mercredi 30 avril 2008

La Barbe, elles conquièrent Le Monde!


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Le groupe féministe activiste la Barbe gravissait les hauteurs de la République affichant son emblème au menton de la "Liberté" ; c'était le 8 mars dernier.

Aujourd'hui, après une intervention remarquée dans le cénacle très masculin d'un conseil d'administration parisien, elles s'offrent Le Monde!

(lire l'article du Monde ci-joint & regarder la vidéo sur leur site : http://web.mac.com/harriet6/La_Barbe/Accueil.html)

Si l' envie de les rejoindre vous titille, leur prochaine réunion c'est bientôt :

le Mardi 13 mai 2008, à 19h, 1-3 rue des Envierges, bar : La Mer à Boire, à Paris

Pour les contacter, email : labarbelabarbe@gmail.com

Donc à vos postiches Mesdames!

A vos piolets d'escalade! Toutes à l'abordage!

Sémaphore

ps : LE MANIFESTE DE LA BARBE - 8 mars 2008

Pour toutes les femmes effarées par la montée du sexisme dans les médias, pour les femmes excédées par la domination masculine dans la société française, pour celles qui s’effraient de voir augmenter encore les inégalités entre hommes et femmes dans tous les secteurs d’activité, ....la campagne présidentielle de 2007 a été une épreuve de trop. Le machisme qui s’est déployé entre les deux tours des élections a provoqué une overdose.

LA BARBE !

Ont-elles crié. Il est temps de remettre le féminisme en selle, et de partir à la conquête des territoires du pouvoir, sous toutes ses formes.

Pour exprimer leur ras le bol haut et fort, ces femmes ont décidé d’investir barbues tous les hémicycles, toutes les antichambres, tous les lieux du pouvoir des hommes. Comme ces lieux sont partout, il faut

Qu’elles soient nombreuses,

Qu’une épidémie de barbe se propage !

Que la Barbe des femmes soit le signe de leur volonté de résister à l’hégémonie masculine et de rendre visibles et ridicules toutes les situations d’inégalité entre hommes et femmes.

Que les barbes surgissent partout où les femmes se sentiront écrasées par la domination, par l’exploitation, par le sexisme des hommes.

Que partout où les hommes se croient en terrain conquis, les barbes disent que les femmes aussi veulent en être, quitte à jouer le jeu de la masculinité, quitte à arborer

les attributs du pouvoir.

Quand les femmes auront du pouvoir, on verra bien ce qu’elles en feront.

En attendant, qu’elles le prennent.

La Barbe.

La Barbe contre la suprématie masculine
Article paru dans l'édition du 29.04.08.
source : Le Monde.fr

Un nouveau groupe d'action féministe, baptisé La Barbe, s'est donné comme objectif de dénoncer la suprématie masculine dans les postes de direction d'entreprises. Pourvues de barbes postiches, une cinquantaine de jeunes femmes vont investir deux fois par mois les hémicycles, antichambres et lieux de pouvoir des hommes pour tenter de reprendre le pouvoir. Avec humour et ironie. Mi-avril quelques-unes d'entre elles ont ainsi accueilli les actionnaires de Carrefour venus assister à l'assemblée générale aux cris de "Halte à la féminisation des instances dirigeantes !".

Elles se sont amusées à les mettre en garde contre "la dangereuse brèche" ouverte par Anne-Claire Taittinger, seule femme parmi les 18 membres du comité directoire et du comité de surveillance du groupe. "Il est important de se ressaisir pour rétablir l'ordre naturel des choses (...) Cette assemblée générale des actionnaires est l'occasion de prendre la mesure du danger : non à la féminisation de la société !" ont-elles ironisé. Selon l'Institut français des administrateurs, les femmes représentent moins de 8 % des conseils d'administration des entreprises du CAC 40.

N. Bn

Le Dr Dubec veut faire taire les féministes! Quand censure rime avec INJURE!

Le site féministe canadien Sisyphe a été mis en demeure de retirer l'article de Brigitte Brami, le 4 avril dernier par l'avocate du Dr Dubec, quelle injure aux victimes de viol, quelle injure au combat des féministes!
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2956

Depuis peu il a été remis en ligne.
"Cet article a été suspendu pendant quelque temps en raison d’une mise en demeure de l’auteur et de l’éditeur du livre dont il est question ici. Un avis juridique indique qu’aucune raison ne nous oblige à suspendre cet article plus longtemps. Nous accorderons, comme il se doit, un droit de réplique à l’auteur du livre s’il le réclame (sitesisyphe@yahoo.fr). Sisyphe." http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2886

La notoriété et le titre d'expert psychiatre permettraient-ils toutes les divagations ?

Non!
Le fantasme de viol ne doit pas être banalisé!

Les propos du Dr Dubec "s'il est trop respectueux d'une femme,un homme ne bande pas" sont insultants et éminemment effroyables, propageant un état d’esprit abject qui légitime la contrainte, la violence et au final l’agression, le viol. !

Quoi ? Voudrait-il que nous lui soyons reconnaissantes de nous livrer ses caractéristiques psychiques !

Voudrait-il que nous lui soyons reconnaissantes de promouvoir le mépris de l’autre dans la relation sexuelle comme une attitude naturelle, inhérente à la libido masculine, alors qu’elle relève d’un comportement pervers.

Que recherche-t-il ?

L’approbation d’autres mâles, malades tout comme lui !

En outre son action en justice prouve combien il n’a nullement conscience de la gravité de son discours, tout comme le confirme son droit de réponse où il ne revient pas sur l’apologie des fantasme de viol qu’il claironne et dont il s’offusque qu’il soit dénoncé.

Ne pas avoir conscience de la dangerosité de ses écrits est bien le signe qu’il soit du côté des violeurs, ne le dit-il lui-même « Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (...) Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. » (page 213)., que le crime soit latent dans son esprit, qu’il doive se faire soigner ne fait alors aucun doute !

Mais guérit-on d’une telle perversion ?

Je me pose sincèrement la question !

Et en regard du discours méprisant du père de la psychanalyse Freud lui-même ainsi que l’éminent Jacques Lacan, et de la stupéfiante position de Françoise Dolto au sujet de l’inceste, en effet les fillettes seraient consentantes, suspectées de complicité!... découverte dans les commentaires suivant la reproduction de l’article de Brigitte Brami sur le site Imposteurs…lire plutôt, c’est révoltant !

http://imposteurs.over-blog.com/article-16885533-6.html#anchorComment

Oui ! « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ! » quelque chose de pourri au royaume de la psychiatrie !

C’est son titre d’expert psychiatre auprès des tribunaux qui devrait lui être retiré, il devrait être démis de ses fonctions, il ne peut représenter la justice !

Il ne doit plus la représenter !

(Page 213,"Le plaisir de tuer" extraits) :

« Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui, jusqu’au viol compris. Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. (…) Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas. (…) Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (…) Il ne s’inhibait pas au dernier moment, il était capable de leur faire l’amour quasi normalement. Il y avait éjaculation à l’intérieur du vagin. Guy Georges donne le sentiment que l’acte sexuel était consommé avec complétude. Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver (…) »

C'est sans ambiguité !

Signez la pétition !

http://archipelrouge.blogspot.com/2008/03/ptition-contre-le-psy-qui-justifie-le.html

et/ou écrivez au ministère de la justice

www.justice.gouv.fr

Sémaphore

lettre type :

Lettre à Madame la Garde des sceaux

Date
Prénom + NOM
Adresse complète

Madame la Garde des sceaux
Rachida DATI
Ministère de la Justice
13 place Vendôme
75042 PARIS Cedex 01

Madame la Ministre,

Michel Dubec, expert psychiatre national auprès des tribunaux, - et qui exerce encore aujourd’hui dans son cabinet libéral au 6 rue de Lesdiguières, 75004 PARIS - a commis un livre en février dernier : Le Plaisir de tuer, publié aux Editions du Seuil, dans lequel il tient des propos inadmissibles concernant le viol.

Il le rend légitime très clairement page 213, notamment, alors qu’il décrit l’expertise du violeur et tueur en série : Guy Georges.

Même tirés de leur contexte, et habilement noyées dans d’autres phrases, il est décemment impossible de justifier des phrases telles que celles-ci : « Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui, jusqu’au viol compris. » et : « Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (…) », enfin : « Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. »

Ces quelques lignes dévoilent que le Docteur Dubec, submergé par ses propres sens, n’est plus dans la capacité de conduire des expertises, ni d’en rédiger les conclusions, avec les qualités professionnelles nécessaires, c’est-à-dire la mesure, la neutralité et l’objectivité.

Soulignons combien le Docteur Michel Dubec fait preuve de manque de tact, de réserve et de respect à l’égard des familles des victimes, d’autant plus qu’il a écrit ce livre en sa qualité d’expert psychiatre national auprès des tribunaux.

C’est pourquoi, des femmes et des hommes sont en ce moment en train de se mobiliser afin que cet expert ne soit plus en mesure de donner son avis dans des dossiers qui traitent de viols et d’agressions sexuelles à l’encontre des femmes.

J’espère que nous serons entendu-es, et dans l’attente d’une réponse, je vous prie, Madame la Ministre, de croire en l’expression de ma haute considération.

Pièces jointes : 1) Page 213 (copie) du Plaisir de Tuer, de Michel Dubec, publié aux Editions du Seuil (février 2007) 2) Couverture de ce livre.

Signature :

mardi 29 avril 2008

Keny Arkana : "Un autre Monde est Possible"

durée : 60 min.

23 ans. Origines notamment argentines. Marseillaise. Inclassable. Un flow extraordinaire. Un fond hors norme (...).

C’est le fan, plus que le blogreporter qui s’exprime. Keny est LA rappeuse non pas du moment mais de "demain". Keny est un ovni, un extra-terrestre, une alter-terrestre, qui a les pieds rivés sur terre et le regard qui porte loin. Keny est en guerre. Permanente. Contre les inerties, les iniquités, les placebos de solutions, elle est LA RAGE, une rage nourrie de foi (la foi en la vie, l’autre, l’espoir, rien qui ne dorme dans des livres convenus et autres best-seller de la croyance dogmatique). Et Keny est amour. Un amour armé prés à incendier les immobilismes.

Elle s’appelle donc Keny Arkana,

Son album : "Entre ciment et belle étoile".

L’an passé - grâce ou via, et peu importe, une amie à l’ouie fine - je découvrais et bloguais son premier clip. Aujourd’hui Keny est "mainstream", Goncourisée par BBB. Vous ne la verrez pourtant pas sur les plateaux télé. "Pas demain", me confie-t-elle. Elle ne sera pas "l’alibi démocratique" d’un système qu’elle condamne et récuse. Elle ne sera pas la Bimbo péchue du PAF, la rappeuse explosive "caution du totalitarisme" aux rythmes rugueux et aux produits dérivés "made in misère".

Keny est une alter-terrestre. Qu’on se le dise.

Je vous propose de découvrir ici son clip, parmi les plus plébiscités chez Daily, son docu-carnet de route (filmée par la miss et réalisée par sa "sœur" Clem - sauf bug de dernière minute), mais aussi quelques titres de son album (en écoute tout ce mois de novembre sur le podcast express de Nuesblog) ainsi que de prêter l’oreille à ce qui devait être une interview "papier" et restera un échange hors du temps.

Confidence pour confidence, Keny a plus que ce quelque chose de magique. Elle a cette sincérité et cette énergie qui déplace les certitudes. Les montagnes, c’est connu, il faut plus d’un homme pour les mouvoir. A ce jeux c’est à vous, à nous, d’entrer maintenant en course. Demain est riche. De possible. De luttes. De dangers. Demain n’est pas si loin. Demain est ce que vous en ferez...

Elle, n’est pas la dernière à l’ouvrir.

Attention talent...

source : http://www.dailymotion.com/video/xmeps_keny-arkana-autre-monde-possible_creation

Lire une interview de Keny Arkana sur le site libertaire à voix autre

La scène rap a été très récupérée par le fric ?
- Une partie, oui. Il y a deux tendances dans le rap. Il y a le hip-hop à l’ancienne sous toutes ses formes (danse, rap, DJ, etc.) avec des valeurs positives, solidaires et de gauche. A côté de ça, il y a le « rap game ». C’est un rap de droite : « J’ai une grosse chaîne en or, une belle voiture, des nanas à poil dans mes clips… » Le rap game, c’est la « petite pute du capitalisme », qui prône ses valeurs, c’est l’opposé du hip-hop, qu prône la voix des oubliés.

- En voyageant, des expériences t’ont marquée ?
- Je voulais voir de mes propres yeux. Je me suis retrouvée à fond dans le zapatisme [2] et son côté universel : l’autogestion des communautés, leur système organisationnel très rotatif. Ils disent « gouverner en obéissant ». Chaque personne de la communauté passera par le rôle de gouverneur pour connaître cette position. Ils disent que pour être un bon citoyen, il faut connaître ; il y a donc plein d’alternatives éducatives dans leur système… Il y a aussi le côté spirituel qui m’a beaucoup plu. En Argentine, il y a plein de mouvements qui déchirent comme le mouvement des « piqueteros » (chômeurs qui occupent les routes), les usines occupées, les assemblées populaires. Le peuple argentin a connu les disparus et les pillages des comptes en banque. Ils ne veulent plus entendre parler des gouvernements.

[propos recueillis par le « Combat syndicaliste », mensuel des anarcho-syndicalistes de la CNT]
http://www.cnt-f.org

www.avoixautre.be/spip.php?article1520.


"Ensemble nous sommes le monde et le système n'est rien!"

[cinquième soleil-Désobéissance]

Et l'écouter, surtout!

Réveillez-vous avec la Rage!


lundi 28 avril 2008

Presse féministe : axelle, un mensuel made in Belgium


axelle un magazine féministe made in Belgium, découvert très récemment dans mes périgrinations sur la toile et dont je tiens tout particulièrement à souligner l'existence quand la presse féministe se fait si rare dans le paysage des médias.

Si vous souhaitez en faire la découverte n'hésitez pas à les contacter, ci-dessous vous pouvez faire la demande d'un numéro gratuit qu'elles vous feront parvenir avec une diligence toute militante.

Sur l'hexagone nous avons Clara-magazine, je me répète mais il est utile de soutenir ce genre d'initiative, ce magazine n'est pas disponible en kiosque mais uniquement sur abonnement vous pouvez le découvrir sur son site qui s'est enrichi par la publication d'articles consultables en ligne : http://www.clara-magazine.fr/

Si Clara-magazine se fait le relais de l'association femmes solidaires (ex UFF mouvement né à la libération sous l'impulsion des femmes ayant combattu dans la résistance), axelle est lui aussi le porte voix d'une association féministe baptisée Vie féminine dont le berceau, lui, est belge.

Des rubriques cinéma, livres, musiques, littérature jeunesse, des dossiers tels "l'art et les femmes" ou "Afrique, les femmes se mobilisent", ou encore
dans leur dernière parution "le corps des femmes, un enjeu de santé et de société"...,women on the web, société, campagnes de mobilisation et de sensibilisation, politique, droit,...
Bref, un mensuel enfin pour les femmes versus la presse dite féminine aux multiples injonctions somme toute très sexiste! N'est-ce pas ?...

sémaphore


Edito
par Isabelle Desobry ,
axelle n°108, avril 2008
La paix !

"Mal payées, sous-représentées dans les postes à responsabilités, les femmes sont aussi maltraitées, encore et toujours, dans leur corps et leur image, dénonce Agnès Maillard. Était-il bien utile de brûler les soutiens-gorge en public, si c’est pour continuer à glorifier l’image de la femme mince, voire très mince, dans les médias, femme faire-valoir, potiche ou plante verte, vantant les perceuses et les grosses cylindrées, bâtie comme une préadolescente, véritable publicité pour l’anorexie et autres conneries de régimes ?"[1] Cette indignation, nous sommes nombreuses à la partager. Le dossier et plusieurs articles de ce numéro en témoignent : trop souvent, le corps des femmes, ainsi que leur santé, fait l'objet de représentations, de discours, de pressions visant à nous imposer des normes. Normes esthétiques, certes, mais aussi normes de santé, celle-ci étant fréquemment envisagée comme un "bien-être" où la conformité à l'air du temps passe avant nos réels besoins et aspirations.

Dans ce contexte, les marchands de tout bord font évidemment mine d'oublier que la santé et le bien-être des femmes sont d'abord liés à leurs conditions de vie. Les femmes figurent parmi les plus pauvres et les plus précaires ; elles cumulent le travail professionnel, les soins aux enfants et les tâches domestiques ; elles s'occupent de leurs proches dépendants ; elles subissent des discriminations dans le monde du travail parce qu'elles sont mères ou "risquent" de le devenir… Et ce que notre société capitaliste leur propose – leur vend ! –, ce sont des régimes, des traitements parfois nocifs pour lutter contre les signes de l'âge, de coûteux produits soi-disant miraculeux, des séances de "relooking" ou de "coaching"… Ce qui donne à penser que les femmes ne peuvent toujours pas mener leur vie quotidienne ou participer à la vie sociale en toute liberté, mais doivent sans cesse se préoccuper du regard et des exigences d'autrui.

"Alors, qu’est-ce qu’elles veulent, ces femmes, que veulent-elles vraiment ?, demande Agnès Maillard. Il serait peut-être temps de leur poser directement la question. Peut-être ne plus devoir choisir entre leur vie de femme, de mère et l’idée souvent un peu chimérique de carrière. Peut-être que leur physique ne soit plus aussi important dans leur vie quotidienne. Peut-être juste que leur féminité ne soit pas ce qui détermine les choix qu'elles pourront faire dans leur vie. Peut-être qu’on les laisse en paix."[2] À vous, à nous de compléter la liste !


[1] "Ce que veulent les femmes", Agnès Maillard, http://blog.monolecte.fr/post/2008/03/04/Ce-que-veulent-les-femmes.

[2] Idem.


Envie de recevoir un numéro gratuit ?

Si vous n'êtes pas encore abonné-e à axelle, et souhaitez découvrir notre magazine gratuitement et sans engagement, il suffit de nous écrire (via le formulaire) ou de nous téléphoner (02 227 13 19). Sur simple demande, nous vous enverrons le dernier numéro d'axelle.

Pour l'envoi d'un numéro gratuit à l'étranger, merci de nous verser les frais de port* sur le compte IBAN BE03 7995 5001 7684 (BIC : GKCCBEBB) de Vie Féminine, en n'oubliant pas de mentionner vos coordonnées complètes ainsi que la communication "frais de port axelle".

* 4,20 eur. pour l'Europe
* 4,55 eur. pour le reste du monde


dimanche 27 avril 2008

Un chant d'amour Jean Genet

"Le vent qui roule un cœur sur le pavé des cours,
Un ange qui sanglote accroché dans un arbre,
La colonne d’azur qu’entortille le marbre
Font ouvrir dans ma nuit des portes de secours"

Le Condamné à mort - Jean Genet



Un chant d'amour de Jean Genet

Censuré, ce film fut interdit pendant 25 ans!

ubu web film & vidéo :

Un chant d'amour, film de Jean Genet (1950), en téléchargement libre
sur UbuWeb (269 Mo, format AVI)

nota bene :
Les musiciennes Mansfield.Tya ont réalisé en 2005 un ciné-concert sur ce film qui n'avait jamais réellement pu avoir de bande originale. (wikipedia)

Un titre éponyme est sorti sur l'album Fuck, une musique poignante aux échos déchirants.

A découvrir de toute urgence, si vous ne les connaissez encore!

ps :
pour CalamityJack que les poings serrés sur les roses blesse.
Il faut être marteau pense-t-il sans faux cil...


Sémaphore

Pédagogie des opprimés de Paulo Freire

Article posé suite à un message de Luna box new group sur Second Life (que je continue de recevoir même si je n'y suis plus retournée depuis fort longtemps)


Ce message m'a permis de découvrir Paolo Freire, une belle initiative riche de réflexions visant à éveiller les consciences, une philosophie de la libération par une éducation solidaire, une éducation de la coopération, une éducation fondée sur le dialogue pour en finir avec les systèmes de domination, pour briser la structure dualiste opprimés/oppresseurs.

Sémaphore


Pédagogie des opprimés de Paulo Freire

Des principes d’action transposables pour le Réseau des écoles des citoyens.

Résumé et commentaires établis par Anne Minot

Janvier 2003

Ce livre a été rédigé en 1969. L’auteur y expose les principes d’une méthode de « conscientisation » qu’il expérimenta de1962 à1964, au Brésil, où il fut chargé d’un vaste programme d’alphabétisation par le ministère de l’éducation et le de la culture et qui toucha près de deux millions d’hommes et de femmes analphabètes, puis au Chili, de 1964 à1967, sous le gouvernement d’Eduardo Frei.

Paulo Freire s’inscrit dans une optique de lutte pour la libération des populations opprimées. Sa pratique d’alphabétisation l’amène à comprendre la place primordiale de la conscientisation comme préalable à toute action transformatrice.

Il s’efforce donc de préciser les attitudes mentales et relationnelles qui obscurcissent ou qui éclairent la conscience personnelle et collective. Il appuie sa réflexion sur l’analyse marxiste des rapports de force entre les groupes humains et une éthique humaniste de l’action humaine.

Cet ouvrage s’adresse aux leaders révolutionnaires, c’est à dire à ceux qui accompagnent les populations opprimées dans un processus de conscientisation et de libération.

Bien que situés historiquement et géographiquement, les analyses des rapports humains et les principes d’action pédagogiques exposés dans ce livre me semblent transposables à notre époque et dans nos pays développés.

Ce qu’on y perçoit, ce n’est pas d’abord une page d’histoire, mais une parole forte sur les fondements de relation humaines constructrices et non destructrices, qu’elles se situent au niveau interpersonnel ou collectif ; une parole pour nous, aujourd'hui, dans un pays riche, où opprimés et oppresseurs se trouvent dans des situations différentes des paysans chiliens ou brésiliens des années 60..

L’auteur n’expose pas ici une méthode au sens opérationnel du terme mais plutôt les fondements d'une action de transformation des relations humaines. Ces principes ont semblé précieux à réentendre dans le cadre de la réflexion sur la pédagogie à RECIT

En effet, son analyse peut fortement éclairer un projet d'éducation citoyenne, aujourd’hui.

La réflexion se développe suivant 4 axes de questionnement :

I Pourquoi une pédagogie des opprimés?

Qu'est-ce que la situation d'oppression et comment s'exprime-t-elle dans la contradiction opprimé/oppresseur?

Peut-on sortir de cette contradiction ? A quelles conditions ?

II Pourquoi l'éducation traditionnelle ne peut être libératrice?

Analyse de la conception "bancaire" de l'éducation et de ce qu'elle met en jeu en terme de relation entre éducateur et éduqué, mais aussi en terme de conception du savoir et de la réalité.

III Pourquoi le dialogue est au cœur d’un processus d’éducation qui a pour but la libération de l’homme ?

IV Quelles sont les caractéristiques d’une action « dialogique » ou « antidialogique » dans l’acte éducatif et l'acte révolutionnaire.

I Pourquoi une pédagogie des opprimés ?

La situation d'oppression est une situation qui déshumanise oppresseurs et opprimés.

Cette déshumanisation n'est pas une fatalité, ni une donnée d'ordre ontologique; elle est le résultat d'un ordre injuste qui engendre la violence et le « moins-être ». C'est un processus qui peut et doit être inversé.

Mais un travail pédagogique est nécessaire pour éclairer les déformations de l’analyse du monde et de soi-même que la situation d'oppression entraîne et libérer les forces de transformation.

En effet, opprimé et oppresseur sont dans des modes d'être et des visions du monde et d'eux-mêmes dont ils n'ont pas forcément conscience. Ils sont "immergés" dans la situation et la vivent comme incontournable et inchangeable.

La prise de conscience de cette immersion , de cette "adhérence" à l’ordre injuste établi est le premier pas vers une libération et une transformation possibles. Elle nécessite un cheminement et un accompagnement.

Ce cheminement est le premier acte de libération. C’est pourquoi pédagogie et transformation de la réalité sont intimement liées.

Aucune méthode pédagogique n'est neutre mais reflète un certain style de rapport humain .

La pratique de l'éducation en elle-même est porteuse de libération ou d'aliénation non par le contenu des idées qu'elle transmet, mais d'abord par la relation éducateur/ éduqué qu'elle instaure.

Qui est l'opprimé? En quoi est-il aliéné ?

Paulo Freire analyse l'opprimé comme un être double. Il accueille en lui l'oppresseur, du fait de sa situation objective ; il est donc à la fois lui-même et l'autre.

L'opprimé est attiré fortement par la personne de l'oppresseur et son mode de vie. Il voudrait accéder à ce mode de vie et à « l'être » de l'oppresseur.

Il pense comme l’oppresseur, il fait sienne sa vision du monde.

Dans le même mouvement, l'opprimé se déprécie ; intériorisant le jugement de l'oppresseur, il se croit incapable.

L'opprimé a peur de la liberté, peur de courir le risque d'autre chose, de l'autonomie. Il a plutôt tendance à s'adapter, à faire comme les autres sans pour autant arriver à une solidarité authentique.

L'opprimé veut être mais a peur d'être.

Il est immergé dans l'ordre établi par l'oppresseur à son profit et n'en voit pas la réalité.

Tant qu'il n'a pas localisé en lui-même la présence de l'oppresseur et tant qu'il n'a pas acquis sa propre conscience, il aura des attitudes fatalistes face à sa propre situation.

Pire, quelquefois, recevant la violence de la situation, il la renvoie horizontalement sur ses camarades ou sa famille. Mais, en réagissant ainsi à l’oppression, il devient lui-même oppresseur.

Qui est l'oppresseur?

La situation de confort de celui qui opprime repose sur l’injustice imposée à celui qui est opprimé.

Toute personne, située par sa classe sociale et son niveau de vie du côté des oppresseurs, a, de fait, intérêt à ce que cette situation d’injustice demeure pour continuer à avoir ce qu'il a. Il est, de fait complice de l’oppression faite à l’opprimé, qu’il soit ou non conscient, qu’il soit ou non personnellement responsable.

L'application du droit pour tous représente pour l'oppresseur une grande violence à son droit personnel et des restrictions importantes à ce qu'il considère comme son plus-être et sa liberté.

En effet, l'oppresseur, immergé dans le système de l’oppression et sa logique, ne peut se concevoir lui-même en dehors de la possession et de la domination directe, concrète, matérielle, du monde et des hommes.

- Il transforme tout en objet de domination

- Il voit tout en terme de profit, car l'argent est pour lui la mesure de toute chose.

Par ailleurs, l'oppresseur a tendance à penser qu’il a atteint un degré d’humanité plus élevé et que cela lui est réservé. Celle des autres est même, dans des cas extrêmes considérée comme une subversion

- Il doute des capacités du peuple.

- Il a tendance, consciemment ou pas à «chosifier l'autre », c’est à dire à le nier en tant que sujet libre et conscient, à ne pas lui accorder les mêmes capacités.

- Il pourra même agir généreusement pour le bien des gens, en donnant un peu de son surplus mais en gardant les personnes ainsi assistées dans l’état d’infériorité dont il a besoin pour maintenir sa situation de dominant. C’est ainsi que Paulo Freire analyse avec sévérité l’action humanitaire qu’il distingue nettement d’une action « humaniste ».

Paulo Freire n’analyse pas ici des comportements psychologiques conscients et volontaires, mais des relations objectives dans lesquelles les uns et les autres sont pris, de fait.

Le dépassement de la situation d'oppression.

Il ne s’agit pas d’inverser la situation d’oppression, mais de la dépasser, de transformer les relations oppresseurs/opprimés qui sont si naturellement inscrites dans notre quotidien. Une action de libération ne peut donc utiliser les mêmes procédés que l'action d'oppression, même avec un but contraire. Si c’est le cas, elle ne libère personne. Il n'y a de transformation ou de dépassement de la situation d'oppression que par le passage d'une relation de domination/dépendance à une relation de dialogue.(Paulo Freire appelle cette relation « dialogique »).

Ce passage se réalise à travers une prise de conscience personnelle et une analyse critique de la réalité et de sa propre situation dans cette réalité ; ce que Paulo Freire appelle un travail d’ « insertion critique dans la réalité", qui permet une compréhension à la fois subjective et objective de cette réalité:

subjective parce que c'est un sujet qui comprend et agit,

objective parce qu'il comprend et agit sur une réalité qui n'est pas lui.

(attitude qu'il oppose à deux déformations, qu’il appelle le subjectivisme et la rationalisation).

En conséquence, l’acte pédagogique doit partir de la réalité de « l’éduqué », et le mener, par la formation, à une analyse et un engagement personnel.

Enfin, une relation ne se transforme vraiment que par un changement d’attitude des deux côtés. La transformation ne peut être menée à bien par un seul des antagonistes. Elle demande la participation active , personnelle et libre de l'opprimé. On ne peut libérer les hommes sans eux. Elle demande aussi une transformation d’attitude de celui qui accompagne l’opprimé.

"Personne ne libère autrui, personne ne se libère seul, les hommes se libèrent ensemble."

- Dans la situation d'oppression, ce n'est pas l'injustice qui est le plus grave mais c'est le type de relation sur laquelle elle repose car c'est elle qui déshumanise.

La lutte pour supprimer l'injustice qui nous apparaît comme une nécessité , si elle ne tend qu’à inverser les rapports de force, ne résoudra pas les choses: elle les inversera peut-être, mais ce qui importe c'est de modifier le type de relation que nous entretenons tous (opprimés comme oppresseurs) avec l'autre et avec le monde

II La conception « bancaire » de l'éducation et l’éducation libératrice

La conception bancaire

Dans le chapitre II, Paulo Freire analyse les attitudes qui sous-tendent l'acte pédagogique dans les pédagogies pratiquées par le groupe dominant dans une situation d'oppression.

Il définit la conception pédagogique traditionnelle comme une"conception bancaire" de l’éducation parce qu'il analyse l'acte pédagogique pratiqué comme un acte de dépôt d'une matière inerte et prédéfinie dans un contenant vide prêt à recevoir et à mémoriser.

La situation éducateur/éduqué est une situation inégale et à sens unique où il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ;ceux qui parlent et ceux qui écoutent ; ceux qui déposent et ceux qui sont censés archiver puis mémoriser.

L’enseignement s’adresse à un homme abstrait qui, objectivement, n’existe pas, puisque n’existent que des hommes concrets.

La réalité qui est ainsi transmise est une réalité figée, compartimentée, prévisible, coupée de la réalité existentielle et globale qui pourrait lui donner sens.

Cette dichotomie rend passif, ne tient pas compte de la personne éduquée comme sujet, ne développe pas la conscience critique ; pire, elle entretient la situation d'oppression en l'aggravant, car elle justifie l'ordre établi et l'adaptation de l’opprimé à cet ordre.

Elle rend impossible un savoir constructeur de la personne.

Paulo Freire conclut alors :

« Il n'y a alors, ni créativité, ni transformation, ni savoir. »

L'éducation libératrice

Celle-ci établit un autre type de relation : celle de deux sujets qui s’éduquent mutuellement dans l’analyse de la réalité. Il n’y a plus deux entités opposées : éducateur/éduqué: chacun devient les deux simultanément.

"Personne n'est l'éducateur de quiconque, personne ne s'éduque lui-même,

seuls les hommes s'éduquent ensemble, par l'intermédiaire du monde."

L'objet de connaissance n'est plus le but de l'acte cognitif, il n'est plus la propriété de l'éducateur, mais un objet de médiation, l'intermédiaire entre plusieurs sujets connaissant.

III Le dialogue, essence de l’éducation vue comme pratique de la liberté.

Dans ce chapitre Paulo Freire s’efforce d’abord de développer les fondements philosophiques de la place centrale qu’il accorde au dialogue dans l’éducation et dans l’organisation des relations humaines.

Si l’homme se définit par la relation, le dialogue est l’expression essentielle de cette relation.

Si l’homme se définit par la parole, le dialogue permet l’échange de cette parole. (la parole est prise ici comme une parole transformatrice, créatrice, à la fois langage et action)

Prononcer une parole authentique, c’est déjà transformer le monde. La parole a deux dimensions, d’action et de réflexion. Si elle n’est que discours, elle est verbiage. Si elle n’est qu’action, elle est activisme.

Or, « personne ne peut prononcer une parole véritable tout seul, et personne ne peut imposer aux autres sa parole en refusant la leur. »

Le dialogue est donc pour ces raisons une nécessité existentielle.

Il analyse ensuite les attitudes humaines que cela exige et entraîne : l’humilité, l’espérance, la confiance, l’amour…

Dans un deuxième temps, il explore la place du dialogue dans la conception d’une pédagogie libératrice des potentialités de l’homme.

Dans une telle pédagogie,

- la réalité concrète de l’homme éduqué est première, avant même le contenu à enseigner ou la réalité à transformer.

- ce qui éduque, ce n’est pas d’abord ni seulement le contenu du programme , mais le type de relation que l’on établit avec celui qu’on éduque à l’occasion de l’échange provoqué par le sujet abordé.

Le dialogue doit donc commencer dès l’élaboration du programme éducatif.

- Il permet de comprendre et de prendre en compte les situations concrètes de vie des personnes « formées »

- Il permet ensuite de connaître la conscience qu’elles en ont, leurs divers niveaux de perception, d’eux-mêmes et du monde dans lequel ils vivent. C’est à travers le dialogue que l’on peut saisir les conditions structurelles dans lesquelles le langage et la pensée de l’autre prend forme. Le formateur doit rechercher à travers la « pensée langage » de la personne formée, qu’il met en relation avec la réalité, le niveau de perception et la vision du monde de celui à qui il s’adresse.

Il développe longuement à ce propos ce qu’il appelle dans sa méthode pédagogique la recherche de l’univers thématique du peuple ou des « thèmes générateurs » qui sont le point de départ à partir desquels se construisent les contenus..

Le dialogue rentre ensuite en jeu dans le processus même de formation.

C’est à travers le dialogue, en effet, qu’une situation concrète cesse d’être subie comme inévitable et peut commencer à s’analyser comme un problème à résoudre, un défi adressé à l’homme pour créer quelque chose de nouveau.

IV Action dialogique et antidialogique.

Dans le quatrième chapitre, Paulo Freire élargit son analyse critique à ce qu’il appelle l’action culturelle globale (l’accompagnement des opprimés par les leaders révolutionnaires).

Il détaille les caractéristiques d’une action « antidialogique » telle qu’elle est pratiquée dans une situation d’oppression et, à l’opposé, celles d’une action « dialogique » qui fonde toute action culturelle visant la libération et le dépassement de la situation d’oppression.

L'action antidialogique.

L’action menée par les oppresseurs est une action antidialogique qui nie, bafoue ou se méfie du dialogue comme mode d’action. Elle s’appuie en effet sur:

- une attitude de conquête

L’attitude de conquête consiste à dépouiller l’autre de sa parole, de ses moyens d’expression, de sa culture.

Conquête ou « invasion culturelle » où le dominant envahit le contexte culturel de l'autre avec ses modèles de valeurs. Le dominé, subissant cette invasion depuis l’enfance (par l’éducation et les médias),est immergé dans la culture du dominant, la pense comme naturelle ou liée à la modernité et donc meilleure que la sienne, croit à son infériorité et auto censure sa propre créativité. Il finit par se voir lui-même et la situation dans laquelle il vit avec les yeux des dominants et non les siens.

L’auteur fait à ce propos la critique des institutions officielles de formation (foyers familiaux, écoles primaires et secondaires, universités) « qui n'échappent pas aux influences des conditions objectives de la structure environnante et fonctionnent généralement comme des agences de formation de futurs envahisseurs". Il observe ce même phénomène à l'intérieur des familles.

Pour détruire la vision du monde de l'autre, l'oppresseur lui propose

- un monde d'illusions. La mythification est une des armes culturelles de l'oppression : (le mythe selon lequel l’ordre de l’oppresseur est un ordre de liberté, où chacun est libre de choisir son lieu de travail ; le mythe du droit de tous à l’éducation ; le mythe de l’égalité entre tous ; le mythe de la propriété comme fondement du développement de la personne humaine ; le mythe de l’ardeur au travail des oppresseurs et de la paresse des opprimés…).Le messianisme est une autre de ces illusions: (quelqu'un qui vient apporter un salut de l'extérieur pour lequel on n'a qu'à suivre les instructions)

- .un monde figé, statique , auquel il faut s'adapter car on ne peut rien faire d'autre. (le contraire d'un problème à résoudre ou d'un défi adressé à l'homme);

- la pratique de la division. « Diviser pour régner » est la règle de tous les oppresseurs. Celle-ci facilite le maintien de la domination.

Diviser, isoler, maintenir dans une vision parcellaire des problèmes. Pour l’auteur, la mise en valeur hypocrite des revendications communautaristes relève chez certains dirigeants de cette pratique de division.

- la manipulation. Manipuler, c'est chercher à conformer l'autre à ses objectifs propres en captant son adhésion par des moyens pervers .Quand l'autre est faible, il se laisse manipuler plus facilement. On peut manipuler par des mythes, par des pactes, par des promesses.

La manipulation cherche à anesthésier, à empêcher l'autre de penser seul, à l’amener sournoisement à adopter sa propre pensée.

L'action dialogique

Celle-ci se présente comme l'antithèse de la précédente:

Là où l’oppresseur pratique la conquête, le leader révolutionnaire et le peuple rechercheront des pratiques de coopération .Celle-ci repose sur la rencontre de deux sujets, sur la participation active de chacun à sa libération .

Là où l’oppresseur instaure la division, l'action dialogique cherchera à établir l'union .

Loin de manipuler le peuple, les leader l’inciteront à s’organiser pour une tâche commune.

Là où il y avait invasion culturelle, on trouvera une autre attitude culturelle où ceux qui atteignent l’univers populaire, viennent pour découvrir le monde avec le peuple et non pour l’enseigner, pour découvrir les différences et s’appuyer sur elles, pour créer ensemble une culture nouvelle sans aucune imposition de part ou d’autre, arriver à ce que l’auteur appelle la « synthèse culturelle ».

Paulo Freire s’attardent longuement aux responsabilités de ceux qui éduquent le peuple. Il met en garde ceux-ci sur le fait que l’action dialogique n’est pas naturelle. Elle nécessite une transformation profonde de nos modes d'action habituels, l’abandon des mythes dont nous sommes nourris dès l’enfance et qui sont très ancrés à l'intérieur de nous mêmes - ce qui ne se fait pas si facilement que cela-. Il faut, en effet, "cesser d'être "au dessus" ou "à l'intérieur" comme des étrangers, pour être "avec" comme des compagnons".

Il insiste aussi .sur le risque d'être pris par la peur de la liberté, du nouveau, du risque.

Conclusions provisoires

Pour conclure, quels principes peut-on retenir comme fondateurs de cette pédagogie ?

- considérer l’autre comme un sujet au même titre que soi : cela suppose de tenir compte de ses connaissances, de son expérience et de sa vision du monde Le dialogue est le fondement de toute pédagogie libératrice, depuis l’élaboration jusqu’à la mise en œuvre ;

- Avoir conscience de soi, de sa propre situation objective, de sa culture, de ses tendances dans une relation.

Il n'y a pas de solidarité réelle avec l'opprimé sans une transformation profonde chez l'oppresseur:dans son mode d'être au monde, dans sa relation à son propre épanouissement, dans son regard sur l'autre (et en particulier l'étranger, le pauvre...)

- Si nous, riches du monde riche, nous voulons vraiment travailler à établir un autre monde possible, la première exigence est une prise de conscience de nous-mêmes, de notre situation objective dans le monde et une analyse sans complaisance de la vision de nous-même et du monde qu’elle entraîne .

- L’acte pédagogique est d’abord un acte de relation et de dialogue. Les contenus d’éducation ne peuvent se concevoir indépendamment de cette relation. Les méthodes de transmission révèlent leur sens aux contenus.

On ne peut apprendre qu’en étant acteur de son apprentissage. Il ne s’agit pas de consommer des idées, mais d’en produire et de les transformer grâce à l’action et au dialogue. Il n’y a pas un transmetteur, un récepteur et un contenu extérieur qu’il s’agirait de déposer. Il y a des sujets qui s’éduquent mutuellement et qui transforment leur conscience par l’intermédiaire de la démarche de compréhension du monde.

- « Je ne peux penser pour les autres ni par les autres ni sans les autres. »

source : http://www.recit.net/spip.php?article260

RéCit : réseau des écoles de citoyens

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samedi 26 avril 2008

Keny Arkana - Cinquième soleil [Désobéissance]


remerciements à Marianne

Paroles [extrait]
Keny Arkana Désobéissance - Cinquième Soleil

Mon esprit s'égare, l'esprit qui surchauffe
Les gens se détestent, la guerre des égo
21eme siècle, cynisme et mépris
Non-respect de la Terre, folie plein les tripes
Frontières barricades
Emeutes et matraques
Cris et bain de sang, bombe qui éclate
Politique de la peur, science immoral
Insurrection d'un peuple, marché des armes
Nouvel ordre mondial, fusion de terreur
L'homme, l'animal le plus prédateur
Le système pu la mort Assassin de la vie
A tué la mémoire pour mieux tuer l'avenir
Des disquettes plein la tête, les sens nous trompent
Le 3eme œil ouvert car le cerveau nous ment
L'être humain s'est perdu, a oublier sa force
A oublier la lune, le soleil et l'atome
Inversion des pôles vers la haine se dirige
A perdu la raison pour une excuse qui divise
l'égoïsme en devise, époque misérable
Haine collective contre rage viscérale
Une lueur dans le cœur, une larme dans l'œil
Une prière dans la tête une vieille douleur
Une vive rancœur là où meurt le pardon
Où même la foi prends peur, allez viens nous partons
Des lois faîtes pour le peuple et les rois tyrannisent
Confrérie et business, en haut de la pyramide
ça sponsorise le sang entre chars et uzis
Innocent dans un ciel aux couleurs des usines
Un silence de deuil, une balle perdue
Toute une famille en pleurs, un enfant abattu
Des milices de l'état, des paramilitaires
Des folies cérébrales, des peuples entiers à Terre

Bidonville de misère à l'entrée des palaces
Liberté volée, synonyme de paperasse
L'humanité troquée contre une vie illusoire
Entre stress du matin et angoisse du soir
Des névroses plein la tête des nerfs rompus
Caractérisent l'homme moderne bien souvent corrompu
Et quand la ville s'endort arrive tant de fois
Une mort silencieuse, un SDF dans le froid
Prison de ciment, derrière les œillères

Le combat est si long pour un peu de lumière

[...]

Ensemble nous sommes le monde et le système n'est rien

...


vendredi 25 avril 2008

L’amour existe de Maurice Pialat

Un film à revoir en regard des mesures prises par le gouvernement Sarkozy, ses ministres ne faisant office que de poltrons pantins, qui ne visent qu'un seul objectif celui de détruire la notion même de démocratie et de renforcer toutes inégalités sociales.

La construction d'une ghettoïsation généralisée de la société est en marche.

Les droits au logement, à la santé, à l'éducation, à la justice et ceux du travail seront réservés aux seuls voyageurs en première classe!

"On va jusqu’à supprimer les fenêtres puisqu’il n’y a rien à voir." écrivait Maurice Pialat.

Ne mous laissons pas emmurer vivants!

Sémaphore

L’amour existe (1960)


Nous publions ici le texte qui accompagne les images, les sons et la musique du film L’amour existe. Ces lignes écrites par Maurice Pialat ont une beauté littéraire presque autonome. Mais « presque » seulement. Car c’est aussi dans les plis, les froissements, les collisions des images qu’advient la définitive beauté des films de Pialat.

Longtemps j’ai habité la banlieue. Mon premier souvenir est un souvenir de banlieue. Aux confins de ma mémoire, un train de banlieue passe, comme dans un film. La mémoire et les films se remplissent d’objets qu’on ne pourra plus jamais appréhender.

Longuement j’ai habité ce quartier de Courbevoie. Les bombes démolirent les vieilles maisons, mais l’église épargnée fut ainsi dégagée. Je troque une victime contre ces pierres consacrées ; c’était un camarade d’école ; nous chantions dans la classe proche : « Mourir pour la patrie », « Un jour de gloire vaut cent ans de vie ».

Les cartes de géographie Vidal de Lablache éveillaient le désir des voyages lointains, mais entretenaient surtout leur illusion au sein même de nos paysages pauvres.

Un regard encore pur peut lire sans amertume ici où le mâchefer la poussière et la rouille sont comme un affleurement des couches géologiques profondes.

Palais, Palace, Eden, Magic, Lux, Kursaal… La plus belle nuit de la semaine naissait le jeudi après-midi. Entassés au premier rang, les meilleures places, les garçons et les filles acquittent pour quelques sous un règne de deux heures.

Parce que les donjons des Grands Moulins de Pantin sont un « Burg » dessiné par Hugo, le verre commun entassé au bord du canal de l’Ourcq scintille mieux que les pierreries.

A quinze ans, ce n’est rien de dépasser à vélo un trotteur à l’entraînement. Le vent d’hiver coupait le polygone du Bois de Vincennes ; moins sévère que le vent de l’hiver à venir qui verrait les Panzers répéter sur le terrain.

Promenades, premiers flirts au bord de la Marne, ombres sombres et bals muets, pas de danse pour les filles, les guinguettes fermeraient leurs volets. Les baignades de la Marne, Eldorado d’hier, vieillies, muettes et rares dorment devant la boue.

Soudain les rues sont lentes et silencieuses. Où seront les guinguettes, les fritures de Suresnes ? Paris ne s’accordera plus aux airs d’accordéon.

La banlieue entière s’est figée dans le décor préféré du film français. A Montreuil, le studio de Méliès est démoli. Ainsi merveilles et plaisirs s’en vont, sans bruit

« La banlieue triste qui s’ennuie, défile grise sous la pluie » chantait Piaf. La banlieue triste qui s’ennuie, défile grise sous la pluie. L’ennui est le principal agent d’érosion des paysages pauvres.

Les châteaux de l’enfance s’éloignent, des adultes reviennent dans la cour de leur école, comme à la récréation, puis des trains les emportent.

La banlieue grandit pour se morceler en petits terrains. La grande banlieue est la terre élue du P’tit pavillon. C’est la folie des p’titesses. Ma p’tite maison, mon p’tit jardin, mon p’tit boulot, une bonne p’tite vie bien tranquille.

Vie passée à attendre la paye. Vie pesée en heures de travail. Vie riche en heures supplémentaires. Vie pensée en termes d’assistance, de sécurité, de retraite, d’assurance. Vivants qui achètent tout au prix de détail et qui se vendent, eux, au prix de gros.

On vit dans la cuisine, c’est la plus petite pièce. En dehors des festivités, la salle à manger n’ouvre ses portes qu’aux heures du ménage. C’est la plus grande pièce : on y garde précieusement les choses précieuses.

Vies dont le futur a déjà un passé et le présent un éternel goût d’attente.

Le pavillon de banlieue peut être une expression mineure du manque d’hospitalité et de générosité du Français. Menacé il disparaîtra.

Pour être sourde la lutte n’en est pas pour autant silencieuse. Les téméraires construisent jusqu’aux avants-postes.

L’agglomération parisienne est la plus pauvre du mon-de en espaces verts. Cependant la destruction systémati-que des parcs an-ciens n’est pas achevée. Massacre au gré des spéculations qui sert la mode de la ré-sidence de faux luxe, cautionnée par des arbres centenaires.

Voici venu le temps des casernes civiles. Univers concentrationnaire payable à tempérament. Urbanisme pensé en termes de voirie. Matériaux pauvres dégradés avant la fin des travaux.

Le paysage étant généralement ingrat. On va jusqu’à supprimer les fenêtres puisqu’il n’y a rien à voir.

Les entrepreneurs entretiennent la nostalgie des travaux effectués pour le compte de l’organisation Todt.

Parachèvement de la ségrégation des classes. Introduc-tion de la ségrégation des âges : parents de même âge ayant le même nombre d’enfants du même âge. On ne choisit pas, on est choisi.

Enfants sages comme des images que les éducateurs désirent. Jeux troubles dans les caves démesurées. Contraintes des jeux préfabriqués ou évasion ? Quels seront leurs souvenirs ?

Le bonheur sera décidé dans les bureaux d’études. La ceinture rouge sera peinte en rose. Qui répète aujourd’hui du peuple français qu’il est indiscipliné. Toute une classe conditionnée de copropriétaires est prête à la relève. Classe qui fait les bonnes élections. Culture en toc dans construction en toc. De plus en plus la publicité prévaut contre la réalité.

Ils existent à trois kilomètres des Champs-Élysées. Constructions légères de planches et de cartons goudronnés qui s’enflamment très facilement. Des ustensiles à pétrole servent à la cuisine et à l’éclairage.

Nombre de microbes respirés dans un mètre cube d’air par une vendeuse de grands magasins : 4 millions

Nombre de frappes tapées dans une année par une dactylo : 15 millions

Déficit en terrain de jeux, en terrain de sport :75%

Déficit en jardin d’enfant : 99%

Nombre de lycées dans les communes de la Seine : 9. Dans Paris : 29

Fils d’ouvriers à l’Université : 3%. A l’Université de Paris : 1,5%

Fils d’ouvriers à l’école de médecine : 0,9%.

A la Faculté de lettres : 0,2%

Théâtre en-dehors de Paris : 0. Salle de concert : 0

La moitié de l’année, les heures de liberté sont dans la nuit. Mais tous les matins, c’est la hantise du retard.

Départ à la nuit noire. Course jusqu’à la station. Trajet aveugle et chaotique au sein d’une foule serrée et moite. Plongée dans le métro tiède. Interminable couloir de correspondance. Portillon automatique. Entassement dans les wagons surchargés. Second trajet en autobus. Le travail est une délivrance. Le soir, on remet ça : deux heures, trois heures, quatre heures de trajet chaque jour.

Cette eau grise ne remue que les matins et les soirs. Le gros de la troupe au front du travail, l’arrière tient. Le pays à ses heures de marée basse.

L’autobus, millionnaire en kilomètres, et le travailleur, millionnaire en geste de travail, se sont séparés une dernière fois, un soir, si discrètement qu’ils n’y ont pas pris garde.

D’un côté les vieux autobus à plate-forme n’ont pas le droit à la retraite, l’administration les revend, ils doivent recommencer une carrière.

De l’autre, les vieux travailleurs. Vieillesse qui doit, dans l’esprit de chaque salarié, indubitablement survenir. Vieillesse comme récompense, comme marché que chacun considère avoir passé. Ils ont payé pour ça. Payé pour être vieux. Le seul âge où l’on vous fout la paix. Mais quelle paix ? Le repos à neuf mille francs par mois. L’isolement dans les vieux quartiers. L’asile. Ils attendent l’heure lointaine qui revient du pays de leur enfance, l’heure où les bêtes rentrent. Collines gagnées par l’ombre. Aboiement des chiens. Odeur du bétail. Une voix connue très lointaine… Non. Ils pourraient tendre la main et palper la page du livre, le livre de leur première lecture.

Les squares n’ont pas remplacé les paysages de L’Ile de France qui venaient, hier encore, jusqu’à Paris, à la rencontre des peintres.

Le voyageur pressé ignore les banlieues. Ces rues plus offertes aux barricades qu’aux défilés gardent au plus secret des beautés impénétrables. Seul celui qui eût pu les dire se tait. Personne ne lui a appris à les lire. Enfant doué que l’adolescence trouve cloué et morne, définitivement. Il n’a pas fait bon de rester là, emprisonné, après y être né. Quelques kilomètres de trop à l’écart.

Des années et des années d’hôtels, de « garnis ». Des entassements à dix dans la même chambre. Des coups donnés, des coups reçus. Des oreilles fermées aux cris. Et la fin du travail à l’heure où ferment les musées. Aucune promotion, aucun plan, aucune dépense ne permettra la cautérisation. Il ne doit rien rester pour perpétrer la misère.

La leçon des ténèbres n’est jamais inscrite au flanc des monuments.

La main de la gloire qui ordonne et dirige, elle aussi peut implorer. Un simple changement d’angle y suffit.


jeudi 24 avril 2008

Le PS se déclare "féministe". Vraiment ?...ou Pinocchio sexiste !

Vraiment ?... Le PS se déclare féministe...


Nous pourrions nous exclamer : "Ah, ça il ne manque pas de toupet! Vraiment !"

Puisse cette déclaration de principes être suivie d'une réelle prise de conscience !

Il ne suffit pas de se déclarer féministe pour l’être !

Comme il ne suffit pas de se déclarer de gauche pour ensuite rejoindre un gouvernement soit disant d’ouverture, ou rester mutique quand le traité de Lisbonne est ratifié dans le déni démocratique le plus absolu !

Cette déclaration ne doit pas piétiner la valeur d’une conception humaniste, d'un combat, au seul prétexte que la moitié de l’électorat est féminin !

Puisse-t-elle être effective et non rester dans le domaine des intentions bafouées dès lors qu’une femme brigue la présidence en son nom.

Une déclaration de principes ne saurait nous faire oublier combien les caciques du parti socialiste se sont livrés à une sauvage curée après les élections du 6 mai dernier…

La mémoire n’est soluble ni dans les déclarations de principes ni dans les belles promesses creuses !

Dernièrement, certains blogueurs de la sphère socialiste, adhérents au MJS, nous ont donné de forts beaux exemples d'antiféminisme primaire.

Le barrissement misogyne toujours tempête dans sa cuvette !

(lire Kaos, un homme qui s'indigne ça existe!

Pour les misos-socios c'est ici : le féminisme qu'il faut, la femme est un objet, contre Wildo)

En outre, je reste très déconcertée par l'absence d'une rubrique Féministe sur certains sites des Désirs d'avenir, je m'interroge...

Tout de même, n'est-ce point un comble ?...

Quand Ségolène Royal atteste de sa prise de conscience féministe comme racine de son engagement politique, de son entrée en politique.

La proposition de Laurence Rossignol en ne faisant pas l'impasse sur l'homosexualité, dont les invisibles lesbiennes, en revendiquant la lutte contre toutes discriminations, contre toutes "atteintes à la dignité liées au sexe ou à l'orientation sexuelle", est porteuse d'espoirs en ce qui concerne l'évolution des préjugés.

(Nous pouvons rêver...Ce n'est pas interdit que je sache !..)

Puisse le Parti Socialiste ne plus être ce Pinocchio Sexiste !

Sémaphore

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Le PS se déclare "féministe" dans sa déclaration de principes

NOUVELOBS.COM | 23.04.2008


L'emblème du Parti socialiste (Sipa)


C'est ce que stipule un article venu enrichir la nouvelle déclaration de principes du Parti socialiste. Le PS combat "les atteintes à la dignité liée au sexe ou à l'orientation sexuelle", est-il également précisé.

La nouvelle "déclaration de principes" du PS a été enrichie d'un nouvel article, mardi soir 22 avril. Il stipule que le "Parti socialiste est féministe" et combat "les atteintes à la dignité liée au sexe ou à l'orientation sexuelle".

L'article a été adopté à l'unanimité
au bureau national du PS sur proposition de Laurence Rossignol, secrétaire nationale aux Droits des femmes.

Une déclaration comprenant 22 articles

"Le Parti socialiste est féministe et agit en faveur de l'émancipation des femmes. Il oeuvre pour l'égalité entre les femmes et les hommes et la mixité de la société. Il garantit aux femmes, l'accès aux droits fondamentaux (santé, éducation, contraception, IVG), et condamne la marchandisation du corps humain" stipule l'article 14 rajouté au texte, fort désormais de 22 articles.

Le PS "combat les atteintes à l'intégrité et à la dignité humaines en raison du sexe ou de l'orientation sexuelle", ajoute-t-il.
Au bureau national, Laurence Rossignol a été soutenue en particulier par la maire de Lille, Martine Aubry.

Dans la perspective de son Congrès de novembre, le PS a adopté un projet de déclaration de principes, soumis au débat des militants pour adoption à sa Convention du 14 juin.

mercredi 23 avril 2008

Ce que veulent les femmes par Agnès Maillard

Ce que veulent les femmes

Qu’il existe une journée de la femme est désespérant en soit, mais au moins, le 8 mars est l’occasion de faire le triste bilan de ce qui ne change décidément pas : la difficile place de la femme dans le monde.

Dans la grande majorité des pays de la planète, la femme, en 2003[1], est toujours aussi mal lotie. Ainsi, en un an, il n’y a pas eu de grands changements dans le destin des Afghanes, toujours passibles de la peine de mort pour des adultères dont la réalité reste à prouver, si ce n’est que leurs bourreaux se sont rafraîchi la barbe. Pas de grands changements sûrement, mais qui s’en soucie, pour les enfants-putes de Manilles, les petites chinoises « exposées » en pleine nature à la naissance pour cause de politique de l’enfant unique, les petites excisées africaines, les petites mains de tous les « sweat-shop » du monde, et toutes celles que l’on marie de force à des vieux barbons, que l’on vend, que l’on exploite, que l’on viole, que l’on vitriole, que l’on séquestre. Oui, bon anniversaire à toutes ces femmes, qui partout, sur la planète, paie très cher le fait d’être nées au mauvais endroit, dotées du « mauvais » sexe.

On se demande d’ailleurs s’il est un endroit, où il fait bon d’être femme. Car même dans les vieilles démocraties, la cause des femmes a encore bien du chemin à parcourir. L’expulsion de la député australienne Kirstie Marshall[2] du parlement pour cause d’allaitement maternel nous rappelle que lorsqu’une femme souhaite pénétrer un bastion du pouvoir masculin (ici l’arène politique), il lui faut ne plus être femme, et encore moins être mère.
En France, 55 ans après l’obtention du droit de vote, la situation reste consternante, quand elle ne se dégrade pas, comme c’est le cas dans ce que l’on appelle pudiquement les « quartiers ». Plus besoin d’être une jeune fille indienne répudiée par sa belle-famille pour finir vitriolée ou même brûlée vive[3]. C’est arrivé près de chez nous, où une violence inouïe est exercée à l’encontre des jeunes filles. Le glissement sémantique qui s’opère à leur dépend est effroyable : un viol collectif est une « tournante », une fille est soit une « pute », une « salope » ou alors elle doit renoncer à toute vie affective, à toute idée de séduction. Se taire, se terrer ou subir la violence la plus sauvage, c’est la vie des jeunes filles des cités : « ni putes, ni soumises », le combat des femmes repart à zéro !

D’ailleurs où sont les femmes ? Certainement pas dans les postes clés de notre société. Au recensement de 1999, les femmes représentaient près de 52 % de la population et pourtant, en 2001 elles ne sont que 11 % des députés élus de l’assemblée nationale, 7 % des maires des communes de plus de 3500 habitants.
Dans le monde du travail, le fossé hommes-femmes est tout aussi profond : Alors que 80 % des femmes de 25 à 49 ans travaillent, ce qui est le plus fort taux d’activité d’Europe, le salaire moyen des femmes est égal à 82 % du salaire moyen des hommes, ce qui est essentiellement dû à la plus forte proportion d’emplois peu qualifiés occupés par les femmes. Cependant, cet écart se creuse quand on progresse dans l’échelle des rémunérations : le salaire d’une femme cadre représente en moyenne 76% de la rémunération d’un homologue masculin. D’ailleurs, plus on grimpe l’échelle sociale, plus l’air se raréfie pour les femmes qui ne représentent que 8 % des dirigeants d’entreprises de plus de 50 salariés. Moins bien payées, avec de moins bonnes carrières, les femmes sont aussi plus massivement touchées par le chômage (10,7% en 2001 contre 7,1 % pour les hommes) et sont le gros de la troupe des temps partiels (27,1 % des femmes actives, contre 4,7 % des hommes).
Ces écarts ne s’expliquent pas par le manque de qualification des femmes : en 1999, 24,9 % des femmes sorties du système scolaire avaient obtenu une licence ou un diplôme supérieur contre 17,8 % des hommes. (*)

Mal payées, sous-représentées dans les postes à responsabilités, les femmes sont aussi mal-traitées, encore et toujours dans leur corps et leur image. Était-il bien utile de brûler les soutien-gorges en public si c’est pour continuer à glorifier l’image de la femme mince, voire très mince dans les médias, femme faire-valoir, potiche ou plante-verte, vantant les perceuses et les grosses cylindrées, bâtie comme une pré-adolescente, véritable publicité pour l’anorexie et autres conneries de régimes ? Car si le 8 mars est la journée de la femme, le 9 au matin, les magazines féminins préparent la « Grosse Berta » pour lancer les stupides régimes de l’été. Car voilà, non contente d’être humiliée dans la vie professionnelle sous prétexte, il faut le dire, qu’elle risque de faire un enfant (Ah, le cauchemar de l’entreprise moderne, la travailleuse qui prétend à la maternité !), la femme est stigmatisée dans son corps, la mode de la belle charnue n’ayant décidément pas pris, il lui faut aussi nier son corps féminin callipyge et parfois généreux, car peut-être trop maternel, pas assez sec, triste et droit, pas assez efficace, masculin.

Alors, qu’est-ce qu’elles veulent, ces femmes, que veulent-elles vraiment ?
Il serait peut-être temps de leur poser directement la question.
Peut-être ne plus devoir choisir entre leur vie de femme, de mère et l’idée souvent un peu chimérique de carrière.
Peut-être que leur physique ne soit plus aussi important dans leur vie quotidienne.
Peut-être juste que leur féminité ne soit pas ce qui détermine les choix quelles pourront faire dans leur vie.
Peut-être qu’on les laisse en paix.
Peut-être qu’elles n’aient pas à singer les hommes pour réussir.
Peut-être le droit à être incompétentes, elles aussi.
Peut-être qu’on les écoute, juste une fois, dire ce qu’elles veulent vraiment.


(*) chiffres INSEE : www.insee.fr

[1] Et oui, il s'agit d'un de mes tous premiers papiers, celui-ci datant de 2003, étant précisément le second que j'ai mis en ligne et écrit sous pseudo dans l'Echo du Village. Et pourquoi je le ressors du bois. Parce qu'en 5 ans (comme en 20, d'ailleurs), pratiquement rien n'a changé et qu'il reste terriblement d'actualité! Désespérant!

[2] Kirstie Marshall, ancienne championne, députée et toute nouvelle mère.

[3] Et voui, qui se souvient encore de Sohane, brûlée vive par dépit amoureux?

Màj -> en 5 ans, les femmes ont pris du gallon : reines du temps partiel contraint, chef de fil des emplois précaires, sur-représentée dans les familles monoparentales et bien sûr chez les travailleurs pauvres, grâce aux lois sur la parité, elles servent d'alibi, des culs de listes électorales aux marches du palais... Ouaiaiaiaiais! N'oublions pas que certains droits fondamentaux comme le droit à l'avortement sont clairement remis en question pas loin de chez nous et deviennent difficiles à faire respecter dans bien des coins de France et de Navarre!
Bref, il nous faudrait vraiment mieux qu'une seule journée de la femme par an...

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