Le manque à distribuer des Nations unies et des ONG
source : http://www.letemps.ch/
«Au lieu de donner un bol de céréales à un gamin qui a faim, on ne lui en donne que la moitié!» L'image est abrupte, mais significative. Christiane Berthiaume, porte-parole du Programme alimentaire mondial, résume ainsi la diminution des capacités de distribution du PAM, engendrée par la hausse des prix des vivres et du pétrole couplée à la baisse du dollar. «Nos coûts ont augmenté de 55% depuis juin 2007. Soit nous parvenons à lever plus de fonds, soit nous aiderons moitié moins de gens que l'année passée», déplore la représentante du PAM.
Le schéma est le même pour toutes les ONG œuvrant dans le secteur de l'aide alimentaire. La semaine passée, 14 d'entre elles, dont Care et Oxfam international, ont lancé un appel aux donateurs concernant le Darfour. «Outre le coût d'achat des produits, l'acheminement de la nourriture par les airs est devenu tellement cher que nous risquons de revoir le nombre de bénéficiaires à la baisse. 2 millions de personnes pourraient être concernées rien qu'au Soudan», regrette Olivier Braunsteffer, directeur des programmes de Care France.
Alors que les distributeurs de colis alimentaires sont de plus en plus sollicités, ils voient leur pouvoir d'achat diminuer. «Nous voulons le plus de nourriture possible avec un dollar, mais nous souhaitons aussi que nos acquisitions aident le pays et ses petits fermiers, souligne Christiane Berthiaume. Nous devons en outre être vigilants à ne pas aggraver l'inflation car nous achetons en grande quantité.»
Si la faim gagne de plus en plus de foyers à travers le globe, elle tend également à changer de visage. Elle se fait plus urbaine et plus vicieuse; autrefois on avait faim parce qu'il n'y avait pas à manger, aujourd'hui on a faim parce qu'on ne peut plus se payer de quoi manger.
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