vendredi 1 août 2008

AGISSSEMENT DE LA STASI EN FRANCE : L'EXTASE

On nous a pendant un temps bassiné sur les agissements de la stasi en RDA à travers un film intéressant.

Cette façon de ne voir le mal que chez les autres est profondément touchante et témoigne d'une grande humilité égocentrée... Pendant ce temps, on ne regarde pas ce qui se passe chez nous. A toujours voir la paille dans le regard du voisin, on finit par ne plus apercevoir la poutre dans notre champ de vision. Et l'apartheid politique, migratoire, artistique... de se mettre insidieusement en place... Ici même.

Et nos belles libertés en miettes d'étouffer un peu plus avec.

Ami entends-tu le vol noir des corbeaux dans la plaine?

Un article de l'Huma sur l'état de la démocratie dans ce pays.

Ohé matelots, ouvriers, paysans, créateurs et intellos, toujours Motivés? C'est l'alarme.


Calamity Jack

Intimidation policière contre des défenseurs de sans-papiers

source : L'huma du 28 juillet 2008

Répression . Une manifestation samedi devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot n’a pas eu lieu : 18 militants, dont les organisateurs, ont été interpellés avant même de pouvoir s’y rendre.

Samedi, porte de La Chapelle (Paris 18e). Dix-huit militants sont interpellés vers 15 h 30 pour « contrôle d’identité » alors qu’ils attendaient à ce point de rendez-vous, avant de se rendre à une manifestation devant le centre de rétention administratif (CRA) du Mesnil-Amelot. Emmenés au commissariat de Clignancourt, ils seront libérés à 18 h 30. La manifestation au CRA était autorisée par la préfecture de Seine-et-Marne de 16 heures à… 19 heures. Elle n’a donc pas eu lieu.

Dix fourgons de police et un bus

Pour faciliter le transport vers le CRA du Mesnil-Amelot, très isolé, l’association SôS-Soutien aux sans-papiers, organisatrice de la manifestation, avait donné rendez-vous à la porte de La Chapelle une demi-heure avant l’heure de départ. À ce moment, une vingtaine de militants sont présents, « accompagnés » de policiers en civil. Soudain, une dizaine de fourgons de police, suivis d’un bus, arrivent de tous les côtés, encerclant les militants qui patientaient auprès de leurs véhicules. Dix personnes sont immédiatement interpellées. D’autres s’éloignent un peu sur le trottoir. Les voitures sont perquisitionnées de fond en comble. Les militants fouillés au corps, avant d’être embarqués dans le bus. À commencer par Rodolphe Nettier, président de SôS-Soutien aux sans-papiers. Seule explication donnée sur place : « opération de police ».

Vient le tour des militants qui observaient la scène d’un peu plus loin : huit nouveaux interpellés. Parmi eux, Henri Braun, avocat de l’association et membre du comité central de la Ligue des droits de l’homme (LDH). « C’était parfaitement illégal », nous confie-t-il, en précisant : « Soit il y a un trouble à l’ordre public caractérisé, ce qui n’était évidemment pas le cas. Soit c’est un contrôle d’identité, mais, ici, tout le monde avait ses papiers, sauf Rodolphe. Nous n’aurions donc pas dû être arrêtés. » La police en profite d’ailleurs pour contrôler et fouiller trois jeunes Noirs assis près de la bouche de métro. Les fouilles corporelles sont, elles aussi, jugées illégales par Henri Braun. « Ils ont fouillé nos poches, ce qui s’assimile à une perquisition. Sans autorisation. » Au commissariat, la pression continue : « On nous a fait retirer nos lacets comme si on allait être mis en garde à vue, raconte Rodolphe Nettier. Mais nous ne nous sommes pas laissé impressionner. » Devant le commissariat, une trentaine de personnes réclamaient la libération de leurs camarades. Une libération qui aura lieu une demi-heure avant l’expiration de l’autorisation de manifester.

atteinte à la liberté d’expression

Comme l’explique Henri Braun, le motif de vérification d’identité est évidemment aberrant dans ces conditions. « C’est une façon d’interdire la manifestation sans le dire. Il y a une atteinte évidente à la liberté d’expression. » Pour l’avocat, ce durcissement de la répression est tout à fait lié avec celui qui s’exerce contre les sans-papiers. Il n’hésite pas à lâcher le mot de « politique raciste » : « On traque les sans-papiers car on ne veut pas de leurs traces dans le visage de la France de demain. Du coup, tous ceux qui sont en contact avec des sans-papiers voient leurs libertés restreintes. »

Le bilan pour SOS-Soutien aux sans-papiers n’est finalement pas si négatif : « En voulant nous empêcher d’accéder aux centres de rétention, ils nous offrent un objectif », déclare Rodolphe Nettier.

Samedi prochain, ils appellent donc de nouveau à manifester au Mesnil-Amelot. « On ne se laissera pas intimider », conclut-il.

Christophe Payet

3 commentaires:

Anonyme a dit…

merci d'en prler.

je ne suis pas fane de l'expression poutre paille qui sous-entend que tu es plus en tort que ton voisin...

en revanche je suis entièrement d'accord que dénoncer ne doit pas nous exempter de regarder ce qu'on fait et cautionne et qu'il se passe des choses horribles en notre nom.

J'ai été une fois au cercle de silence, signé des pétitions, je me suis promis de contacter la Cimade et je l'ai pas encore fait.

Il y aussi plein d'autres discriminations violences insupportables. Et parfois je vois personne réagir... et ça m'enrage alors j'essaye au max de réagir même si des fois...

Courage !

jvvlee

sémaphore a dit…

Le chapeau de cet article de l'huma concernant cette manifestation avortée par des soins policiers digne d'une dictature a été rédigé par un ami accompagnant l'envoi par mail de cette info édifiante pour un pays fer de lance de la feux liberté d'expression... que je me suis permise de reproduire.

Pour l'expression populaire poutre/paille plus que la culpabilisation personnelle il faut y lire l'exigence de l'auto critique, mais il est vrai que ce n'est pas parce que je vis dans un pays qui n'a de démocratique qu'un travestissement du langage que je ne puis critiquer, dénoncer les abus commis dans d'autres nations, les droits de l'homme sont bafoués en France, ils le sont en Europe,ils le sont de part le monde, cela semble bien la chose la mieux partagée sur Terre!

Je rejoins ta remarque dans le sens où dans la défense de la liberté et de la justice, les emprisonnements abusifs et la répression de toute contestation ne sauraient être hiérarchisée entre le dans nos frontières et le hors frontières!

Je vois du sexisme partout, je pense à ton espace où tu relates, rapportes ces petites phrases assassines, ce mépris, ce déni, la mauvaise foi érigée en principe, ce fut un bonheur de découvrir cette conférence de Christine Delphy sur le mythe de l'égalité, de découvrir son humour, sa pertinence à démonter les contre vérités dont on voudrait nous gaver les neurones!

Ils nous prennent pour des oies blanches!

De tels discours ont un effet réparateur quand on se sent si incomprise! Dommage que tu n'aies pu l'écouter..l'enregistrer en ligne? I 'll see...

Anonyme a dit…

C'est mon ordi qui a du mal... (un mac)

Je te rejoins vraiment sur la nécessité de l'autocritique, juste cette expression paille poutre, je la prends pas parce qu'on met trop souvent plus de culpabilité du côté des femmes et même des "victimes" en général je trouve.

Mais oui à l'auto-critique et ça ma fait plaisir que tu me lises^^