lundi 19 novembre 2007

Cinq textes d’Andrea Dworkin sur le pouvoir et la violence sexiste

Merci @ Dandi, alias Mauvaise Herbe pour cet article, l’édition des textes d’Andrea Dworkin traduits en français est une précieuse information, elle qui a eu tant de mal à se faire publier dans son propre pays, ayant eu recours à l’accueil de ses écrits dans une maison d’édition britannique.

Elle, dont les anti-féministe se servent du nom pour lui attribuer des propos qu’elle n’a jamais tenu et les brandissent outrageusement pour effaroucher le quidam....

Ainsi, dernièrement sur un plateau de télé dans une émission sur France 3, « Ce soir où jamais » pour la nommer,dont la thématique était dédié à la notion de genre avec pour titre : « Où sont passé les hommes ? » question on ne peut plus androcentrée, Pascal Bruckner invité, vous savez l’essayiste qui a soutenu la candidature de Sarkozy à ma plus grande stupéfaction, et bien celui-la même à continuer de me décevoir définitivement quand voulant fustiger les féministes radicales américaines, féministes radicales est à mon sens un pléonasme, non ?...et bien il a cité Andrea Dworkin lui attribuant ce « Toutes pénétrations est un viol » qu’elle n’a eu de cesse de démentir lire l’article et le plus effarant c’est que personne n’a réagi… Personne !

Pas même la féministe de service, Irène Théry éminente sociologue, invitée pour la promotion de son dernier ouvrage « La distinction des sexes », que je ne lirai pas !...

Personne n’aurait-il lu Andrea Dworkin ?..Andrea Dworkin n’est pas une castratrice, non ! Andrea Dworkin est une humaniste car être féministe qu’est-ce donc si ce n’est revendiquer le respect de chaque être quelque soit son sexe, son genre !

Et si je suis féministe ce n’est pas pour faire genre !

C’est pour dénoncer les idées reçues , les préjugées, ne pas me taire face aux « ah quoi bonistes », refuser le publisexisme, la prostitution, la pornographie, l’industrie du sexe, dénoncer ce mépris de l’Autre !

Faut-il que le discours féministe soit à ce point dérangeant, envers le système phallocrate régnant, pour qu’il soit à ce point trahit, pour qu’il soit perçu comme hystérique alors qu’il porte en lui les germes d’une humanité plus juste, d’une humanitude qui ne demande qu’à grandir enfin !

Pour reprendre Christine Delphy, extrait de son texte d’hommage In memoriam Andrea Dworkin ou la passion de la justice « quand une féministe est accusée d’exagérer, c’est qu’elle est sur la bonne voie » mais exagère-t-elle Andrea Dworkin ?...(Je pense que vous retiendrez au moins son nom !(- ;)

Lisez-la !

Andrea Dworkin sur la danse-contact (ou Lap-dance)

La pornographie et le désespoir

Et bien puisque nous sommes proche de la fin novembre je file voir ma librairie favorite, une libraire résistante dont j’aime le nom de surcroît « le grains des mots »(Montpellier, 34000), pour en réserver un exemplaire, illico(- ;

Sémaphore

Cinq textes d’Andrea Dworkin sur le pouvoir et la violence sexiste

by Sarah sur http://www.indymedia.be/en/node/23589

05/09/2007

Il y a une trentaine d’années, quand quelques individus isolés commençaient à dénoncer la pornographie comme instrument d’oppression des femmes, l’écrivaine américaine Andrea Dworkin, alors jeune féministe, avait déjà fait de la lutte à cette industrie et aux violences contre les femmes le combat de sa vie.

Elle avait commencé à élaborer une oeuvre politique et littéraire qui allait devenir l’oeuvre de déconstruction du pouvoir sans doute la plus lucide et la plus juste des études féministes nord-américaines. Andrea Dworkin s’affirmait déjà comme un phare éclairant un chemin alors presque désert - il y a 30 ans, on ne se faisait pas plus d’ami-e-s qu’aujourd’hui à dénoncer les industries du sexe dont les femmes et les enfants constituent la matière première à la disposition de certains hommes.

Peu d’écrits d’Andrea Dworkin ont été publiés en français. Cet automne, Les éditions Sisyphe (Montréal) proposent en traduction française, sous le titre Pouvoir et violence sexiste, cinq textes de cette penseuse féministe radicale sur des réalités que de nombreuses femmes vivent comme radicales. On trouve, notamment dans ce livre, la conférence qu’elle a donnée à Montréal, le 6 décembre 1990, pour commémorer l’anniversaire du massacre de l’École polytechnique ; un texte - monumental - qui dissèque minutieusement le pouvoir masculin et ses effets sur la vie des femmes, et aussi, une conférence sur la prostitution présentée à des étudiantes en droit d’une université américaine. Le premier chapitre, "Écrire", présente un extrait d’un roman et le livre se termine par une exhortation dont l’intitulé "Souvenez-vous, résistez, ne pliez pas" résumerait bien la vie d’Andrea Dworkin elle-même.

Pour "corriger les défauts du féminisme"

De la prostitution, Andrea Dworkin écrit : "Nous ne pouvons pas corriger les défauts de notre féminisme si nous sommes prêtes à accepter la prostitution des femmes. (...) Il est toujours extraordinaire, quand on regarde cet échange d’argent, de réaliser que dans l’esprit de la plupart des gens, l’argent vaut plus que la femme. (...) L’argent permet à l’homme d’acheter une vie humaine et d’effacer son importance de tous les aspects de la reconnaissance civique et sociale, de la conscience et de la société, des protections de la loi, de tout droit de citoyenneté, de tout concept de dignité humaine et de souveraineté humaine. Cinquante maudits dollars permettent à n’importe quel homme de faire cela. (...) Je veux vous dire que si ces hommes arrivent à faire ce qu’ils font, c’est à cause du pouvoir de la classe des hommes, un pouvoir qu’ils s’arrogent parce que les hommes utilisent la force contre les femmes. Si vous voulez une définition de ce qu’est un lâche, c’est avoir besoin de réprimer toute une classe de gens de façon à pouvoir leur marcher dessus. » (Dans le chapitre 4, "Prostitution et domination masculine").

Outre les problématiques du viol, de la violence conjugale, du harcèlement, de la pornographie, de la prostitution, Pouvoir et violence sexiste aborde globalement les violences psychologiques quotidiennes engendrées par la domination masculine qui détruit l’existence des femmes, entrave leur liberté de créer, de travailler, d’aimer, de vivre en sécurité. Les analyses sans compromis et le langage exempt d’euphémismes, parfois cru, de l’écrivaine Dworkin surprendront peut-être celles qui la liront pour la première fois. Mais cette lecture confortera dans leur action celles et ceux qui mènent une lutte persévérante et courageuse contre toutes les formes de violences, et elle leur donnera peut-être un éclairage nouveau pour comprendre les obstacles qu’ils rencontrent.

Dans le dernier chapitre de ce livre, la penseuse et militante féministe encourage les femmes à s’unir pour prendre la parole, résister, agir, se réapproprier leur vie. "Nous savons comment pleurer. La vraie question est : Comment allons-nous nous défendre ?", écrit-elle dans "Tuerie à Montréal. L’assassinat comme politique sexuelle" (chapitre 2), dont le site Sisyphe présente un court extrait.

Andrea Dworkin, Pouvoir et violence sexiste, Les éditions Sisyphe, Montréal, 2007, Coll. Contrepoint, 128 pages. Préface de Catharine A. MacKinnon. Traduction de l’américain et texte de présentation de Martin Dufresne. En librairie en novembre en Europe (Distribution Nouveau Monde/Librairie du Québec, Paris).

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