentaires
Je fais suite à votre remarque sur la présence des femmes dans les anthologies de poésie. A la suite de votre questionnaire, j'ai eu la curiosité de faire un pointage des deux tomes de l'anthologie Gallimard de la poésie du vingtième siècle : sur les 250 poètes cités, il y a seulement 15 femmes. Dans l'anthologie de M. Jullian, publiée en 1994, il y a 8 femmes ( Christine De Pisan, Marie de Clèves, Marceline. Desbordes-Valmore, Pernette du Guillet, Louise Labbé, Marie de France, Anna de Noailles, Marie Noël) sur 136 poètes recensés. On sait bien que le choix des poètes figurant dans une anthologie est forcément arbitraire , partiel et partial. Mais un tel déséquilibre prouve ,sans aucun doute, que le pouvoir, là, comme ailleurs est masculin. Cordialement à vous Jean GEDEON

Rédigé par: Jean GEDEON | le samedi 11 mars 2006 à 14h22

Les lendemains de fête sont de plus en plus réalistes et c'est une bonne chose. L'écriture n'a pas de sexe entend-t-on très souvent dans les milieux où ça se discute... Mais elle a une audience différente selon que l'auteur est un homme ou une femme, alors comment expliquer cet accueil différent. Est-ce un problème de qualité littéraire ? Est-ce un manque de persévérance chez les femmes d'ordre quantitatif , malgré d'indéniables avancées ? Faut-il s'accommoder du clivage et garder encore un peu de patience ou carrément faire édition à part ? Peut-être sommes-nous dans une phase de transition où la nécessité d'un mouvement davantage structuré est nécessaire avec la saine complicité des hommes d'ores et déjà convaincus. Il y en a beaucoup . Oui, et tout calmement, c'est bien de rendre visible le questionnement sur ces disparités qui ne sont qu'un héritage . A nous tous d 'en faire quelque chose de consensuel. Merci Florence.

Rédigé par: Marie.Pool | le vendredi 10 mars 2006 à 12h20

Aucun nom féminin dans les premiers volumes de la nouvelle collection de poésie en poche "Points Poésie" mise en place en librairie ce jour : TS. Eliot, L.S. Senghor, Aimé Césaire, Bernard Noël, Haïkus (anthologie). A paraître : R.M. Rilke, Philippe Jaccottet, Stéphane Mallarmé, Paul Celan, Raymond Carver, Jacques Roubaud, Jean Cayrol, Gérard Manley Hopkins, Tahar Ben Jelloun, Michel Deguy, Antoine Emaz, Mohammed Dib, Dylan Thomas.

Rédigé par: Yves | le jeudi 09 mars 2006 à 16h45

PS une excellente base de données sur les autrices du XIXème http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/recherche/banques/femmes/

Rédigé par: Léah | le jeudi 09 mars 2006 à 12h55

Florence, je suis tout à fait solidaire de votre analyse et des conclusions que vous mettez en relief. Il serait intéressant de mener la même enquête sur d'autres collections de poésie, comme par exemple la collection Clepsydre des éditions de la Différence. Et de chercher à savoir si la politique éditoriale a évolué ou non ces dernières années. Qu'en disent les directeurs de collection concernés et comment justifient-ils pareil ostracisme ? Pour moi, il y a là un vrai combat à mener. Merci à vous, Florence, d'avoir commencé à tirer ce fil.

Rédigé par: Angèle | le jeudi 09 mars 2006 à 12h36

Merci Florence ! Oui je déplore comme toi la brillantissime absence de nos autrices sur bon nombre de sites Sur le Forum de la Micronésie Poètique, nous avons deux fils sur les femmes poètes http://forum.aceboard.net/85945-2376-0-Autres-femmes-poetes-siecles.htm http://forum.aceboard.net/85945-2183-0-Femmes-poetes-XIXeme.htm ; et l'Almanach (par prénoms) du même forum essaie de donner chaque jour les noms de femmes quand la fête du jour est féminine bien sûr J'en ai quand même pas mal ! À souligner que les sites québecquois sont beaucoup moins misogynes que d'autres

Rédigé par: Léah | le jeudi 09 mars 2006 à 10h34

source : http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/03/lendemains_de_f.html

lundi 19 mai 2008

J’entends, j’entends - Louis Aragon

free music


J’entends, j’entends

J’en ai tant vu qui s’en allèrent

Ils ne demandaient que du feu

Ils se contentaient de si peu

Ils avaient si peu de colère

J’entends leurs pas j’entends leurs voix

Qui disent des choses banales

Comme on en lit sur le journal

Comme on en dit le soir chez soi

Ce qu’on fait de vous hommes femmes

O pierre tendre tôt usée

Et vos apparences brisées

Vous regarder m’arrache l’âme

Les choses vont comme elles vont

De temps en temps la terre tremble

Le malheur au malheur ressemble

Il est profond profond profond

Vous voudriez au ciel bleu croire

Je le connais ce sentiment

J’y crois aussi moi par moments

Comme l’alouette au miroir

J’y crois parfois je vous l’avoue

A n’en pas croire mes oreilles

Ah je suis bien votre pareil

Ah je suis bien pareil à vous

A vous comme les grains de sable

Comme le sang toujours versé

Comme les doigts toujours blessés

Ah je suis bien votre semblable

J’aurais tant voulu vous aider

Vous qui semblez autres moi-même

Mais les mots qu’au vent noir je sème

Qui sait si vous les entendez

Tout se perd et rien ne vous touche

Ni mes paroles ni mes mains

Et vous passez votre chemin

Sans savoir que ce que dit ma bouche

Votre enfer est pourtant le mien

Nous vivons sous le même règne

Et lorsque vous saignez je saigne

Et je meurs dans vos mêmes liens

Quelle heure est-il quel temps fait-il

J’aurais tant aimé cependant

Gagner pour vous pour moi perdant

Avoir été peut-être utile

C’est un rêve modeste et fou

Il aurait mieux valu le taire

Vous me mettrez avec en terre

Comme une étoile au fond d’un trou

Paroles : Louis Aragon.

Musique : Jean Ferrat 1968 "Jean Ferrat - Vol.1 (1999)"

dimanche 18 mai 2008

Tableau de chasse par Claire Diterzi


Tableau de chasse

L’artiste a composé dix chansons à partir de dix oeuvres d’art (Fragonard, Rodin, Turner...).
Son sujet préféré ? La femme.
Dans la vérité crue des chairs à l’huile, en bronze, en latex, en marbre, un répertoire est né, a grandi jour après jour, aux parfums de chasse à cour électro, où la vidéo est l’une des lumières. Ce qui illumine Claire ? Que ses chansons soient vues, son intimité découverte, son univers mis à nu... Quel rapport y a t-il entre Rodin, une guitare électrique, le mystère des voix bulgares, la peinture à l’huile, des trompes de chasse, le théâtre, Dieu, des bimbos, Billy The Kid et la danse contemporaine ? Des chansons.

"Parce que me réfugier dans un musée, pour voir du beau, de l’art, de l’authentique, est devenu une question de survie, un plaisir infini.
J’aimerais que mon travail procure aux gens ce même sentiment de bien-être... sans pour autant les brosser dans le sens du poil, j’aimerais exciter leur curiosité tout en leur communiquant la nécessité fondamentale que représente pour moi l’acte créatif."

Claire Diterzi

source :http://www.myspace.com/diterzi

jeudi 15 mai 2008

Une marche de nuit non-mixte se prépare à Paris pour le samedi 14 juin 2008 EnsemblE : on peut tout !

EnsemblE : on peut tout !

Une marche de nuit non-mixte se prépare à Paris pour le samedi 14 juin 2008. Les réunions pour l’organiser ensemblE ont lieues à la Maison des Femmes de Paris (163 rue de Charenton, 12ème arrondissement). L’appel au rassemblement suivi d’une marche non-mixte est déjà disponible : voir ci-après. En avant !

Marchons la nuit, pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !

” Des filles, des femmes, des féministes et des lesbiennes, réunies régulièrement à la Maison des Femmes de Paris, appellent toutes celles de la région parisienne et d’ailleurs à :

Un RASSEMBLEMENT suivi d’une MARCHE DE NUIT NON-MIXTE
Le SAMEDI 14 JUIN 2008 à 19H30,
à PARIS, place Armand Carrel (métro Laumière)

La peur entretenue de la nuit fait de l’ombre aux violences de la journée : NON les violences n’ont pas d’heure et elles sont partout ; dans les maisons, dans la rue, au travail…
En sortant la nuit, nous sommes considérées comme à disposition des hommes. L’espace public (métro-bus, parcs, bars, rues) soi-disant neutre, est recouvert d’images de femmes «accessibles», banalisant ainsi une culture du viol.
Reluquées à vélo, sermonnées quand nous circulons avec nos enfants, sifflées sur le trottoir…

Nous voulons être libres de circuler de jour comme de nuit.
Nous sommes autonomes et responsables !

Nous marcherons contre toutes les violences patriarcales, qui se passent dans l’espace public comme dans l’espace privé de la famille.
Nous marcherons contre la peur et la culpabilité inculquées dans la culture et l’éducation.
Nous marcherons dans la rue pour dénoncer les violences, viols et meurtres.

Les agressions masculines sont la première cause de mort et d’invalidité permanente pour les femmes du monde entier.
La violence des hommes contre les filles, les femmes et les lesbiennes ne connaît ni classe, ni ethnie, ni culture, ni religion, ni appartenance politique, en France comme ailleurs.

Nous refusons la récupération de ces violences par les pouvoirs publics et politiques à des fins racistes et de contrôle social, au nom de la sécurité des villes (vidéosurveillance, contrôles au faciès, rafles, loi sur le racolage passif, …).
Nous dénonçons la répression policière et les lois d’exclusion qui rendent encore plus vulnérables aux violences masculines les femmes précarisées.

Nous reprendrons l’espace public par une pratique collective et autodéterminée sans drapeaux, ni partis !

Nous dénonçons les violences spécifiques faites aux lesbiennes parce qu’elles s’aiment, affirment leur existence, se réapproprient les espaces, échappent au contrôle des hommes.

Nous sommes fortes, fières, nous sommes solidaires et en colère.
Nous prenons la rue et la parole pour affirmer en tant que filles, femmes, lesbiennes et féministes, la liberté de décider de nos vies partout et toujours !

Marchons la nuit, pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !

marchedenuit2008@gmail.com “

source : http://teteshautesregardsdroits.wordpress.com/

mercredi 14 mai 2008

Montpellier : semaine de manifestations contre l'homophobie et contre le sexisme jusqu'au 18 mai 2008

Le 17 mai 1991, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé l’homosexualité de la liste des maladies mentales, supprimée officiellement en 1992 dans la classification internationale (ICD-10).


Mercredi 14 mai


« Sexisme et homophobie : mêmes racines ?
Café du Théâtre à Montpellier – 18h30 à 20h30 Café du genre – Café Philo» avec SOS homophobie, le Café du Genre et le Café Philo de la libre parole

Salon du Belvédère à Montpellier – 21h00 à 23h Rencontre avec l’association Contact Haute-Garonne : parents, familles et amis de bisexuel-les et d'homosexuel-le-s (traduit en LSF)

Zoom sur l’homophobie à 19 h Salle Pétrarque Montpellier ; panorama illustré Par le Collectif Contre l’Homophobie (C.C.H.) Témoignages à plusieurs voix à partir de cas concrets : Sensibilisation et prévention, actions et revendications, accueil et accompagnement des victimes.

Jeudi 15 mai

Bar le Velvet de 20h à 1h soirée Ovaireland "pour les filles qui aiment les filles qui aiment les garçons qui aiment les garçons"

( la disparition de Paskale (conceptrice), le choix de son geste, un hommage lui sera rendu)

Samedi 17 mai

Stands inter- associatifs expositions et animations en centre ville de Montpellier, de 11h à 17h

Dimanche 18 mai


Documentaire: « Next station nana France » - 2007 - 52 mn Au Centre Rabelais à 19 h Projection-Débat / Entrée libre27 Boulevard Sarrail à Montpellier Réalisation : Arthur Manz et Marina Oboussier
Camille, née Antoine, décide à l’approche de la cinquantaine d’assumer son aspiration à la féminité. Dans sa recherche identitaire, elle va devoir affronter des épreuves physiques, mais surtout morales et affectives. En toute simplicité et franchise, Camille fait partager son périple qui l’a menée de son ancienne vie dans l’arrière-pays montpelliérain, à la salle d’opération en Thaïlande. Les deux réalisateurs et leur héroïne seront présents pour participer à un débat à la fin de la séance.

ligne d'écoute anonyme : 0 810 108 135 (prix appel local)

contact : fred.burguin-casy@sos-homophobie.org

http://www.sos-homophobie.org/

lundi 12 mai 2008

Violette Leduc « Thérèse et Isabelle »[extrait]

«Les lèvres se promenaient sur mes lèvres: des pétales m'époussetaient. Mon cœur battait trop haut et je voulais écouter ce scellé de douceur, ce frôlement neuf. Isabelle m'embrasse, me disais-je. Elle traçait un cercle autour de ma bouche, elle encerclait le trouble, elle mettait un baiser frais dans chaque coin, elle déposait deux notes piquées, elle revenait, elle hivernait. Mes yeux étaient gros d'étonnement sous mes paupières, la rumeur des coquillages trop vaste.»

"Je posais des questions, j'exigeais le silence. Nous psalmodiions, nous nous plaignions, nous nous révélions des comédiennes innées. Nous nous serrions jusqu'à l'étouffement. Nos mains tremblaient, nos yeux se fermaient. Nous cessions, nous recommencions. Nos bras retombaient, notre pauvreté nous émerveillait. Je modelais son épaule, je voulais pour elle des caresses campagnardes, je désirais sous ma main une épaule houleuse, une écorce. Elle fermait mon poing, elle lissait un galet. La tendresse m'aveuglait. Front contre front nous nous disions non. Nous nous serrions pour la dernière fois après une dernière fois, nous réunissions deux troncs d'arbres en un seul, nous étions les premiers et les derniers amants comme nous sommes les premiers et les derniers mortels quand nous découvrons la mort."

Violette Leduc « Thérèse et Isabelle »
rédigé en 1954, paru sous forme censurée en 1966 puis en version intégrale en 2000

"Pour ce qui est de la littérature, en revanche, on comprend l'admiration que Genet et Beauvoir vouaient à Violette Leduc. «Thérèse et Isabelle» comporte des passages admirables. On est loin du langage vulgaire et pauvret dont nous abreuvent actuellement les écrivains trash. Chez Violette Leduc, on se «chiffonne», on se «supplie», on se «lape» en se vouvoyant.

Au bout du compte, les orgasmes raffinés de Thérèse et Isabelle s'avèrent peut-être plus suggestifs que les coïts crus de la pornographie dépressive ambiante. En s'inscrivant dans la tradition de l'érotisme littéraire au féminin, de Colette à Pauline Réage, le roman de Violette Leduc nous montre que le sexe peut être d'autant plus troublant qu'il n'est pas séparé du sentiment, et qu'en littérature, les pouvoirs de l'érotisme sont augmentés par ceux du langage. "
Fernando Sartorius
source :
http://largeur.com/expArt.asp?artID=562

dimanche 11 mai 2008

A quoi reconnaît-on une lesbienne ?;;.L'autodérision!

























A quoi reconnaît-on une lesbienne ?
Durée : 2 mn 50
source : http://www.zegirlz.com/
Pour poursuivre nos questionnements existentiels sur les lesbiennes, voilà un sujet qui peut s'avérer fort utile : mais à quoi reconnaît-on une lesbienne ?

Ecouter directement sur le site :
http://www.zegirlz.com/derniers_podcasts/index.php?Cent-questions-sur-les-lesbiennes

mercredi 7 mai 2008

Je pense que je pourrais vivre parmi les animaux...Walt Whitman [les ateliers d'écriture de Valérie Meynadier]

"Je pense que je pourrais vivre parmi les animaux tant ils sont paisibles et réservés.

Je les observe depuis longtemps et ne les vois pas gémir sur leur condition, ni rester éveillés la nuit pleurant sur leurs pêchés.

Ils ne m'écoeurent pas à discuter de leurs devoirs envers Dieu.

Aucun n'est insatisfait, aucun n'est obsédé par la rage de posséder des choses.

Aucun ne s'agenouille devant un autre, ni devant ceux de son espèce qui vécurent il y a des milliers d'années.

Aucun sur toute la terre ne se veut respectable ni pitoyable."

Walt Whitman

nb : Remerciements à Valérie pour la qualité de ses ateliers d'écriture,

pour le choix des auteur/e/s qui soutiennent la pertinence de ses consignes,

si vous habitez la région de Montpellier et que l'expérience vous tente...
ou si vous souhaitez la contacter pour qu'elle anime un atelier près de chez vous ...n'hésitez pas!

son mail : valriegabriel@yahoo.fr


mardi 6 mai 2008

[Hugues le Bars - La revilution c'est ] 6 mai 2007 - 6 mai 2008, une terrestre révolution...

« Quiconque a semé des privilèges doit recueillir des révolutions. »
Claude Tillier

free music

lundi 5 mai 2008

Grèce : interdire aux homosexuelles de se dire lesbiennes...

Des habitants de l'île de Lesbos revendiquent l'usage exclusif de "lesbienne"


Des habitants de l'île de Lesbos, patrie de la poétesse antique Sappho, ont annoncé mardi qu'ils revendiquaient en justice l'usage exclusif du terme lesbienne, "usurpé" selon eux par les homosexuelles.

Les plaignants, deux habitantes et un militant d'un groupuscule nationaliste païen, Dimitris Lambrou, demandent à la justice d'interdire à l'Union grecque des homosexuels et lesbiennes (Olke) de continuer à porter ce nom.

Selon M. Lambrou, l'affaire doit être jugée début juin à Athènes.

Dans un texte intitulé "Du malheur d'être Lesbien(ne)", M. Lambrou juge sur son site que les habitants de l'île sont victimes d'un "viol psychique et moral" du fait de la "confiscation" par les homosexuelles d'un qualificatif au départ géographique.

"Cette affaire est totalement ridicule. Cela dit si nous sommes convoqués par la justice nous nous ferons entendre", a commenté l'une des responsables de l'Olke, Evangélia Vlami.

Située au nord-est de l'Egée, la patrie de Sappho, figure tutélaire de l'homosexualité féminine, est souvent appelée en Grèce du nom de Mytilène.

L'île abrite notamment la petite station balnéaire d'Eressos, haut lieu du tourisme lesbien international, qui ne jouit toutefois pas de la notoriété de l'île de Mykonos, grande destination gay du pays.

Dépêche de l'AFP du 29 Avril 2008.

source : http://www.sortirentrefilles.com/index.php?r1=0&r2=0

samedi 3 mai 2008

Vélorution ! [billy ze kick à vélo]



Samedi 3 mai : piétons et cyclistes : reprenons l’espace public !

Manifestation cycliste mensuelle et action militante.

free music

FAITES UN CADEAU AUX GÉNÉRATIONS FUTURES :
ABANDONNEZ VOTRE VOITURE.


L'auto-moto à Paris bat tous les records ! 1e place toutes catégories pour l'occupation des sols, 1e source de bruit et de stress, 1e source de pollution et d'injures, et bien d'autres tristes trophées.

Pourquoi déplacer 1300 kg pour transporter 70 kg (homme) ou 55 kg (dame) ? Pourquoi prendre un engin conçu pour 5 personnes rempli à 1,2 personnes ? Pourquoi ne voit-on pas d'embouteillages dans les pubs auto ? Pourquoi des pare-buffles quand l'animal le plus dangereux à Paris est le conducteur lui-même ? Pourquoi ne pas faire du vélo en dehors du dimanche ? Halte à la schizophrénie automobile ! Sortir du piège auto-moto demande une volonté de tous et des élus d'abord pour offrir à chacun une chance de faire du vélo hors des salles de fitness.

LE COLLECTIF VÉLORUTION DEMANDE DONC URGEMMENT :

* l'abolition des privilèges injustement accordés à la bagnole, qui envahit l'espace visuel, sonore, olfactif jusqu'au fond de nos bronches ;
* la restitution des espaces urbains aux piétons, personnes à mobilité réduite, rollers, skaters, cyclistes, transports en commun !
* le renforcement du réseau cyclable : voies Paris-Banlieue, franchissement des places, généralisation des contresens cyclables ;
* la gratuité des transports en commun lors des pics de pollution ;
* la mise en place d'un «réseau vert» de rues reliées entre elles (à commencer par un axe nord-sud et un est-ouest dans chaque arrondissement) réservées aux vélos, piétons et sans-moteur ;
* la fin de l'intolérable tolérance envers les véhicules à moteur ne respectant pas les voies de bus, les trottoirs, les passages piétons, les bandes cyclables, la vie quoi.

L'auto-moto n'est pas une fatalité, c'est un mode de pensée qui asphyxie nos villes et nos vies. Par nos comportements, nos choix, il nous appartient de nous libérer de la tyrannie auto-moto, pour nous, pour le futur.
Vélorution !
www.velorution.org

Paris
RENDEZ-VOUS LE 1er SAMEDI DE CHAQUE MOIS À 14h00 PLACE DU CHÂTELET


Montpellier
rendez-vous mensuel sur la place de la Comédie

contact : vélocité languedoc
http://montpellier.fubicy.org/

la peur du communautarisme - Pierre Bourdieu

Pour en finir avec la peur du communautarisme
ou comment prétendre à quoi que ce soit lorsqu’on n’est jamais reconnu ?

En 1998, Pierre Bourdieu écrivait :

« Les homosexuels sont, de fait, des citoyens de seconde zone. Alors, quand on vient brandir la menace du communautarisme pour rejeter leurs revendications, j’ai du mal à voir autre chose qu’une mauvaise foi certaine, issue d’un fond catholique, souvent inconscient et mal assumé, qui autorise une forme de discrimination. »

Personne ne songerait d’ailleurs à traiter de communautariste une loi destinée à l’amélioration des conditions de vie des handicapés. Sans doute parce qu’il y a des communautés plus acceptables que d’autres. En fait, la rhétorique souvent hypocrite des contempteurs du communautarisme masque mal leur crainte de perdre leur propre pouvoir ou tout simplement leur répugnance à reconnaître l'égalité des êtres humains.

source : la référence
site québécois sur l'actualité de la littérature gaie et lesbienne

vendredi 2 mai 2008

Le sexisme : La barbe ! [video] Le 14 juillet, barbons la République !

Journal de 13h de France 2 hier :


DES FEMMES A BARBE !!!

Face à la phallocratie ambiante, le 14 juillet prochain affublons d'une barbe les statues de la République, manifestons notre exaspération !

Cette injonction à l'action symbolique, suivons-la !

séma

leur site :http://web.mac.com/harriet6/La_Barbe/Accueil.html

jeudi 1 mai 2008

" Mon corps est à moi " ? par Florence Montreynaud


" Mon corps est à moi " ? par Florence Montreynaud (*)

Article paru le 5 septembre 2002
source : http://www.humanite.fr/Tribune-libre-Florence-Montreynaud

" Mon corps est à moi, j’en fais ce que je veux ", disent certaines femmes prostituées en revendiquant la dignité de leur " métier ", et l’appellation de " travailleuse du sexe " ou de " vendeuse de services sexuels ". Peut-on pousser aussi loin la logique de la revendication féministe des années soixante-dix - " le droit de disposer de son corps " ? Si " mon corps est à moi ", c’est dans la limite d’une acceptation sociale qui, en Occident, va croissant. Je n’ai pas le droit de sortir nue dans la rue, ni de déféquer en public, mais je peux me mutiler, et je peux me suicider. En revanche, le corps d’autrui ne m’appartient pas. Il est interdit de mutiler quelqu’un ou de l’aider à se suicider. Refuser un rapport sexuel non désiré est un droit humain, et la connaissance de ce droit est l’un des progrès de la conscience humaine dus aux féministes. Renoncer à ce droit, en vendant l’accès à son sexe sans désir, en traitant son propre corps comme un moyen, est un acte qui ne concerne pas seulement une personne. C’est un marché qui engage deux personnes et, au-delà d’elles, une société qui le tolère, l’organise ou l’interdit. C’est un échange qui touche à une valeur universelle : la dignité humaine.

Il y a, en France, des millions de " viandards ", de ces hommes qui louent un orifice d’un autre corps, de femme, d’homme, ou d’enfant, sans se soucier de ce qui a amené à se prostituer des personnes à l’itinéraire souvent marqué par des violences. Acheter l’accès au corps d’autrui serait-il l’un des droits de l’homme, ou plutôt du mâle français ? L’argent donne-t-il tous les droits ? Non, car le corps humain ne peut pas faire l’objet d’un marché. Non, car le corps humain n’est pas une marchandise. C’est un principe du droit français : le corps humain est inaliénable, c’est-à-dire que nul ne peut ni le vendre, ni l’acheter, ni le louer, en totalité ou en partie. Le Conseil d’État a déclaré illégale la location d’utérus (les " mères porteuses "). Sur quels fondements pourrait-on admettre, et à plus forte raison organiser, la location d’un vagin, d’un anus ou d’une bouche, le commerce de viande humaine ? Louer un orifice de son corps pour un usage sexuel n’est ni un service ni un métier comme les autres. Certains défendent le droit de se prostituer, et le nomment prostitution " libre " ; ils se limitent à condamner le fait d’être prostitué(e), appelé prostitution " forcée ". Pourtant, une exploitation indigne, même consentie, même présentée par la victime comme le résultat d’une décision personnelle, reste une exploitation indigne.

Que des femmes prostituées cherchent à renforcer leur estime d’elles-mêmes par des déclarations d’autovalorisation, cela peut se comprendre. Quand des personnes non prostituées leur font écho, il arrive qu’elles se laissent duper par des proclamations d’indépendance, souvent fallacieuses, car aucune prostituée ne peut reconnaître en public qu’elle est sous la coupe de proxénètes.

Un des exemples les plus frappants est celui d’Ulla, meneuse de la révolte des prostituées lyonnaises en 1975 ; elle prétendait se prostituer librement, mais, quand elle changea de vie, elle s’étonna :

" Comment avez-vous pu me croire ? "

Se prostituer ne peut pas être un droit. Le droit qu’il faut gagner pour tous les humains est celui de ne pas se prostituer, tout en obtenant que les personnes prostituées aient des droits en tant que personnes et non en tant que prostituées. Il faut affirmer le droit de se soustraire à l’exploitation sexuelle et aider ceux qui cherchent à y échapper. Il faut contester le droit que se donnent certains, de par leur argent, d’accéder au sexe d’autres personnes.

Il faut expliquer les causes premières de la prostitution :

la demande des " viandards ", et la marchandisation de la sexualité.

Il faut dire qu’une personne n’est pas une marchandise.

Mais qu’une personne est une personne.

(*) Fondatrice et présidente de l’association Les Chiennes de garde. Dernier ouvrage paru : Bienvenue dans la meute !, La Découverte, 2001, collection Cahiers libres, 250 pages, 17,53 euros.

Jeudi Noir : 1er mai Manif' Action Réquisition festive

*1er mai Manif' Action Réquisition festive*

source : montarodan
Jeudi 1er mai 16h
place René Cassin, à côté de l'Eglise St Eustache

*"Une loi de réquisition existe : ce que l'Etat ne fait pas... nous le ferons"*

Le 1er mai ne se fera pas sans les jeunes mal-logés. La fête du travail c'est bien, mais que se passe-t-il quand le travail ne suffit même pas à se payer une chambre de bonne ? Etudiants ou jeunes actifs, les jeunes mal-logés se prennent en main...

Après le beau succès de la dernière réquisition de Jeudi Noir, au 7 impasse Saint Claude (http://www.dailymotion.com/video/x51lmy_jeudinoirfrance212avril_news), Jeudi Noir vous invite à une nouvelle action-manifestation-réquisition :

Rendez-vous jeudi 1er mai 16h pile place René Cassin, à côté de l'Église St Eustache
pour un rassemblement festif puis une manifestation avec en ligne de mire...
une réquisition d'immeuble vide !

Alors que Christine Boutin prépare une nouvelle loi dont il y a plus à craindre (facilitation des expulsions) qu'à espérer...
Alors que Nicolas Sarkozy s'auto félicite de son ruineux crédit d'impôt pour les propriétaires...
Alors que les maisons à 15 euros n'existent que dans la tête des ministres à deux francs...
Alors qu'une défiscalisation « De Robien » coûte plus cher à l'Etat qu'un HLM...
Alors que les loyers continuent de grignoter le pouvoir d'achat des locataires...
Alors que les mesures promises aux SDF sont trahies...
Alors que la crise du logement est toujours aussi grave pendant que tant d'immeubles restent aussi vides...

... Jeudi Noir repasse à l'action, en compagnie des organisations de jeunesse : Unef, Sud, Confédération étudiante, FAGE, Fac Verte, MJS, JC, JCR, Jeunes Verts, jusqu'à des jeunes du Modem, en passant par AC Le Feu et le Mouvement Rural des Jeunesses Chrétiennes) qui ont co-signé une plate-forme de 11 revendications précises (http://www.jeudi-noir.org/Dix-et-une-propositions-pour.html)

pour que les jeunes ne paient plus la bulle immobilière !

Ambiance festive garantie, venez avec vos amis musicos, vos instruments de musique, votre mousseux, vos duvets, vos posters préférés (ou pas)...

PS pour information :

*Les réquisitions comme arme contre le mal-logement et l'inactivité des décideurs politiques*

Les chiffres du mal-logement reflètent en creux l'absence de volonté politique. En effet, le déficit de logement, estimé de 550.000 logements (Nexity) à 900.00 (« rapport » Mouillard) implique de construire massivement. Et l'interminable liste de personnes en attente d'un logement en attente (1,3 millions) finit de convaincre qu'il faut du logement social, et très social (actuellement, plus de 75% des français sont éligibles au logement social).

*Mais des marges de manoeuvre considérables existent dans le parc existant ! *

En même temps que les conditions d'accès à un logement digne se durcissent, on constate une forte augmentation du nombre d'immeubles vacants. Enrichies par 10 années de flambée immobilière, les banques, les compagnies d'assurances et les caisses de retraite se contentent désormais de laisser dormir un parc immobilier qui rapporte plus par le simple effet de la spéculation qu'en cherchant à le louer. Partout, dans les quartiers prestigieux ou populaires, des immeubles vides et silencieux se dégradent, faute d'entretien, pour avoir été considérés comme des actifs purement financiers.

14 villes de plus de 100 000 habitants ont des taux de vacances (logement vide depuis plus de 2 ans) supérieurs à 10% (enquête INSEE). 13,8% des logements de Lille sont vacants, 10,3% à Paris, soit 138 000 logements vacants. Au total, on estime qu'il existe en France 2 millions de logements vacants.

* Il faut évidemment se méfier de l'arithmétique simpliste mais il y a dans ces 2 millions de logements vides depuis plus de deux ans un important, décisif réservoir de logements qu'il importe de remettre sur le marché. Et cela sans compter les millions de mètres carrés de bureaux vides. *

Des lois de réquisitions ont été votées pour lutter contre le mal logement. Par peur de froisser son électorat déjà logé, la classe politique refuse d'appliquer ces lois.

Une taxe sur les logements vacants existe également, elle concerne les propriétaires de logements inoccupés depuis au moins deux ans dans huit agglomérations : Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nice et Cannes-Grasse-Antibes. Mais ne rapporte rien car elle est trop faible. 10% de la valeur locative après 2 ans de vacance, 12,5% puis 15% les années suivantes. Surtout, elle n'a pas l'effet dissuasif escompté. A quand son triplement ?

Pour mémoire : taux de logement vacant dans les grandes villes françaises (source Insee 2006)

Paris : 10,3 Montpellier : 9,6