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Une militante des Insoumises agressée dans un contexte de tensions entre associations
LE MONDE | 15.02.08
Une information judiciaire pour "dégradations et violences volontaires en réunion, avec préméditation" a été ouverte, mercredi 13 février, après l'agression commise contre des militantes des Insoumises, une association créée par d'anciennes adhérentes de Ni putes ni soumises (NPNS), en désaccord notamment avec l'entrée au gouvernement de la fondatrice du mouvement, Fadela Amara. Dimanche 3 février, un groupe de cinq hommes avait fait irruption dans un lieu privé, à Paris, où se tenait une réunion des Insoumises rassemblant treize personnes.
"Les membres de ce commando ont renversé la table de réunion sur les militantes, cassé une partie du matériel et proféré des menaces verbales. Une militante, prise à partie, a été molestée, jetée contre le mur et frappée", expliquent les Insoumises dans un communiqué. "Celui qui semblait être le meneur du commando a déclaré vouloir "faire passer un message". A plusieurs reprises, il a demandé si "le message (était) clair"", ajoute Safia Lebdi, présidente des Insoumises. Le parquet de Paris évoque un "règlement de comptes" comportant probablement une "dimension politique".
Deux des agresseurs n'étaient pas cagoulés et ont été identifiés par les militantes, qui les connaissaient dans le cadre d'anciennes activités associatives à SOS-Racisme et NPNS. Ces déclarations ont conduit au placement en garde à vue de Gilles Guilain, qui a été mis en examen pour "dégradations et violences volontaires", mercredi 13 février, puis placé sous contrôle judiciaire. Devant les enquêteurs, M. Guilain a reconnu l'"intrusion" et mis en avant un contentieux personnel avec la présidente des Insoumises, Safia Lebdi. Il a indiqué avoir été en état d'ébriété au moment des faits. Cette version est contestée par l'association. "A aucun moment, ils n'ont prononcé le prénom de Safia. Ils demandaient : "Vous avez bien compris ?" à l'ensemble des militantes", témoigne l'une d'entre elles, Sophie Lejeune, qui s'est vu reconnaître deux jours d'incapacité totale de travail.
"Au moment où Fadela Amara a accepté d'entrer au gouvernement, cela a donné lieu à des querelles idéologiques qui ont entraîné des querelles humaines. Il y a eu 36 000 embrouilles entre les uns et les autres", explique l'avocat de M. Guilain, Dominique Tricaud. "Gilles Guilain a eu le sentiment d'avoir été personnellement mis en cause, notamment parce qu'on lui a rapporté que la présidente des Insoumises aurait proféré des insultes à son encontre", ajoute l'avocat pour expliquer l'"intrusion". Gilles Guilain est un proche de SOS-Racisme depuis 1986 et participe à son service d'ordre, ce que confirme l'association. Il a aussi assuré la sécurité de certaines activités de NPNS sans en être adhérent.
Toujours selon son avocat, les policiers l'auraient interrogé sur ses liens avec un proche conseiller de la secrétaire d'Etat à la ville ainsi qu'avec un haut responsable de SOS-Racisme. "Ce ne sont pas des faits véniels. Mais depuis trente ans que je fais de la politique, j'ai vu ça des milliers de fois, avec les SO (services d'ordre) de la CGT ou des factions du PS", relativise M. Tricaud, qui est habituellement l'avocat de SOS-Racisme. "Qu'est-ce qui s'est passé pour que cette plainte ait une écoute pareille, avec des moyens policiers pareils ?", interroge l'avocat, qui y voit "un souhait d'affaiblissement de Fadela Amara". "Cela ne concerne pas SOS-Racisme", indique, de son côté, Dominique Sopo, qui évoque "un coup de pub" de la part des Insoumises. "Dès qu'on cite le nom de SOS, les choses deviennent plus croustillantes", ajoute M. Sopo, soulignant que, dans cette affaire, "il n'y a pas eu mort d'homme". La présidente actuelle de NPNS, Sihem Habchi, parle, elle, d'une agression "regrettable".
Cet incident intervient alors que les relations entre NPNS et les Insoumises sont dégradées. La venue de l'ex-députée néerlandaise d'origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort en raison de ses prises de position sur l'islam, a provoqué des tensions. Selon l'un des organisateurs du meeting de soutien à la militante, dimanche 10 février, NPNS se serait opposée à la présence des Insoumises parmi les associations invitantes "pour des questions de marquage de son territoire". Ces tensions ont conduit les organisateurs à ne faire référence à aucune des deux associations.
Luc Bronner
jeudi 6 mars 2008
Une militante des Insoumises agressée dans un contexte de tensions entre associations
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