dimanche 30 mars 2008
L'impunité du viol - Hongrie. Aucune justice pour les femmes violées par leur compagnon
L'impunité du viol
Vous noterez comme moi combien il est révélateur du peu de cas que les sociétés patriarcales tiennent envers le viol pour ne statuer sur sa reconnaissance en tant qu'acte criminel que très tardivement, ici en Hongrie seulement depuis 1997 et encore faut-il que la victime prouve qu'elle se soit débattue,...Révoltant!...
Ainsi la loi se fait-elle la complice de l'agresseur!...
Car c'est oublier, comme l'a souligné très justement Emelire dans son commentaire, la tétanie engendrée par l'effroi, l'état de terreur insurpassable figeant toutes réactions :
-> de toutes façons en cas d'agression, il y a un état de "sidération" puis de "sortie de soi" (ça c'est moi qui l'appelle ainsi, c'est comme si on était à l'extérieur de soi) c'est quelque chose qui paralyse complètement, ils devraient, ils doivent le savoir ... ils l'ignorent sciemment.(Emelire)
Dans d"autres pays la déclaration de viol doit s'accompagner de témoins attestant de l'agression, ainsi au Pakistan quatre témoins masculins doivent confirmer la plainte de la victime, comment les hommes peuvent-ils faire preuve d'autant d'inconcéquences dans la rédaction d'une loi, qu'elle est donc leur définition de la justice ?...
Interrogeons l'absurde!
Pourquoi quatre?
Pourquoi des hommes exclusivement ?
Pourquoi ne seraient-ils pas punis à leur tour pour non assistance à personne en danger, pour lâcheté, pour indifférence, pour complicité tacite ?
Toute l'odieuse monstriosité du patriarcat montre son visage dans de telle législation.
Quand nous apprennons que la notion de "devoir conjugal" a été supprimée de la juridiction concernant le mariage seulement en 1990 en France et que le viol conjugal n'a été reconnu comme fait aggravant qu'en 1992, nous avons des raisons de nous sentir offensées, dénigrées, méprisées en tant que femmes citoyennes d'une nation dite civilisée!
Combien de femmes subissent encore le joug de cet abject "devoir conjugal" ?
Ce viol qui n'a pas de nom, ne se dit pas, ne s'avoue pas, ne se dénonce pas, surtout!
Si l'avancé en matière de droit est lente que dire de l'évolution des consciences, de l'évolution de l'homme, de son humanité face à un tel crime : le viol.
Sémaphore
Hongrie. Aucune justice pour les femmes violées par leur compagnon
le 10 mai 2007
site : http://www.amnesty.org
«La différence entre le viol dans les films et le viol chez nous, c'est que nous ne pouvons pas crier, car cela risquerait de réveiller nos enfants qui dorment dans la chambre d'à côté – ou qui sont juste à côté de nous, le visage déformé par la terreur. Une autre distinction, c'est que nous aimions celui qui nous fait subir cela, nous avions confiance en lui, bien plus qu'en n'importe qui d'autre. Et il y a une autre différence : les autres disent que nous avons inventé toute cette histoire…»
Une femme violée par son compagnon
«…Au moins 85 p. cent d'entre elles sont des putains. Elles voulaient avoir des relations sexuelles, et puis ne sont pas parvenues à un accord. Ce sont des prostituées, ouvertement ou secrètement…»
Un policier, conseiller sur les questions de viol
En Hongrie, deux tiers des crimes sexuels sont perpétrés par des personnes qui connaissent la victime. Pourtant, rares sont les auteurs qui sont traduits en justice pour ces infractions, a déclaré Amnesty International ce jeudi 10 mai 2007.
Les préjugés, l'inaction du gouvernement et les déficiences de la justice pénale constituent parfois des obstacles insurmontables pour les femmes dans leur quête de justice et de réparation. C'est ce que dénonce le dernier rapport publié par Amnesty International, Hungary: Cries unheard: The failure to protect women from rape and sexual violence in the home.
«Dans l'intimité de la famille, le viol est l'une des nombreuses formes de violence que subissent les femmes – et ce parfois de manière répétée", a indiqué Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
«Le viol perpétré dans le cadre d'une relation intime est un crime. La réprobation sociale et les railleries de l'entourage, pas plus que le manque de confiance dans le système pénal et les fonctionnaires des services de santé, ne doivent empêcher les victimes d'obtenir justice.»
En 1997, le viol au sein du mariage a été érigé en infraction dans le Code pénal hongrois. Toutefois, la définition du viol est loin d'y être satisfaisante, notamment parce que les femmes doivent prouver qu'elles ont opposé une résistance physique, quel que soit le niveau de menace ou de violence auquel elles étaient confrontées. Aussi des milliers de femmes ne sont-elles pas protégées dans le cadre de leurs relations intimes.
Bien des affaires ne vont pas jusqu'au tribunal ou ne débouchent pas sur des condamnations pénales. Le crime n'est pas toujours dénoncé, ou la police n'identifie pas l'agresseur et conclut à une «fausse déclaration». Il arrive aussi que la victime ou des témoins refusent de porter plainte ou reviennent sur leurs déclarations sous la contrainte.
Les femmes hésitent à dénoncer le viol, craignant d'être une nouvelle fois agressées – le responsable étant le plus souvent leur mari ou un ancien compagnon. La procédure est humiliante et peut décourager les victimes d'engager des poursuites judiciaires. D'autre part, les enquêtes menées par les policiers sont rarement satisfaisantes : les victimes et les auteurs présumés ne sont pas interrogés et les éléments d'expertise médicolégale ne sont pas dûment recueillis. En outre, ces enquêtes sont fréquemment entachées de préjugés.
Devant les tribunaux, en présence de leur agresseur, les femmes doivent revivre à maintes reprises l'horreur de l'agression sexuelle qu'elles ont subie et prouver leur innocence. Elles doivent battre en brèche les opinions très répandues selon lesquelles un mari peut forcer sa femme à avoir des rapports sexuels et la femme est celle qui provoque le viol. En raison de cet état d'esprit, une juge hongroise a déclaré à Amnesty International qu'elle-même ne serait pas prête à porter plainte pour viol.
Par ailleurs, le viol au sein de la famille est rarement évoqué en public. On entend rarement les victimes parler de leurs blessures physiques et psychologiques. Le nombre d'études menées sur cette question est infime. Soixante-deux pour cent des personnes interrogées dans le cadre d'un sondage d'opinion réalisé en 2006 ont répondu qu'elles ne savaient pas que le viol conjugal était un crime.
«Le gouvernement doit prendre l'initiative et lever la chape de silence et de déni pesant sur cette violation des droits humains qui fait tant de dégâts dans la vie des femmes», a conclu Nicola Duckworth.
Amnesty International demande au gouvernement hongrois de :
– veiller à ce que la législation soit modifiée pour garantir l'accès à la justice ;
– mettre en place des normes et des formations destinées aux personnes travaillant avec les victimes de crimes sexuels ;
– mettre en place des services d'aide aux victimes de violences sexuelles ;
– mener des recherches et rassembler les données qui permettront d'élaborer des politiques dans ce domaine ;
– lutter activement contre les préjugés au sein de la société par le biais d'une sensibilisation du public.
Voir :
Hungary: Cries unheard: The failure to protect women from rape and sexual violence in the home, (index AI : EUR 27/002/2007 ; http://web.amnesty.org/library/index/engeur270022007).
Ce rapport est publié dans le cadre de la campagne d'Amnesty International Halte à la violence contre les femmes.
L'habitude René-François Sully Prudhomme
L'habitude
L'habitude est une étrangère
Qui supplante en nous la raison
C'est une ancienne ménagère
Qui s'installe dans la maison
Elle est discrète, humble, fidèle
Familière avec tous les coins
On ne s'occupe jamais d'elle
Car elle a d'invisibles soins
Elle conduit les pieds de l'homme
Sait le chemin qu'il eût choisi
Connaît son but sans qu'il le nomme
Et lui dit tout bas : "Par ici"
Travaillant pour nous en silence
D'un geste sûr, toujours pareil
Elle a l'oeil de la vigilance
Les lèvres douces du sommeil
Mais imprudent qui s'abandonne
A son joug une fois porté !
Cette vieille au pas monotone
Endort la jeune liberté
Et tous ceux que sa force obscure
A gagnés insensiblement
Sont des hommes par la figure
Des choses par le mouvement
René-François Sully Prudhomme (1839. 1907)
Pornographie : libération ou asservissement ?
Pornographie : libération ou asservissement ?
par Jocelyne,
Source : http://increvablesanarchistes.org/
Posté par Miaramaou sur antiporno
La plupart des dictionnaires définissent la pornographie comme la représentation complaisante de faits obscènes -qui choquent la pudeur- concept subjectif et variable selon les époques, les pays et les cultures. Ce qui était qualifié de pornographique au XVIII e siècle nous paraît aujourd'hui bien désuet : la vue d'un sein dénudé, d'une cheville...
La pornographie comporte à la fois une dimension provocante et mercantile. Il convient cependant de la distinguer de l'érotisme, lequel peut être également provoquant et poursuivre un objectif commercial mais il dépeint des expériences affectives et sexuelles entre partenaires s'y prêtant de leur plein gré et avec réciprocité dans le but recherché de décupler le plaisir sexuel par des jeux érotiques pour parvenir à la jouissance.
La pornographie n'exprime aucun affect. Les partenaires sexuels se scindent en deux catégories : les dominants -hommes- et les dominées -femmes ou enfants- utilisés comme des objets. La sexualité sert alors d'alibi pour créer ou renforcer une inégalité. Les femmes (ou les enfants dans le cas de pédopornographie) sont alors représentées dans des situations dégradantes, avilissantes, montrant qu'elles ne peuvent trouver du plaisir que dans la soumission et l'humiliation. La pornographie fait l'apologie de la violence envers les femmes, voire les enfants, où l'homme domine par son sexe triomphant.
Indépendamment de l'aspect commercial, la pornographie se différencie de l'érotisme en cela qu'elle n'a aucune recherche esthétique, ne faisant appel qu'à une réalité crue, scatologique, limitée aux organes génitaux, au contraire de l'érotisme qui suggère souvent plus qu'il n'explique une situation intime.
La pornographie ne met en scène que l'aspect physique du corps, l'érotisme joue avec la personnalité entière de l'individu.
Le cyberporno
Si la pornographie a évolué au cours des siècles, peintures découvertes sur les murs des maisons closes de l'Antiquité, écrits et chansons servant parfois d'exutoire aux écrivains officiels, elle s'est développée en trente ans de façon exponentielle et son contenu est devenu extrêmement violent. Internet a fait exploser la pornographie en permettant l'ouverture de nouveaux marchés. En 1996, on comptait 30 millions d'internautes, en 2001, on arrivait à 500 millions ! Le commerce pornographique se fait principalement entre pays à économie développée mais tend actuellement à s'étendre aux pays en voie d'expansion économique.
Les sites pornographiques sont évalués à environ 450000 sur l'ensemble du réseau. Ils proposent des vidéos, des photos, des catalogues de personnes prostituées, des sex-shops, des magasins de lingerie provocante dans le but d'exciter le ou les partenaires masculins. Avec les web-cams, certains sites offrent des relations en direct avec de très jeunes filles ou des enfants. La communication est devenue internationale, et, en apportant de nouveaux marchés liés à l'industrie du sexe, 2,5 % du trafic total d'Internet véhiculeraient des images pornographiques, laissent aux utilisateurs tout loisir de visiter de tels sites sans craindre d'être repérés grâce à la complexité et à la technique du réseau Internet. La clientèle de ce marché est composée, d'après tous les sondages, d'hommes à 95%. On peut y voir des scènes de torture, de viol et même des crimes dont le visionnage ne sera pas sanctionné.
Certains sites ont été démantelés par la police parce qu'ils concernaient des personnes mineures. Cependant, les propositions de réglementation sont dénoncées au nom du droit à la liberté d'expression et au respect de la vie privée. Internet est à ce jour le seul espace de communication qui dispose d'un vide juridique pratiquement total.
Le contenu de la pornographie est devenu violent depuis plusieurs décennies.
Déjà en 1976, aux États-Unis, le film Snuff avait provoqué des manifestations importantes, notamment de féministes, car il montrait en réel la torture, le meurtre puis le démembrement post mortem d'une femme. Cette escalade de la violence est expliquée comme une riposte au mouvement d'émancipation des femmes né dans les années 70 et qui mettrait en danger la suprématie masculine !
Vers 1976, le cinéma porno-graphique réalisait en France près de onze millions d'entrées dans les salles et tombait à deux millions en 1985 car dans cette période ont fleuri les sex-shops, les peep-shows, les mirodromes, le minitel rose ainsi que l'explosion de la vente de cassettes vidéo. La production des films pornographiques est le fait de grands groupes. En 2001, Vivendi Universal Canal + avait le monopole du marché de la pornographie au plan mondial.
Le contenu
La pornographie est avant tout une industrie du sexe qui utilise tous les ressorts commerciaux nécessaires à son expansion. Elle induit une vision misogyne des relations sexuelles entre les femmes et les hommes dans un rapport inégalitaire de domination et de violence de la part des hommes sur les femmes, reflet de la société patriarcale.
Á l'inverse de la littérature érotico-pornographique comme l'Amant de lady Chatterley, Histoire d'O, Lolita, Emmanuelle, qui laisse au lecteur, à la lectrice, toute latitude pour transposer les faits dans son propre imaginaire, les films ne permettent pas à l'inconscient de se réapproprier les fantasmes qui sont projetés, car l'image est plus primitive et brutale et trop rapide.
La lectrice, ou le lecteur a une attitude active devant l'écrit et interprète les mots, les situations en les adaptant en fonction de sa personnalité et de son vécu et paradoxalement réinvente l'histoire.
Les images projetées sur l'écran ne permettent pas cette distanciation, cette réappropriation. Elles arrivent trop vite et ne permettent pas le recul nécessaire ou l'ajustement de l'inconscient et sont reçues de façon passive.
Le contenu des films porno-graphiques a évolué en quelques années vers plus de violence, de brutalité envers les femmes (mais aussi les enfants). En cela, elle est le fidèle reflet de la société capitaliste qui renforce les inégalités de classes et les inégalités entre les femmes et les hommes. Les corps de femmes sont montrés comme des objets sexuels, morceaux de viande, des marchandises, avec abus de gros plans pour montrer les pénétrations de tous les orifices et la jouissance finale attribuée à l'émission de la " semence " du mâle. Le pénis n'est filmé qu'en érection, symbole patriarcal de la puissance masculine, jamais avant ou après. L'émission du sperme étant dramatisé comme l'apothéose attendue de l'érection salvatrice qui inonde le corps abandonné de la femme. Les scénarios sont généralement absents car ces films ne cherchent qu'à satisfaire les besoins de domination des hommes sur les femmes, et même en créant des besoins (comme dans la publicité). Ces films ne montrent pas la sexualité entre hommes et femmes, laquelle ne se borne pas à la pénétration et fait intervenir la personne tout entière.
La limiter aux organes génitaux lui ôte une part importante liée à la jouissance : l'imaginaire.
La jouissance physique est une composante de la sexualité entre partenaires volontaires qui ne se limite pas à la longueur d'un sexe, ou à des pénétrations multiples tenant plus de records à battre que d'une recherche commune du plaisir. Le plaisir sexuel est subjectif et relatif selon les individus ; bander ne suffit pas pour parvenir à la réalisation complète de son être.
Une évolution sociale ?
La banalisation de la pornographie, loin de libérer ou d'émanciper les individus en détruisant les tabous de nos sociétés judéo-chrétiennes, ne fait que renforcer les fondements de la société capitaliste et patriarcale.
L'argent est le moteur et le but de la réussite (réussite sociale face au groupe et non réussite personnelle de l'individu) ; celle-ci ne peut éclore que dans un contexte social inégalitaire, où la force domine, où la liberté est réprimée, où les rapports entre les sexes sont des rapports de forces, lesquels se dégradent, où la domination des hommes sur les femmes se fait plus prégnante - recul des droits acquis, retour à l'ordre moral, renforcement du pouvoir des religions (diktats des intégristes et des fondamentalistes).
L'accès à plus de pornographie donne l'illusion d'une société libérée. Des femmes artistes revendiquent le droit à disposer de leur corps quand, en fait, elles investissent le champ accaparé par les hommes pour disposer, en fait, du corps des autres (tel le film Baise-moi) comme dans la guerre.
Les changements de comportements sexuels restent liés à la société libérale qui s'est dotée d'une nouvelle composante aliénante avec l'envahissement de la pornographie, qui perpétue la domination d'une minorité possédante sur l'ensemble des individus, l'exploitation étant la nature même du capitalisme.
Pendant que certains se nourrissent de situations perverses extrêmes -violences, tortures, viols, meurtres- ils ne participent pas à l'émancipation des individus et du groupe social.
Malgré l'évolution de la pornographie qui pourrait être perçue comme un exutoire aux pulsions agressives principalement masculines, conséquences de la société patriarcale, les crimes sexuels ont augmenté ainsi que les violences domestiques, les viols n'ont pas diminué, l'exploitation sexuelle des femmes, des enfants et des hommes, dans le système prostitutionnel, est grandissante.
Il n'y a pas de réelle libération sexuelle car les esprits n'ont pas suivi les corps, et cette dichotomie aboutit à un mal-être. Il ne suffit pas de multiplier les rapports sexuels pour être émancipé. La sexualité est un moyen pour parvenir à un mieux-être. La pornographie, loin d'avoir libéré les individus, les tient en dépendance, et les bénéfices qu'elle génère, renforce la société capitaliste aux dépens d'une société libertaire composée d'individus adultes et épanouis.
Allons-nous laisser faire?
samedi 29 mars 2008
Ni pauvre ni soumis : Aides et Act Up manifestent contre la précarisation des personnes malades
Ni pauvre ni soumis :
Aides et Act Up manifestent contre la précarisation des personnes malades
Aides et Act Up appellent à manifester samedi 29 mars à partir de 11 heures, Place de la République à Paris contre la précarisation des personnes malades.
Selon les associations, près de la moitié des personnes séropositives est aujourd'hui privée d’emploi et la majorité de ces personnes vit sous le seuil de pauvreté.
Le reste à charge des personnes séropositives va croissant tandis que l’allocation aux adultes handicapés (AAH, 628,10 euros par mois) a encore perdu 1,5 % de son " pouvoir d’achat " en 2007.
Aides et Act Up soutiennent le mouvement Ni pauvre ni soumis, aux côtés de dizaines d’associations de malades et de personnes handicapées et demandent la création d’un revenu d’existence décent, c’est-à-dire un revenu personnel égal au montant du Smic brut pour les personnes qui ne peuvent pas ou plus travailler.
C'est la revendication de la manifestation nationale du 29 mars.
Plus d’infos : www.nipauvrenisoumis.org
source : http://www.e-llico.com/
vendredi 28 mars 2008
Il se prostituait, il s'est suicidé... par Chaminou
Une bien triste nouvelle
09 octobre 2007
par Chaminou
source : http://www.blogg.org/blog-54474-billet-une_bien_triste_nouvelle-679804.html
Ses témoignages étaient pour moi d'utilité publique parce-qu'ils visaient, non à victimiser ou stigmatiser les personnes prostituées (« escort », qu'on appelle ça, laissez-moi rire, ou pleurer, je ne sais plus), mais à dénoncer - en plus de mettre en garde les personnes qui seraient tentées de croire qu'il s'agit là d'un « métier pas si terrible que ça » - la spirale infernale des réseaux de prostitution et du commerce du sexe, que j'appellerais plutôt esclavage basé sur la domination (puritanisme et patriarcat : je ne vous remercierai jamais assez).
« Il n'aura pas eu la vie qu'il souhaitait, aura vécu des aventures qui ne furent pas toujours au beau fixe et aurait mérité une vie meilleure », écrivent son père et ses ami-e-s.
... Avant d'ajouter ceci : « C'était un ami des plus dévoué, qui était toujours là pour nous aider lorsque nous en avions besoin, même si de son côté la vie n'était pas rose. Il préférait s'occuper des autres avant de s'aider lui-même. Nous avons tenté plusieurs fois de le sortir de ce calvaire en faisant de notre mieux. Nous pensions avoir réussi en lui trouvant du travail pour l'été, mais les choses étant ce qu'elles sont, il n'a pas supporté de vivre loin de sa Mama. Il l'aimait beaucoup et la vie sans elle lui était devenue insupportable comme il avait pu l'écrire ici et ailleurs ».
En effet, Serrioja faisait partie de ces personnes empathiques et humaines que j'aurais aimé rencontrer : que n'ai-je insisté davantage pour mener à bien cette intention ? J'ignore si je lui aurais été d'un grand secours (et j'en doute) ou si je lui aurais changé les idées, mais je regrette de n'avoir rien pu faire pour le sortir de la torpeur dans laquelle il devait être plongé, ne serait-ce qu'au moment de revivre ses douloureux récits en les rédigeant.
En sa mémoire, et pour toutes celles et ceux qui se retrouvent à devoir vendre leur corps pour le petit plaisir de viandards aux pulsions prétendument irrépressibles, nous devons continuer à témoigner, à nous battre, à dénoncer l'impensable. Nous ne pouvons taire ce que nous savons, ce que nous voyons à deux pas de chez nous, ce que les associations dénoncent avec ferveur en dépit d'une langue de bois qui arrange bien les ploutocrates qui sont à l'abri et profitent d'une manière ou d'une autre de ce « négoce » juteux qui, tant qu'il perdurera, accablera toujours les personnes qui, comme moi, aspirent à un monde juste et respectueux qui prône l'amour libre ainsi que les relations véritablement consenties basées sur le respect.
Cha*
* Certains tartuffes n'ont pas trouvé mieux pour se dédouaner. Ah, mais si, où avais-je la tête ? On en trouve toujours un petit paquet pour dire que la prostitution empêche les violeurs de passer à l'acte. Ce qui, bien entendu n'a pas été prouvé. & quand bien même nous disposerions de statistiques fiables à ce sujet, l'idée d'aller sacrifier une personne qui n'aura sans doute pas eu l'équilibre psychologique et matériel nécessaire pour pouvoir éviter de tomber dans cet écueil me semble particulièrement vomitive.
C DANS L’AIR LA MISOGYNE
C DANS L’AIR LA MISOGYNE
Message de ketty Mendez le Date à 04/09/07 08:36
source Désirs D’Avenir
Eh bien, même si ressasser ne conduit à rien, je continue d’être très remontée envers ces médias qui, faisant fi de toute éthique et déontologie, suivent comme des petits toutous la voix de leur maître. Je voudrais savoir comment demander de comptes à ces organes de propagande qui font honte à ce pays autrefois des libertés.
Pour moi c’est clair que toutes ces « têtes pensantes » je dirai plutôt « parlantes » que l’ont entend toujours dans les programmes radio et TV pour nous indiquer la ligne que nous devons suivre, ont des directives de cette intelligentsia misogyne. Depuis de mois c’est « tous sauf Ségolène », c’est évident.
Exemple le lapsus commis par Elie Cohen, hier sur « C dans l’air ». Vous savez ? ce programme qui faute de femmes préparées pour animer des débats de haute volée, n’invite que des hommes éclairés au jugement impartial… Donc, la réunion d’hommes savants qui se penchait sur la rénovation au PS et qui ont parlé surtout de Mr. Sarkozy, après quelques conseils aux socialistes pour qu’il choisissent leur prochain leader parmi les quadras, fait dire par la voix de cet éminent Mr COHEM « … et après qu’il prennent UN JEUNE HOMME de quarante ans… » Evidemment, les jeunes femmes n’ont qu’à bien se tenir du côté de la cuisine et surtout les femmes de 53 années n’ont qu’à se vêtir d’un burka et que l’on n’entende plus jamais en parler !
Comment faire pour que ceci change ? C’est désespérant !
archives L'Archipel rouge.fr
http://www.archipelrouge.fr/spip.php?breve87
jeudi 27 mars 2008
Le générateur de langue de bois
archives archipel rouge.fr
Balafon, diatonique ou pentatonique,
venu du fin fond du pays Mandingue ou du Mozambique,
coeur à l’ivresse dévoyée aux griots,
claque sa langue de bois
archer d’un sourire narquois
au goût de queues de griottes des mots,
des mots aux discours faux !
Hypnotique musique,
hypocrite réthorique,
... Et...Na !
sémaphore (-;
Le générateur de langue de bois
source : Présidentielle-2007.net
Langue de bois - © Alfredo Lopez -
Visitez son site La langue de bois ! Un langage que tout présidentiable sérieux se doit de maîtriser.
Eluder les questions embarrassantes, parler pour ne rien dire, brosser l’électeur dans le sens du poil, autant d’exercices dans lesquels la plupart des hommes politiques excelle.
Mais la campagne est longue. Parce qu’on ne peut pas être au sommet de sa forme tous les jours, Presidentielle-2007.net met à la disposition des candidats ce générateur de langue de bois.
D’une utilisation très simple, il vous sortira des situations les plus embarassantes et vous évitera de faire des promesses que vous n’avez pas l’intention de tenir.
Parlez comme un énarque !
http://www.presidentielle-2007.net/generateur-de-langue-de-bois.php
A propos du générateur de langue de bois
La langue de bois générée par cet outil n’est pas le fruit de notre imagination.
Il s’agit d’ un cours officiel de l’ENA (l’École Nationale d’Administration), que nous avons adapté à internet.
cours langue de bois ENA, cliquez sur l'image pour l'agrandir
mercredi 26 mars 2008
Agressives nous ? par les chiennes de garde
Agressives, nous ?
par les chiennes de garde
http://www.chiennesdegarde.com/
Nous avons la pêche, nous sommes libres de nos mots et de nos mouvements. Agressives ? Après tout, pourquoi pas ? Les femmes
sont restées si longtemps sur la défensive : il est temps d’assumer l’agressivité que nous refoulons et de l’exprimer, mais non dans
un sens destructeur. Nous nous affirmons, mais sans avoir besoin
de nier l’autre. Nous nous construisons dans le respect de nous-mêmes
et de l’autre. Nous disons NON à la violence machiste.
Nous existons par nous-mêmes, avec notre propre violence, canalisée,
alors que les machos n’ont pas encore appris à maîtriser la leur.
Pourquoi donc faudrait-il « tuer » la violence en nous ? Elle se trouve
en chaque être humain. Nous avons tous des désirs, des instincts,
des révoltes : autant de violences possibles, que nous exprimons,
que nous contrôlons ou que nous refoulons plus ou moins.
A-t-on jamais taxé d’agressivité les membres de la Ligue des droits
de l’homme ou les militants d’associations qui luttent contre le racisme
ou contre l’antisémitisme ? Pourquoi un tel tollé quand des femmes
osent demander qu’on respecte leur dignité ?
L’agressivité n’est pas chez nous, mais chez les machos !
Nous, Chiennes de garde, nous montrons les crocs, pour impressionner
les machos, pour nous faire respecter, pour défendre des femmes insultées.
ATTENTION ! Grrrrrrrrrrr… ! Nous pourrions faire mal si nous étions très
en colère, si nous ne nous contrôlions plus. Imaginez qu’il existe des
Chiennes enragées, très dangereuses. Imaginez qu’elles soient dirigées
par une terrrrible cheffe de meute, qui décide de s’attaquer aux machos criminels, ceux qui battent, qui violent, qui tuent des femmes, des faibles. Imaginez qu’elle lance son horrrrible cri de guerre : « Sus aux machos !
Lâchez les Chiennes ! Ksssss kssss ! Mordez-les ! Pas de quartier ! »
STOP ! C’était un cauchemar. Revenons aux Chiennes de garde,
si pacifiques ! Ouf ! Nous ne sommes pas des Chiennes méchantes,
mais nous ne sommes pas non plus de braves chiennes bien gentilles,
qu’on fait rentrer à la niche avec un susucre. Nous disons :
« J’aboie, donc je suis… féministe et solidaire. »
Et attention, les machos !
mardi 25 mars 2008
D'amours et de honte engorgées, Ma mère toute bue de Valéry Meynadier
© Peinture Mili Presman 2005 (Je dois partir)
D'amours et de honte engorgées
J'ai lu "Ma mère toute bue" bien avant qu'il ne soit publié, je l'ai lu sur mon écran, je l'ai lu presque d'une seule traite, Valéry Meynadier a un style qui lui est propre, elle n'a pas peur des mots, elle ne les prends pas avec des pincettes, elle les arrache à l'étendue des multiples registres lexicaux, elle les arrache à vif, dans un état d'urgence à dire la violence, toute la violence de la vie dans sa déchéance même, dans ses obstination en brèche avec ses limites. Alors de ses mots elle cogne Valéry, elle cogne contre toutes résignations.
Familier et soutenu se heurtent, s'entrechoquent, creusant avec véhémence le terreau linguistique pour exprimer toute l'intensité des sentiments exacerbés face à la souffrance, face au sentiment d'être démunie devant une dépendance telle que l'alcoolisme, face à la honte engorgée.
"Ma mère toute bue" est un cri d'amour, d'un amour éperdu, désespéré devant l'aveu de son incapacité à l'accomplissement de cet amour sauveur qu'il voudrait être. Si Gabrielle déteste sa mère de l'aimer autant, c'est bien de cela dont il s'agit. Aussi, je vous recommande sa lecture.
Sémaphore
[extrait] : http://archipelrouge.blogspot.com/2008/03/ma-mre-tout-bue-de-valry-meynadier_25.htmlEcoutez Valéry Meynadier sur l'EKO des garrigues http://eko.ferarock.info/zarba11-200803.mp3
L'EKO : Nîmes, Montpellier, Sète : 88.5 MHz
— Si j’écris, c’est pour me dire un jour que j’ai inventé ma vie. Que rien de ce qui m’est arrivé m’est arrivé.Me dire que tout est faux alors que tout est vrai. Écrire, c’est ça: confondre le vrai et le faux, les confondre dans un duel sans merci, sans vainqueur. C’est devenir mon propre personnage. À ma mort, pouvoir me dire: c’est encore de la littérature! Enfant, je voulais être funambule. J’y ai gagné le vertige. J’en arrive parfois à douter même de ma propre existence.
Ma mère toute bue, mon premier roman, que vous pouvez trouver en m’écrivant, parle d’alcoolisme. C’était il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, je me reluque, en me disant: je buvais avant? Avant quoi? Avant? On y rencontre une jeune ado enragée de vivre, la Gab et sa mère, Céleste, enragée de mourir. Il y a aussi la putain, Prune et la Providence, Éléonore.
C’est un livre dense sur le vide. Boire, c’est se remplir jusqu’au vide, tandis que les autres, les proches tombent au-dedans. C’est l’histoire d’une chute, d’un combat. Histoire d’amour entre une mère et sa fille. Une histoire, encore une histoire, je suis entourée, cernée d’histoires, ma peau en est pleine. V.M.
in revue : http://www.monsieurtoussaintlouverture.net/index.html
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Alcool, mère et fille
source : le nouvel obs, bibliobsC'est vrai qu'elle l'aime, sa mère, elle l'aime à corps perdu, «sa mie d'amour», éthylique, prostituée et manipulatrice. L'adolescente a peur pour elle, souffre pour elle, épouse malgré elle ses angoisses et sa lâcheté. Aspirée par sa misère, guettant ses marques d'affection.
C. B.
«Ma mère toute bue», de Valéry Meynadier, Chèvre-Feuille étoilée, 190 p., 10 euros.
Ma mère tout bue de Valéry Meynadier [extrait ]
Extrait :
« Laisse-moi vivre, maman, ta fille, Gabrielle et moi on n'en peut plus. Pitié ! Dispense-nous de tes baisers, je ne veux pas, je ne dirais plus de sottises, s'il te plaît, je suis moi, intégralement moi, rien que moi, personne d'autre. Vive ta bonne inconscience vieille branche, mais s'il te plaît, pas le baiser non. J'ai un grain, dis-tu, oui, en train d'éclore, le grain du temps qui ne passe plus.
Passe ton chemin.
Ne t'arrête pas,
ne me tends pas tes joues poreuses comme l'éponge.
Elle buvait, vomissait et son visage suivant la nuit qu'elle venait d'essuyer, prenait le pli bouffi de l'éponge et mes lèvres
alors dans la lie du cauchemar... Tu ne m'inspires plus que dégoût, plus fort que moi, comme une crampe, une nausée
incontrôlable et combien plus encore me dégoûte ce dégoût que je ressens pour ma mère. Et je pars en cours, chargée
de mon double dégoût.
Bah, tu m'embrasses pas ce matin ?
La vérité, encore la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. La vérité. La vie me suffit, monsieur le juge, je le jure.
Reprenez-là votre vérité.
Élève Gabrielle, levez-vous, vous êtes condamnée à redoubler à perpétuité !
Les gens comme ma mère, en vérité, vous permettent d'exister, vous pourriez être indulgents, ce sont des petites gens
comme elle qui vous redorent le blason, les faibles, les fournisseurs de criminels en puissance. Tellement facile d'avoir
envie de les tuer ces gens-là. Les alcooliques courent les antichambres, incapables de se suicider, ils implorent qu'on les
suicide à leur place. Oui, je sais, vous n'y pouvez rien, l'irresponsabilité dont fait acte ma mère n'est pas répréhensible;
enfin jusqu'à ce que délit arrive...
Accusée taisez-vous !
Juge, prof, semblable engeance, indécrottable.
À quoi bon vous dire que mettre un terme à ma mie sera plus facile que de subir sa lente décomposition ? »
« Le ciel se marbre de crépuscule.
Le train freine avec un bruit d'avion qui décolle.
Les tas de pierres sur le chemin attendent patiemment pour redevenir maison ou autre chose et moi,
moi,
je t'aime.
Je suis revenue à la tour. Pas le choix. Tu joues ton rôle de mère. Tu me dis de travailler à l'école. Je me fiche de l'école,
petite mie. Je rétablis le silence avec Jean-Sébastien Bach.
Éteins moi ce crincrin et bosse bordel !
À l'embrasure de ma porte, elle joue la sans reproche, droite comme la Justice ! Je lui balance.
T'es fière de l'éducation que tu me donnes ?
Comment ça ?
Tu sais, je sais...
Je suis fatiguée Gabrielle, dis ce que tu as à dire.
Moi aussi maman, je suis fatiguée.
Le chapitre de la fatigue ! Ca y est, on y est encore. « Je suis fatiguée », c'était ma façon à moi de lui dire : reste avec moi,
ne pars pas, aide-moi, j'entrave couic !
Elle, invariablement : « je suis fatiguée » signifiait : j'ai bu ou je vais boire. Et elle repart, la tête haute, heureuse de la
verticalité bienveillante des murs. Elle leur parle aux murs. Je l'ai surprise un jour dans la cuisine, eux les murs ils
l'aidaient à se tenir droite, ils ne fuguaient pas, eux, ils avaient été érigés à la gloire des alcooliques abattus... Tu en
tenais une sacrée ce jour-là... et je ne valais pas un mur. Partait, revenait, se tenait là dans l'embrasure, me fusillait.
Vas-tu te mettre au travail à la fin !
Je m'adosse contre le mur.
Qui tient qui ?
Je sais pourquoi l'homme tue devant un mur. Je suis ce mur. Je m'effondre. Partait, revenait.
Gab, je suis fatiguée de bourlinguer pour toi. À ton âge, moi, je travaillais, j'étais serveuse pour payer mes études. C'est là,
tiens, malheur, que j'ai rencontré ton ruffian de père. T'es comme lui, t'as la cosse on dirait.
Mie, laisse-moi tranquille, je suis fatiguée. Je te demande rien. Cette semaine, j'ai fait la manche dans le métro et avant
j'étais chez Eléo !
Et tes études, hein, qui c'est qui les paye et pourquoi ? Tu peux me le dire ?
C'est pas de ma faute si on déménage tous les ans.
Partait, revenait.
Travaille ton bac au moins.
Bac ! bac ! T'as que ça à la bouche !
Je te paye une école privée pour la gloire !
Moi, c'est BACH, merde à la fin ! C'est toi, qui m'a amené à la musique, t'as oublié, je parie, « la partita n°2 » de Bach, ça te dit quelque chose ?
Tu me fais peur avec ta musique. Si demain, je disparaissais, t'irais chanter dans le métro ?
Pourquoi pas, Zouzou dans le métro, à la Schwarzkopf, plaît-il.
Si je t'offrais des cours au conservatoire, t'irais ?
À quel prix, mie, laisse tomber, j'en ai marre de ton fric.
Qu'est ce que tu insinues Gabrielle ? J'ai des amis, c'est tout, tu les connais d'ailleurs. Je me cultive avec eux, c'est tout,
j'aime moi aussi la musique classique, qu'est-ce que tu crois, on va au concert, c'est tout.
Et pourquoi alors tu rentres ronde-défoncée ?
Merdeuse, petite merdeuse, t'es méchante, tu vaux pas un clou !
Dégage de ma chambre, dégage ! tire-toi de ma vue, de ma vie !
D'une pâleur insigne, tu recules, le mur te fait une révérence, la rage m'étrangle. « Méchante » dis-tu si doucement,
« méchante » qu'elle répète Céleste si doucement que c'est déjà une caresse qu'elle me fait. La honte m'étrangle. J'ai
envie de sauter par la fenêtre. Mais tu sais que je sais, tu sais que je t'ai suivie. Saoûle comme une tique, tu m'avais
parlé de ton « Lopin de repos », avenue des Minimes, à Vincennes. Le lendemain, j'y suis allée, tu sais. Ma verticalité en a pris un coup, moi qui rêvais de jeter la tienne aux chiens. Tous les murs se sont effondrés d'un coup. Cachée
derrière un marronnier, bâillon d'écorce contre mes lèvres. »
« Je ne saurais jamais plus la vérité.
Tu ne me diras rien.
À moi de devenir la vérité.
Et ma vérité est du côté de la beauté : ma mère était belle, ma vérité sera belle.
Mes yeux se penchent au-dehors, j'assiste au vert du printemps à l'assaut du paysage. Le vert se lâche, prolifère, se
répand dans toute la nature. Vert boudeur qui ne laisse rien passer, vert métallique qui fait du tapage nocturne, vert qui
bondit de rocher en rocher, rugissant jusqu'au ciel, où tes yeux m'attendent, ma mie, car tu as des yeux d'un vert jade
exceptionnel et si je me regarde dans le miroir, ce sont tes yeux que je vois, nous avons le même vert, et j'en suis fière.
Ma vérité a la couleur de tes yeux.
J'ai rêvé cette nuit, que tu tombais par la fenêtre. Tu ne tombais pas dans le vide mais dans la nature infinie. Le vide, une invention, ma conviction.
Le vide est l'œuvre des machines pneumatiques, elles aspirent l'air jusque dans ses derniers retranchements. La mort redonne l'air à la nature. Je le sais, cette nuit, je t'ai vu expirer tout ton soûl, un grand ouf magnifique.
À mesure que tu tombais, mon regard se rapprochait comme une loupe. En bas, je t'attendais. Ton souffle et ton
La mort nourrit l'air, ma conviction. La mort d'un être aimé n'arrête rien. »
Valéry Meynadier, Ma mère toute bue
publié en juin 2007 aux éditions du chèvre-feuille étoilée
lundi 24 mars 2008
Triple Oppression & Perspectives féministes
Triple Oppression
& Perspectives féministesArticle paru dans Front Social
http://archivescommunistes.chez-alice.fr/index.html
Le patriarcat est une des trois
contradictions sociales principales![Ici vous trouverez deux textes: celui qui suit et qui défend la conception révolutionnaire de la triple oppression, le second qui traite des perspectives féministes tout en expliquant la liaison avec l'antiracisme et l'anticapitalisme.]
Le patriarcat est une notion non seulement sociale, mais également politique et économique. Le patriarcat est en effet une forme de domination, un rapport social, et à ce titre remplit l’ensemble de la sphère sociale des individus, l’ensemble de leur vie.
Mais le patriarcat est-il la seule forme de domination? Que signifie tout d’abord précisément le terme de patriarcat?
Le patriarcat est terme désignant globalement la domination des pères. Il a été repris par les mouvements féministes pour désigner la domination des hommes sur les femmes, domination prise globalement.
Le patriarcat est-il donc la seule forme d’oppression? Il va de soi que non. Le capitalisme en est une aussi, le racisme également. Le patriarcat est donc une forme d’oppression parmi d’autres. Mais, justement, qu’est-ce qu’il fait que le racisme, le capitalisme et le patriarcat sont les exploitations mentionnées, et que d’autres ne soient pas considérées comme aussi importantes? Qu’est-ce qui est à l’origine de ce choix?
Rien n’est arbitraire dans ce choix. Il s’agit d’une analyse scientifique, partant non seulement de l’expérience vécue quotidiennement, mais aussi d’une étude précise des sociétés contemporaines.
Marx et Engels ont ainsi parfaitement montré que les sociétés occidentales sont des sociétés capitalistes, se fondant sur l’exploitation de la classe ouvrière par la bourgeoisie.
Lénine et Rosa Luxembourg ont analysé encore plus précisément ces sociétés à leur stade moderne (" l’impérialisme "), et ce dans le cadre international.
Partant de là, des gens comme Frantz Fanon et Mao-Tsé-Toung ont constaté l’oppression spécifique des peuples du 1/3 monde, et la nécessité d’un parcours spécifique de libération (du colonialisme et du néo-colonialisme).
(ndlr : Mao s'il s'est voulu libérateur devint dictateur responsable d'effroyables répressions totalisant plus de 65 millions de morts, sans compter tous les opposants au régime envoyés dans les camps de travail, sanctionnant toutes divergences à son régime totalitaire, lui-même paradoxalement instigateur de la campagne des Cent Fleurs dans une volonté de s'incrire pour la liberté d'expression... bien éphémère! Sémaphore)
Et, évidemment, parallèlement à ces analyses, des personnes comme Alexandra Kollontaï et Clara Zetkine ont montré l’importance du patriarcat, et au fur et à mesure, les mouvements féministes ont montré la nécessité de considérer l’oppression contre les femmes non comme une contradiction seulement " subordonnée " à la contradiction principale (le capitalisme), mais étroitement imbriquée en elle. Le racisme, le capitalisme et le patriarcat forment une triple oppression, non pas trois oppressions séparées qu’il s’agirait de combattre séparément (cela est impossible).
Qui est oppriméE?
Est-ce que nous voulons dire qu’une lesbienne noire, juive et prolétaire est plus opprimée qu’un hétérosexuel blanc capitaliste catholique?
Tout à fait! Et c’est cela le politically correct: défendre les minorités, reconnaître leurs spécificités, rejeter le principe d’une majorité " normale ". Et en attendant l’égalité, il faut se mettre du côté des oppriméEs.
Il y aura évidemment beaucoup de monde pour refuser cet état de fait, même parmi ceux et celles voulant changer la société dans un sens progressiste. L’esprit " républicain " à la française, grande négateur des minorités au profit d’une " citoyenneté " (tous français! tous beaux!) qui n’est pas ce qui est recherché (l’Egalité dans la différence), a fait beaucoup de dégâts.
A la différence du mouvement révolutionnaire en Allemagne, le féminisme est considéré comme " secondaire ", et les femmes se voient attribuer une " commission " pour parler loin de tout le monde de " leurs " problèmes, ou au contraire sont priés de discuter avec les hommes de " leurs " problèmes (bourreaux et victimes ensemble, sympathique).
Beaucoup d’armes pour beaucoup de Jennifer!
Parlons victimes, parlons bourreaux, justement. " A gun for Jennifer " est un film en ce domaine que toute personne partisane de la cause antisexiste devrait voir et revoir. Car ce film est le résumé de la culture, de l’approche la plus radicale et la plus juste du combat contre le patriarcat.
Le scénario est à la fois simple et compliqué. Une jeune femme arrive à New-York, manque de se faire violer mais est sauvée par un groupe armé de femmes militantes. Elle prend le nom de Jennifer et rejoint le groupe.
Elles interviennent contre les violeurs, selon le bon vieil adage " un homme mort ne viole plus ".
Une violence réactionnaire? Non, une violence révolutionnaire, dirigée contre les dirigeants de la société capitaliste qui en profitent pour attaquer les femmes ou les enfants. Une violence organisée par des femmes issues de la militance révolutionnaire des années 70.
Ce film montre l’ambiance et les difficultés de combattre le système (où ici un aspect fondamental du système: le patriarcat), l’atmosphère et la culture des femmes en lutte. De la scène d’un concert d’un groupe dans la lignée des " Riot Grrrls " à la violence ultrabrutale qui attaque les violeurs là où ça fait mal, où plutôt, là où cela cesse définitivement de faire mal, selon que l’on se place du côté du bourreau ou de la victime.
" A gun for Jennifer " est un film confrontant les hommes à leur propre complicité possible, à la menace que leur domination impose. Et montrent aux femmes, dans le cadre d’une production alternative revendicative, quelle culture de lutte il faut posséder.
Face à la soumission pornographique
A l’opposé des rares films féministes, il y a les films pornographiques. Les films " pornos ", comme on le dit de manière si populaire, ont conquis une place qui semble inébranlable.
Les publicités à caractère pornographiques, où les femmes sont toujours passives, attendant " impatiemment " le sexe des hommes, se retrouvent partout, de magazines humoristiques aux programmes de cinémas, de Nova magazine aux revues pornos les plus hards. Et par " hards ", il faut bien comprendre la violence la plus cru contre les femmes. Les hommes étant insatiables et frustrés, il leur faut pour pouvoir prendre leur plaisir attacher les femmes, les frapper, éjaculer de manière démonstrative sur elles et de manière humiliante... Sans parler des films ayant de plus en plus de succès où les femmes sont accouplés à des animaux (ânes, porcs, porcs... voire des souris).
Dans tous les films ce qui compte c’est l’apologie du pénis, qu’il soit d’un homme ou pas. Même lorsqu’il s’agit de deux femmes couchant ensemble, on peut les voir sucer un pénis en plastique, cherchant à " lui " donner du plaisir (au dépens du leur). N’est-ce pas le fantasme suprême de l’homme hétérosexuel de coucher avec deux filles (alors qu’il est déjà incapable d’en comprendre une!).
La pornographie est de plus une attaque de la sexualité et de l’érotisme, elle aboutit à la perversion en lieu et place de la libération. Le fait que les femmes évitent les films pornographiques est déjà une démonstration pratique de la nature de ces appels à la violence. La pornographie est l’apologie de la domination masculine, de la violence comme possession et domination. Une attitude capitaliste des hommes contre les femmes.
Perspectives féministes
par un groupe féministe autonome
(du Danemark)
" Mourir pour la révolution est un acte d’un coup.Vivre pour la révolution signifie avoir affaire avec la difficulté de changer sa manière de vivre "
Frances M. Beal, féministe noire des USANous vivons dans une époque de cassures. Le monde change rapidement.
Les mécanismes impérialistes et patriarcales d’exploitation et d’oppression changent de formes avec un reflux modernisé à tous les niveaux (de la société). La plupart des courants révolutionnaires dans la gauche et dans les mouvements de femmes sont dans une période de réorientation. Nous avons à trouver de nouvelles voies dans un nouveau monde.
Le monde est aussi devenu plus petit. Cela signifie que les conditions de vie des gens sur la planète sont de plus en plus liées entre elles. Dans cette situation, le plus important devoir du féminisme révolutionnaire est de développer des perspectives d’internationalisme - en théorie et en pratique.
Le développement d’un féminisme révolutionnaire, internationaliste, est une condition préalable pour créer une ouverture générale à des perspectives, des espoirs et des rêves révolutionnaires.
Parce que le féminisme va aux profondes racines de l’histoire de l’oppression et de l’exploitation: le patriarcat. Le patriarcat - c’est-à-dire une culture basée sur les valeurs masculines, le pouvoir des hommes et leur domination (sur les femmes) - est le plus ancien système d’oppression que nous connaissons.
Avant l’impérialisme, avant le capitalisme, avant le féodalisme... Il y avait le patriarcat.
Patriarcat également basé sur une relation toute particulière entre les oppresseurs (les hommes) et les opprimées (les femmes), parce que dans aucune autre relation d’oppression les oppriméEs ne sont aussi fortement liéEs que les hommes et les femmes (c’est-à-dire sexuellement, socialement, économiquement...).
Et le résultat de cela est que nous, en tant que femmes, nous nous regardons avec les yeux et les normes des oppresseurs - et la lutte contre le patriarcat est, en grande partie, une lutte pour se réapproprier notre propre identité, nos propres sensations et notre propre histoire.
A cause des structures du patriarcat, les femmes sont vues comme l’autre sexe, c’est-à-dire: différent, déviant des normes masculines, inférieur.
Les conséquences de cela vont du meurtre, de la violence, du viol et du harcèlement sexuel, à l’élimination, la ridiculisation, l’anéantissement des femmes et de leurs expériences.
C’est ce qu’ont toutes les femmes en commun, parce qu’elles sont des femmes.
Mais il est également important d’être conscientE des grandes différences entre les femmes. Nous ne sommes pas dans le même bateau parce que nous sommes des femmes.
La couturière en Corée, la mendiante à Bombay, la paysanne au Kenya, la chanteuse à Paris et la nurse à Moscou amènent avec elles différentes réalités.
Les femmes ne sont pas unies à cause de leur sexe - les relations de classe, le racisme, l’homophobie contre les lesbiennes, l’exploitation impérialiste des pays pauvres, etc., sont des facteurs qui évidemment créent des conditions de vie très différentes pour les femmes sur la planète.
Ces différences, notre racisme et nos privilèges en tant que femme blanche en Europe, sont très importantEs et doivent être connuEs dans le développement d’un féminisme révolutionnaire, internationaliste.
Nous pensons que l’outil central pour analyser la situation mondiale aujourd’hui, et pour le développement d’une résistance révolutionnaire, est l’analyse et le débat féministe quant à la triple oppression.
La triple oppression est une conception qui brise les dogmes traditionnels de la gauche et analyse les connections et/ou les antagonismes entre les différentes sortes d’oppression que nous affrontons aujourd’hui.
Cette conception a été développée à la fin des années 60 par des féministes noires aux USA et en Angleterre (par exemple des femmes du Black Panther Party), qui avaient pris conscience qu’en tant que femmes elles étaient opprimées par les hommes noirs, et en tant que noires, par les femmes blanches.
C’était l’expérience concrète de ses femmes qui amena des analyses révolutionnaires plus nuancées à propos des relations entre racisme et sexisme.
Ces femmes combattaient le sexisme des hommes noirs comme le racisme de leurs " soeurs " blanches. Mais cela a pris du temps avant que leurs efforts ne soient pris en considération par les autres.
Ce n’est pas avant la fin des années 80 que ces voix de femmes noires ont été entendu et qu’on en ait discuté sérieusement dans le mouvement des femmes, radical et blanc - et aujourd’hui cette discussion est toujours très contrôversée (les femmes blanches n’aiment pas être confrontées avec leur propre racisme!).
La discussion quant à la triple oppression est maintenant une partie très importante de la discussion globale quant à des stratégies de résistance autonome et anti-impérialiste en général.
La conception de triple oppression signifie avant tout:
que les oppressions impérialiste et patriarcale sont très complexes, et ont différentes conséquences pour les différents groupes opprimés. C’est-à-dire que la plupart des gens font l’expérience de l’oppression, mais de manière différente.
La réalité consiste en de multiples réalités.
ce qui est décisif pour la situation et la position sociale d’une personne dans la société: la classe, le sexe et la couleur - mais d’autres facteurs sont également importants, par exemple entre vivre dans un pays industrialisé d’occident ou dans un pays pauvre, un pays colonisé, si l’on est hétérosexuel ou homosexuel, etc.
Toutes les conditions mentionnées sont d’importance - il s’agit de la corrélation entre elles qui créé la situation sociale des gens (exemple: il y a des mondes entre une secrétaire blanche à Londres qui est opprimée par le sexisme, une policière cubaine qui est opprimée parce qu’elle est lesbienne, une prostituée de Manille qui est opprimée par le sexisme et la domination impérialiste de son pays...).L’oppression dont ces personnes font l’expérience est très différente, mais la raison de l’oppression est à un degré supérieur le même: un ordre dominant basé sur le sexisme, le racisme et l’impérialisme.
La triple oppression a laissé derrière les vieux dogmes de la gauche - opposant l’idée traditionnelle que le processus de lutte suit la contradiction principale (capital contre travail salarié) et que toutes les autres contradictions sociales (par exemple les femmes contre les hommes, les noirs contre les blancs) sont uniquement d’importance secondaire.
La triple oppression s’oppose également à l’idée d’un sujet révolutionnaire existant (la classe ouvrière blanche) et d’une avant-garde révolutionnaire (le parti-guide, révolutionnaire). Parce que ces dogmes ne sont tout simplement pas en accord avec la réalité.
Les modifications de la construction de la classe et l’immense restructuration de la société signifie qu’un processus révolutionnaire ne peut se développer seulement que par la corrélation entre les différents groupes opprimés dans la population, et leur lutte radicale, organisée, auto-déterminée et collective, contre le système. Dans cette connexion le mouvement révolutionnaire des femmes est de grande importance.
Nous sommes tous et toutes une partie de ce que nous combattons.
La triple oppression amène également la compréhension du fait que nous sommes tous et toutes une partie de ce que nous combattons - le système d’oppresion repose aussi en nous et dans nos attitudes vis-à-vis des gens et le monde qui nous entoure.
Exemples: beaucoup de femmes reproduisent le mépris qu’elles ont appris des hommes et contribuent au mépris des lesbiennes; beaucoup de femmes - également dans la gauche révolutionnaire - reproduisent le racisme de la société dans leurs comportements vis-à-vis des femmes de couleur; tous les hommes - sans prendre en considération leur degré de respect vis-à-vis de la lutte des femmes - profitent de l’oppression des femmes; toutes les personnes blanches - sans prendre en considération leur prétention à l’anti-racisme - profitent du racisme contre les personnes de couleur.
C’est la tâche de la résistance que de trouver comment agir à partir de cette compréhension.
La triple oppression maintient que la lutte extérieure anti-impérialiste et anti-raciste contre l’ordre dominant et la lutte intérieure contre des parties de nos pensées et de nos idées s’appartiennent l’une à l’autre dans une relation dialectique.
Mais la raison pour laquelle la lutte intérieure contre les mécanismes oppressifs en nous-mêmes a souvent été négligé est que les positions féministes n’ont pas été capables de marquer la résistance. Ici quelques exemples avec deux combats anti-impérialistes:
au Nicaragua, même après la révolution sandiniste de 1979, les femmes ne sont pas arrivées à assurer le droit à l’avortement, et le processus révolutionnaire n’a pas amené une coupure fondamentale avec le machisme latino-américain; en Palestine, là où les luttes anti-impérialistes les plus longues se déroulent, les fondamentalistes islamistes gagnent de plus en plus d’influence.
Pour les femmes cela signifie, de nombreuses manières, être repoussées des positions politiques qu’elles avaient durant l’intifada. La gauche réagit avec silence, ce qui signifie l’acceptation, parce que les perspectives féministes n’ont pas une haute priorité.
Ces exemples, comme quantité d’autres, montrent que les positions féministes devraient être capable de marquer la résistance; les femmes ont à s’organiser de manière autonome et à lutter pour leurs perspectives - et non pas à s’asservir à des " nécessités tactiques de la résistance en général ".Nous pensons qu’un féminisme révolutionnaire développé théoriquement et bien organisé, radical et impré&visible, est absolument nécessaire au développement général d’une résistance contre l’ordre dominant aujourd’hui.
Le féminisme révolutionnaire doit agit au sein du contexte international, il doit être basé sur la solidarité concrètement exprimée avec les différentes luttes des femmes opprimées sur toute la planète - et comme conséquence de cela son objectif doit consister en la manifestation de la résistance et du sabotage des centres impérialistes et des structures patriarcales dans ces centres.
Nous donnons une grande priorité à la lutte contre la politique de population et ses outils: machinerie génétique et de reproduction. Parce que la politique de population n’est rien d’autre qu’une arme silencieuse contre les pauvres et signifie avant tout l’avancée dans la colonisation des corps des femmes.
Il est également important de combattre la violence contre les femmes - parce que la violence ou juste la peur de la violence détruit et limite la vie des femmes plus que ne le pense la plupart d’entre nous.
Dans le sillage du roll-back généralisé, nous en faison l’expérience à tous les niveaux de la société juste maintenant, la violence contre les femmes augmente et devient de plus en plus brutal.
Nous pensons également que les féministes révolutionnaires ont d’importantes idées et perspectives avec lesquelles elles ont à s’investir dans la lutte contre le racisme, dans la résistance contre l’exclusion sociale et économique (nous faisons face à une féminisation de la pauvreté), dans la construction d’une résistance générale à la domination de l’ordre mondial impérialiste - en créant des visions et des perspectives d’une autre vie, d’un autre monde basé sur le droit à la vie, avec la dignité et la liberté pour tout le monde (femmes, enfants et hommes).
Le féminisme révolutionnaire ici en Europe doit agir comme partie du mouvement féministe international et comme partie de la corrélation entre les luttes des différents groupes opprimés (gens pauvres, gens de couleur, gens handicapés, gays/lesbiennes, prisonnierEs, etc.). Si les luttes de tous ces gens se rejoignent, elles seront certainement capables d’aller à un changement révolutionnaire de la société.
Mais la lutte contre les structures patriarcales prennent également place dans la résistance elle-même et dans notre propre relation avec les hommes.
Parce que c’est une illusion que de penser que chaque homme voudrait ou même pourrait abandonner les privilèges que la très vieille construction qu’est le patriarcat lui a donné.
De surcroît, nous nous confrontons aussi à des éléments de nous-mêmes.
Et cela peut être une lutte difficile que de jeter les mécanismes d’oppression que nous portons en nous-mêmes et de faire face à la réalité sans avoir des hommes comme rideau limitatif/de sécurité entre nous et le monde qui nous entoure. Néanmoins ce processus personnel de chaque femme est une condition préalable à un processus de libération féministe.
Personne n’est libre tant que tout le monde n’est pas libre!