jeudi 22 mai 2008

L’avenir est-il à la retraite par capitalisation ?....par Michel

Une réaction suite à l’écoute de Gérard Filoche, vous conseillant vivement d’en faire vous aussi la démarche, en vous dirigeant vers cet article :

Sauver les retraites par Gérard Filoche

sémaphore

L’avenir est-il à la retraite par capitalisation ?....

par Michel

Sur cette question :

- que la retraite des cheminots soit en déficit est bien normal : avant il y en avait plein, maintenant que la France a choisi le "tout camion" ils sont beaucoup moins nombreux. Donc il y a plus de retraités cheminots que d’actifs cheminots. Inversement, s’il y avait une caisse spéciale de retraite des camionneurs, elle serait très bénéficiaire actuellement. Conclusion : la seule manière sérieuse de règler ce problème est qu’il y ait une unique caisse de retraite, et donc de rentrer la retraite des cheminots dans le régime général

- pour les cheminots qui ont signé avec la promesse du régime spécial et qui ont cotisé plus que les autres salariés, il est évident qu’il faut maintenir leurs avantages

- pour les nouveaux cheminots, on peut quand même se poser la question. Si une réforme met tout à plat, mais tient compte pour tous les salariés de la pénibilité du travail, des horaires irréguliers, du travail de nuit... eh bien très bien. Mais je ne crois pas que Sarkozy soit en train de préparer ça.

- la SNCF est malgré tout une administration totalement figée, et les syndicats en sont largement responsables (les dirigeants polytechniciens ou énarques également). D’une certaine manière, il serait utile que les syndicats de la SNCF soient un peu cassés. Par exemple, des petits trains autorails régionaux ont beaucoup de mal à fonctionner chez la SNCF : quand un autorail fait la taille d’un autobus (comme ceux de la ligne Paimpol-Guingamp-Loudéac, par chez moi), il est logique que le chauffeur fasse à la fois la conduite, le plein, et vérifie à l’arrivée que personne n’a rien oublié dedans. À la SNCF, il faut 3 personnes dans le train (conducteur, chef de train, contrôleur), et du personnel de maintenance pour faire le plein. La SNCF voulait abandonné la ligne, elle a dit à la région "faites-en ce que vous voulez, c’est inutilisable". Résultat, la ligne fonctionne très bien en étant exploitée par le privé (CFTA : filiale de Véolia).

- au final, on gueulera un coup et on bloquera un peu le pays. On peut espérer que ça obligera le gouvernement à faire une réforme moins mauvaise pour les salariés. Bon, par contre la SNCF ne bougera pas, ça arcboutera encore plus les syndicats qui bloqueront encore plus les réformes mêmes intelligentes que pourraient envisager les patrons de la SNCF.

- à part l’intérêt direct des patrons à avoir des gens qui bossent plus pour gagner moins, la vraie question énorme, bien plus importante, c’est celle-ci : si on arrive à rendre la retraite tellement basse que tous les salariés sont presque obligés de cotiser à des retraites complémentaires par capitalisation, le gouvernement finira par accorder de gros avantages fiscaux à ces caisses de retraites et il sera populaire en faisant cela. Si de plus, ces avantages fiscaux comprennent des réductions de "charges", à savoir réductions de cotisations retraite, ça mettra la retraite encore plus en déficit donc elle s’écroulera encore plus vite. Résultat : on arrive facilement à la retraite par capitalisation (globalement rejetée par tout le monde en France y compris la majorité des élus de droite, mais souhaitée par DSK ou quelques autres libéraux de droite). L’afflux d’argent mis par les salariés dans les caisses par capitalisation assureraient alors 30 ou 40 ans de vaches grasses à tout le système financiers (donc aux banquiers et aux plus riches), à un moment où on se rend bien compte que le système financier va dans le mur ou du moins qu’il est devenu très instable.

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