lundi 18 août 2008

La condition des femmes et celle des animaux: analyse d'une proximité politique

Dans le cadre des septièmes Estivales de la question animale qui ont lieu du 16 août au 23 août 08 à Parménie en Isère (35 kms de Grenoble)

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Agnese ou David: 04 78 69 90 71
David (portable): 06 77 02 29 53
Ces numéros sont en France. Depuis l'international, composer 0033 et le numéro sans le zéro initial.

Cette intervention le jeudi 21 août après-midi
La condition des femmes et celle des animaux: analyse d'une proximité politique

source : http://question-animale.org/fr/e08/pro/20080821je-pm2-condition_des_femmes.html

par Agnese Pignataro
Présentation:
Au-délà des déclarations formelles d'antisexisme, fondées sur une perception souvent floue du fait que toutes les dominations seraient «liées», le mouvement pour l'égalité animale s'intéresse très peu à la condition des femmes et à leur rapport avec les animaux non humains.

D'une part, on explique ce rapport simplement par l'attribution aux femmes d'une «plus grande sensibilité», ou «empathie», envers les animaux — avec le sous-entendu implicite que l'approche des hommes à la question animale serait plutôt cérébrale... donc plus objective!

D'autre part, les militantEs du mouvement de base se retrouvent souvent à remplir un rôle subordonné vis-à-vis de leurs camarades mâles: sauf de rares exceptions, elles s'occupent de tâches pratiques (organisation de manifestations, mise en page des revues, cuisine...) alors que les hommes jouent les chefs représentant le mouvement (prise de parole, écriture de textes, élaboration théorique...). Cette distribution de fonctions selon le genre contribue à ce que les idées des femmes au sujet de la question animale aient un poids très limité dans le débat.

À ces difficultés s'ajoute le fait que les critiques des animalistes contre l'utilisation du corps féminin par PETA semblent trahir une certaine ambiguïté du rôle de la femme dans l'imaginaire des militants.

Pourtant, une analyse sérieuse des conditions concrètes de l'assujettissement des femmes (plutôt que de sa transfiguration idéologique) peut fournir des éléments capitaux pour comprendre les modalités de l'exploitation des animaux. Et la découverte de cette proximité est d'autant plus précieuse qu'elle pourrait établir, entre le mouvement pour les animaux et celui des femmes, un contact solide - peut-être plus stable que celui avec le mouvement écologiste.


De fait, les femmes vivent dans leur chair des conditions d'oppressions qui sont proches de celles des animaux. En raison de cette circonstance historique, et non d'une prétendue «empathie» qui leur serait «essentiellement» propre, elles sont pourvues d'un point d'accès privilegié à l'expérience des animaux exploités; autrement dit, elles disposent d'un avantage epistémologique. Ainsi, la prise de parole de la part des femmes au sujet de la question animale doit être respectée et encouragée: leur prise de conscience d'un esclavage commun avec les animaux peut aboutir à la construction d'un positionnement inédit dans le parcours politique de la libération animale.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour le texte. Ce qui me semble proche, c'est l'hypocrisie qui sous tend ces deux oppressions et le côté "pour le plaisir".

Je mange de la viande pour mon plaisir peu importe la souffrance, je maltraite sexuellement pour mon plaisir... hum hum.. L'homme et son plaisir...

Ceci dit honte sur moi hier je voulais sortir une araignée avec une cuillère et je l'ai finalement tuée.

La loi du/ de la plus fort est imprégnée partout et prendre conscience de mes actes est souvent douloureux. Je suis loin d'être parfaite... ce qui en justifie évidemment aucune oppression sexiste, l'homme blanc riche hétérosexuel et beau et jeune étant tout en haut de la pyramide de l'oppression et le plus valorisé socialement... va vivre bien après Charlotte ^^

jvvlee

sémaphore a dit…

@jvvlee je poserai une chanson de Marie-Paule Belle "L'Enfant et la Mouche"...cette chanson traite de l'inconscience de la cruauté, cette inconscience là sévit partout!

J'avais envie de répondre en te lisant c'est touchant d'avoir baptisé cette araignée Charlotte

Agnesse a posé certaines de ses interventions précédentes
http://question-animale.org/fr/his/e07/cnt/101/txt.html
Introduction: l'antispécisme et la gauche