5mai08
L’émission est en écoute ici:
Ce mardi à 20 heures dans Maman a tort on parle d’auto-défense féministe avec une interview d’ Irène Zeilinger, sociologue et formatrice en auto-défense depuis maintenant une quinzaine d’années.
Elle vient de publier aux éditions Zones (la Découverte) :
dont voici le quatrième de couverture :
" En tant que femmes nous sommes tous les jours les cibles d’interpellations, de harcèlement, d’agressions verbales, physiques ou sexuelles plus ou moins graves, plus ou moins violentes, à degrés divers, au travail, dans l’espace public et privé. Souvent nous ne savons comment réagir, comment dire non, et comment faire comprendre que, lorsque nous disons non, c’est non.
L’autodéfense pour femmes - qui n’a rien à voir avec du kung-fu -, ce sont tous les petites et grands moyens de se sentir fortes, plus sûres de soi et plus aptes à se protéger et à se défendre dans touts les situations de la vie quotidienne, que ce soit au niveau mental, émotionnel, verbal ou, en dernier recours, physique.
Comment reconnaître et prévenir une situation d’agression ? Comment réagir efficacement, savoir se protéger et éviter la violence ?
Ce guide pratique propose une séire d’astuces simples et faciles pour poser efficacement ses limites et se sortir de situations difficiles : identifier le type d’agression et la psychologie de l’agresseur, utiliser et gérer ses émotions, prévenir la violence par la défense verbale et la désescalade du conflit, mobiliser des tactiques de diversion et de fuite, faire jouer la solidarité, savoir où frapper pour faire mal…
Contre tous les stéréotypes qui interdisent habituellement aux femmes de prendre leur sécurité en main, il faut apprendre à dire non et oser se défendre "
Non, c'est non est le premier ouvrage d'autodéfense destiné aux femmes. Vous l'avez compris, l'auteure, Irene Zeilinger (photo), vous apprend à poser vos limites face au harcèlement d'un inconnu dans le métro, mais aussi de votre voisine homophobe, de vos parents envahissants ou encore de votre boss qui vous fait des avances. Bref, un petit guide très pratique à faire tourner, pour savoir comment désamorcer toute agression, verbale ou physique. Professeure d'autodéfense à l'association Garance depuis plus de quinze ans, Irene Zeilinger a plus d'un tour dans son sac. Alors elle l'ouvre, pour vous…
Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Depuis des années, les participantes à nos stages nous demandent conseil sur des ouvrages pour continuer leur réflexion sur l'autodéfense et avoir un rappel de certaines techniques. Comme je n'ai rien trouvé en français, je me suis dit: fais-le toi-même! Bien sûr, il y avait des analyses intéressantes de la violence, mais elles ne donnent aucune solution pratique, ce qui me laissait sur ma faim. Les livres d'arts martiaux n'aident pas non plus car il n'y a aucune analyse de genre et les situations proposées reproduisent les mêmes stéréotypes de l'agresseur inconnu dans un espace public. Enfin les guides de communication non-violente n'aident en rien si l'on est en danger physique.
En quoi ce livre peut-il intéresser les personnes LGBT ?
Eux aussi peuvent être victimes de violence entre partenaires ou d'agressions haineuses basées sur des préjugés, souvent plus brutales encore: il faut s'en défendre tout de suite, sans aucun compromis. Même si les outils sont utiles aussi bien aux gays qu'aux hétéros, ce livre s'adresse d'abord aux femmes que j'ai pu observer au fil des ans: il rend compte de leurs difficultés spécifiques à se défendre, ce qui s'applique bien sûr aux lesbiennes, aux bis et probablement aussi aux trans.
Quel est votre passage préféré et pourquoi ?
Je les aime tous bien sûr! Tout dépend de mon humeur. Parfois, ce sont plutôt les passages où je peux m'imaginer la surprise d'un agresseur face à la réaction qu'on lui a concoctée, comme la «citation sans sens» par exemple. À un autre moment, ce sera plutôt les passages où j'analyse les obstacles que notre éducation et socialisation nous ont inculqués pour nous rendre moins aptes à nous défendre. J'aime aussi la provocation comme dans le chapitre «Les femmes ont trop de fantaisies». Enfin, j'aime surtout les passages concrets et simples: voici ce qui peut marcher, voici ce qui est fort risqué, à vous de jouer. Je suis quelqu'un de très pragmatique.
Quelle portée voyez-vous à ce livre ?
Il est important que chacune d'entre nous ait plus de choix et plus d'options dans sa vie. Ce qui concerne aussi notre sécurité. Les conséquences du sentiment d'insécurité en Europe m'inquiètent beaucoup: les avances électorales de la droite et de l'extrême droite, le discours sécuritaire qui devient la norme même chez certains gauchistes, l'amalgame fait tout de suite avec les questions d'immigration, la répression brutale et parfois fatale, l'état de surveillance... Je suis convaincue que donner ce choix aux femmes par cette prise de conscience, ça leur rend au moins une partie de leur pouvoir sur leur propre existence: elles auront moins besoin d'un homme fort à la maison ou à l'Élysée.
Non, c'est non : Texte intégral gratuit sur internet en cliquant ici.
En librairie, 13€.
Informations sur les stages sur: www.garance.be.
2 commentaires:
j'en avais entendu parler, cette fois ci j'ai noté le titre pour l'acheter (le soutenir) prochainement. en attendant j'ai mis le lien du texte sur mes préférés. C'est bien ce livre, j'ai tendance à éviter de penser à ça, pour moi c'est trop tard c'est quelque chose que j'ai vécu, même si c'était il y a presque 30 ans, on ne peut plus jamais regagner sa confiance complète, d'autant que les petites agressions et harcèlements coexistent avec les plus importantes. C'est plutôt pour les jeunes, 'nos enfants' que j'ai envie de le lire et d'en faire la publicité. J'ai un livre dans ce goût-là, ce n'est pas le même bien entendu, c'est 'plus jamais ça' d'I. Alonso et Martial Vout, un livre féministe d'autodéfense. Je pense que les 2 bouquins vont bien se compléter.
Je suis heureuse de ce partage quand j'ai découvert ce livre je me suis dis que tu avais surement posé un article le concernant parce que ce livre rencontrerait inévitablement ton engagement féministe, ton chemin de lectrice militante et éclairée.
Sa découverte fait écho au livre d'Andrea Dworkin sur la violence sexiste, aussi suis-je certaine de le retrouver sur ton site "Le féminin l'emporte"
Même s'il est en ligne il importe de soutenir comme tu le soulignes de tels écrits!
un passage :
"L’autodéfense nous permet d’éviter ou de faire cesser des situations nuisibles et de prendre le contrôle de notre vie dans beaucoup de situations, où, sans elle, nous nous sentons démunies et sans issue. Comme elle nous offre davantage de choix au quotidien, elle peut augmenter notre bien-être et notre qualité de vie. Elle vous servira indirectement, même si vous n’avez jamais l’occasion d’utiliser votre corps pour vous défendre – et j’espère que vous n’aurez jamais besoin de le faire. Elle peut aussi aider, après des traumatismes violents, à rompre le cercle vicieux de la vulnérabilité et à redonner confiance en soi à des femmes victimes de violence. Elle peut également, en dernière extrémité, vous permettre de sauver votre vie ou celle des personnes que vous aimez."
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