vendredi 29 août 2008

Les introuvables lesbiens


Romaine Brooks, self-portrait, 1923


Un site où je vous invite à musarder, vous y découvrirez des oeuvres qui ne sont plus éditées et des auteures passées sous silence.

Fort belle initiative!
Je laisse la parole à sa conceptrice.

semaphore

UN BLOG POUR ELLES

source : http://romanslesbiens.canalblog.com/archives/01__accueil/index.html

Pourquoi ce blog ?
Parce que je ne veux pas que la mémoire se perde !!!
Je vous ouvre ma bibliothèque, car ces ouvrages sont quasiment impossibles à trouver en librairie, et difficilement en bibliothèque publique.
Pourtant le corpus littéraire lesbien est un état des lieux tout à fait éloquent de la perception de l'homosexualité féminine à travers les siècles. A ce titre, poésie, théâtre, roman... font partie de notre histoire. Ils révèlent le difficile passage de l'invisibilité à la visibilité. Parfois, ce n'est même plus de la sociologie c'est quasiment de l'ethnologie !

Les ouvrages lesbiens du XVIIe au XXe siècle naissant - O ironie ! O paradoxe ! - sont majoritairement écrits par des hommes. Pourquoi ? mais parce que seuls les hommes avaient droit à la parole, les femmes étant muselées (voire lobotomisées) par le patriarcat dominant.

Jusqu'au XXe siècle largement entamé, les seules qui ont vécu leur homosexualité à visage découvert et qui se sont exprimées en toute liberté n'ont pu le faire QUE parce qu'elles étaient financièrement indépendantes. Ainsi, les auteures lesbiennes (jusqu'au début des années 1930) sont soit de riches héritières (Renée Vivien ou Nathalie Barney) soit des actrices ou des "cocottes" (Liane de Pougy, Emilienne d'Alençon...).

Les auteur-e-s
Il faut donc lire ces ouvrages avec beaucoup d'humour et de distance. Bref,
un régal de énième degré !!!... Mais c'est de la mémoire, vous dis-je :
• mémoire d'une perception toujours diabolisée du lesbianisme par une hétérosexualité sûre de son bon droit et toujours prête à condamner la différence ;
• mémoire de celles qui signent leur oeuvre d'un nom d'homme pour vaincre l'ostracisme, ou de celles qui transposent une histoire d'amour tribadique en une histoire hétéro pur jus ;
• mémoire de celles qui ne se cachent pas, mais qui restent marquées dans leur tête par la culpabilité judéo-chrétienne ;
• mémoire de celles qui non seulement ne se cachent pas mais revendiquent, à la manière Fin de siècle, leur sapphisme...

Cela dit, ces ouvrages prouvent au moins une chose : à la fin du XIXe, l'identité lesbienne commence à exister. Un "statut" - bien qu'essentialiste - lui est reconnu. La lesbienne n'est pas une erreur ponctuelle de la nature, elle se reproduit...

Comment fonctionne le blog ?

• Régulièrement, j'ajouterai des oeuvres extraites de ma bibliothèque et saisies de mes blanches mains. En règle générale, j'arrive à intégrer un livre par mois.

• [presque] Tous les ouvrages proposés en pdf sont dans le domaine public (pour ceux qui ne le sont pas, je vais attendre de me faire taper sur les doigts pour les supprimer de ce blog !).

Aucun commentaire: