« Pour l’instant, cette Union européenne a un caractère assez néolibéral, mais au lieu de nous contenter de jérémiades, nous devons nous atteler à participer au façonnement concret de cette réalité. Le projet de la clause de l’Européenne la plus favorisée est un outil splendide pour construire cette Europe tout en développant des aspects qui, s’ils auront une incidence certaine sur le marché et l’économie, partiront des femmes, c’est-à-dire des citoyennes, mettant au centre les êtres humains. C’est un outil politique qui nous permet de travailler de l’extérieur vers le centre, de reproduire de bonnes pratiques existantes et éprouvées. »
Elfriede Harth (Allemagne), représentante en Europe de Catholics For a Free Choice.
« Je pense que ces règles devraient être formulées par les femmes elles-mêmes, car les lois existantes ne peuvent jamais être les meilleures possibles. Par exemple, l’idéal serait de ne pas avoir de loi sur l’avortement du tout, et de le considérer comme une procédure médicale normale couverte par les lois et règles sur la médecine dans chaque pays. »
Rebecca Gomperts, présidente-fondatrice de Women on Waves, association néerlandaise qui pratique des avortements sur un navire stationné dans les eaux internationales au large des pays où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est interdite.
« Souvent, les bonnes lois, bien qu’essentielles, ne suffisent pas à améliorer la condition des femmes : elles finissent par rester lettre morte si elles ne s’accompagnent pas de changements profonds dans les rapports sociaux. Nous vivons un moment très critique de l’histoire, qui est une régression par rapport au XXe siècle. Cela ne vient pas seulement de nos gouvernements mais de la société elle-même, et il est nécessaire de repartir de là. Il ne suffit pas de conquérir la majorité dans les Parlements pour obtenir les meilleures lois : il convient avant tout de reconquérir l’âme et l’imagination des femmes. »
Luciana Castellina, cofondatrice du quotidien Il Manifesto, ancienne députée du Parti communiste italien (PCI) et de Rifondazione Comunista.
« Comparer les lois dans tous les pays de l’Union européenne est un travail très important. Mais, même si la loi espagnole sur la violence contre les femmes, par exemple, est l’une des meilleures en Europe, il me semblerait judicieux de faire de la clause de l’Européenne la plus favorisée un exemple de loi idéale, une sorte de “rêve devenu réalité” qui considérerait tous les aspects d’un point de vue féministe. »
Tanja Auvinen, secrétaire générale de Nytkis, coalition des associations féministes finlandaises.
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