Alpha 5 : Quel est le privilege des morts ?
Lemmy Caution : Ne plus mourir.
Alpha 5: Savez vous ce qui transforme la nuit en lumière ?
Lemmy : La poésie.
Alpha 5 : Quel est votre religion ?
Lemmy : Je crois aux données immédiates de la conscience.
Alpha 5 : Est ce que vous faites une différence entre les principes mystérieux des lois de la connaissance et ceux de l'amour ?
Lemmy : A mon avis, en amour il n'y a justement pas de mystères.
(...)
Natacha Von Braun : Monsieur Johnson
Lemmy Caution : Oui
Natacha : Dès que je suis avec vous, j'ai peur... On m'avait donné l'ordre de ne plus vous revoir.
Lemmy : Qui ? Les ingénieurs de Alpha 60 ?
Natacha : Oui.
Lemmy : Vous avez peur de quoi ?
Natacha : J'ai peur parce que je connais ce mot sans l'avoir jamais vu ni lu.
Lemmy : Quel mot ?
Natacha : Le conscience.
Lemmy : La conscience.
Natacha : La ... conscience.
(...)
Natacha : Je voudrai partir avec vous dans les pays extérieurs. Mais j'ai peur. Depuis que je vous ai vu je ne suis plus normale. À quel moment j'ai dit pourquoi ?
Lemmy : Pourquoi ?
Natacha : Non. Parce que ... Vous le savez très bien monsieur Johnson.
Lemmy : Non je ne sais pas.
Natacha : À quel moment ? Dites moi.
Lemmy : Très souvent. Hier soir par exemple, dans le couloir.
Natacha : Cette fois-ci c'est vous qui mentez.
Lemmy : Non, quand je vous ai dit que je suis amoureux de vous.
Natacha : Amoureux ! Qu'est ce que c'est ?
Lemmy : Ça.
Natacha : Non, ça je sais ce que c'est, c'est la volupté.
Lemmy : Non, la volupté est une conséquence, elle n'existe pas sans l'amour.
Natacha : Alors l'amour c'est quoi ? ... Ta voix, tes yeux ... tes mains, tes lèvres ... nos silences, nos paroles ... la lumière qui s'en va, la lumière qui revient, un seul sourire pour nous deux. Par besoin de savoir, j'ai vu la nuit créer le jour, sans que nous changions d'apparence. Ô bien aimé de tous et bien aimé d'un seul. En silence, ta bouche a promis d'être heureuse. De loin en loin, dit la haine. De proche en proche, dit l'amour. Par la caresse nous sortons de notre enfance. Je vois de mieux en mieux la forme humaine comme un dialogue d'amour. Le cœur n'est qu'une seule bouche. Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, les sentiments à la dérive, les hommes tournent dans la ville, le regard, la parole, et le fait que je t'aime. Tout est en mouvement. Il suffit d'avancer pour vivre. D'aller droit devant soi, vers tous ceux que l'on aime. J'allais vers toi. J'allais sans fin vers la lumière. Si tu souris c'est pour mieux m'envahir. Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
(...)
Natacha : J'ai dormi longtemps ?
Lemmy : Non, l'espace d'un instant.
Natacha : Mais où on est ? Dans les pays extérieurs ?
Lemmy : Non, pas encore.
Natacha : Vous me regardez d'une drôle de façon.
Lemmy : Oui.
Natacha : J'ai le pressentiment que vous attendez que je vous dise quelque chose.
Lemmy : Oui.
Natacha : Je ne sais pas quoi dire.
C'est des mots que je ne connais pas.
On ne me les a jamais appris.
Aidez moi.
Lemmy : Impossible princesse.
Il faut y arriver toute seule.
Alors vous serez sauvée.
Si vous n'y arrivez pas vous êtes perdue comme les morts d'Alphaville.
source : http://iokanaan.net/blog/archives/2004_03.php
pour voir le film en ligne : alphaville-de-jean-luc-godard
mardi 22 avril 2008
Alphaville dialogues [extraits]
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