lundi 31 décembre 2007

Ségolène Royal présente ses voeux pour 2008

source : Désirs d'avenir
http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_actualites&actu=2032
Bonsoir,

Ce soir j'ai d'abord une pensée particulière pour ceux qui souffrent, qui sont dans la solitude, dans l'abandon, ou qui ont connu au cours de l'année 2007, des drames ou des épreuves.

Je vous souhaite que l'année 2008 vous apporte de l'espoir et un nouveau départ dans la vie, et j'en suis sûre, cela va vous arriver.

Je souhaite à la France, c'est à dire à nous tous, une République plus fraternelle ou chacun et chacune aura le sentiment, et même la certitude, qu'il doit pouvoir avancer, réussir, en comptant sur les autres, et d'abord en comptant sur l'Etat.

Et d'abord, l'Etat doit tenir sa parole et ceux qui ont parlé en son nom doivent faire ce qu'ils ont dit. J'attends par conséquent que l'année 2008 apporte aux bas salaires une hausse conséquente, une revalorisation des petites retraites car je sais beaucoup de personnes âgées dans la difficulté, après avoir travaillé pourtant toute leur vie.

Je veux que l'année 2008 soit comme cela a été promis, l'année de lutte contre la vie chère. Et je souhaite pour la France, c'est à dire pour nous tous, que les garanties fondamentales soient renforcées et non pas fragilisées. Pouvoir se soigner, se loger, faire réussir ses enfants à l'école. Recevoir un juste salaire de son travail, pouvoir préparer l'avenir, pouvoir accéder aussi à la culture, tout cela la France a les moyens de pouvoir l'apporter à chacun et à chacune.

Un État fort doit aussi garantir une égalité de développement sur l'ensemble du territoire national et dans les Outre mers. Chacun a le droit d'accéder à la liberté de choix de sa vie, et en même temps aux conditions qui vont garantir cette liberté.

Le monde est devenu un village, rien de ce qui se passe à l'autre bout de la planète nous est étranger. Chaque événement a maintenant une incidence sur toutes les parties du globe. C'est pourquoi si nous voulons ensemble maîtriser les fanatismes, les terrorismes, les atteintes insupportables à l'environnement, alors nous devons faire converger nos politiques diplomatiques pour que les valeurs de protection de la personne humaine l'emportent partout et toujours sur les valeurs financières ou sur l'obscurantisme. C'est cela aussi que je souhaite.

Le temps presse, la France mérite beaucoup mieux que cette juxtaposition entre des comportements ostentatoires et d'un luxe insolent d'un coté, et tant de précarité ou de fragilité pour le plus grand nombre de l'autre.

La France mérite mieux oui, parce que nous avons du potentiel, de l'énergie, du talent dans nos laboratoires, nos entreprises, nos écoles. Toute cette énergie là, pendant l'année 2008, doit être mise au service d'une croissance enfin retrouvée.

Le temps presse, le potentiel est là, et c'est pourquoi je souhaite que l'année 2008 soit l'année de la morale des comportements et des résultats.

dimanche 30 décembre 2007

Les parents sont plus attentifs à la scolarité des garçons Par Chloé Leprince

Les parents sont plus attentifs à la scolarité des garçons
Par Chloé Leprince

source : Rue89 http://rue89.com/2007/10/30/les-parents-sont-plus-attentifs-a-la-scolarite-des-garcons


Bleu ou rose? Foot ou dessin? Anglais ou italien? Les parents s'impliquent différemment dans la scolarité des filles et dans celle des garçons. Même si les filles ont de meilleurs résultats, les parents investissent davantage d'espoir dans le cursus de leur fils.


L'Insee se penche depuis quinze ans sur la question. Et deux études, l'une de 1992, l'autre de 2003, montrent que l'ambition parentale pour les filles n'a pas vraiment gagné du terrain. Les critères? Pas tant le fait d'avoir (ou pas) le bac: les chiffres, assez proches à partir du collège, placent même les filles en tête. Mais plutôt l'orientation.

Les parents suivent en effet de plus près les devoirs des garçons, et plus encore leur orientation. Et privilégient notamment soit des filières plus élitistes, soit des cursus réputés offrir de meilleurs débouchés, quitte à ce qu'ils soient plus courts. Des "études plus rentables", dit l'enquête Insee.


Les filles "moins poussées" et plus autonomes dans leurs choix


Au niveau du bac, on encourage davantage les garçons vers un bac scientifique -"la filière la plus rentable des filières générales sur le marché du travail", selon l'Insee-, "alors que les filles sont justement meilleures en maths", précise Marie Gouyon, qui signe avec Sophie Guérin la dernière enquête. Au bac, on retrouve à l'inverse 80% de filles dans les filières littéraires.

Autre signe: une implication moindre des parents dans le choix des langues pour les filles, qui décident davantage elles-mêmes. Au final, c'est plutôt espagnol pour les filles, et allemand pour les garçons, pour la deuxième langue.

Les deux chercheuses constatent que les filles sont "moins poussées" et laissées davantage autonomes sur les choix qu'elles font durant leur scolarité. Or, en laissant les filles s'orienter en faveur de leurs matières de prédilection, les parents font "un arbitrage au profit des garçons, en comptant sur l’autonomie des filles", selon Marie Gouyon et Sophie Gérin. Ces dernières tombent dans ce que l'Insee appelle "un mécanisme d'auto-élimination". Une forme d'autocensure entretenue par la représentation qu'on se fait de la réussite, à la maison mais aussi à l'école


En classe aussi, des critères d'évaluation différents


En classe, les études montrent que l'on prend d'ailleurs moins en charge les filles. Avec une attente plus forte de la part des professeurs sur des questions de présentation des devoirs et de travail individuel, là où ce sont plutôt les interventions et "la richesse des idées" qui seront valorisées chez les garçons.

Du côté de l'Education nationale, on reconnaît qu'il reste du chemin d'ici une égalité scolaire effective. "Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons et elles redoublent moins", précise le ministère, qui cherche à valoriser une orientation plus balancée:

"Moins soucieuses que les garçons des débouchés professionnels, elles hésitent encore à s'engager dans les filières sélectives: un quart de filles seulement en classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques. Malgré leurs bonnes performances scolaires, les filles ne diversifient pas assez leur choix d'orientation.

"Ce constat met en évidence la persistance des préjugés et des stéréotypes dans la société et sans doute aussi dans l'école. L'insertion professionnelle des filles pâtit ensuite de l'étroitesse de ces choix de départ."

Depuis deux ans, l'objectif du gouvernement est de rehausser de 20% la proportion de filles dans les rangs des classes scientifiques d'ici 2010. Avec, en ligne de mire, une meilleure insertion des femmes sur le marché du travail.

Pour l'heure, elles sont plus nombreuses à être au chômage ou à vivre d'un emploi précaire.

samedi 29 décembre 2007

Benazir Bhutto



Benazir Bhutto, née le 21 juin 1953 à Karachi, morte assassinée ce 27 décembre 2007 à Rawalpindi, femme politique pakistanaise ; Première ministre du Pakistan de 1988 à 1990, puis de 1993 à 1996, fut la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays musulman.

Ils ont buté Benazir Bhutto ! par Bernard Dugué

Ils ont buté Benazir Bhutto !
par Bernard Dugué
source : Agora vox
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33609

Ils ont assassiné Bhutto ! Une formule qui pour les Pakistanais pourrait bien résonner d’un funeste présage, comme pour nous, le « Ils ont assassiné Jaurès ! » renvoie à une période tragique de l’Histoire. Souhaitons que la réplique à cet acte odieux soit à la hauteur des menaces qui, de tous temps, ont mis les civilisations en péril. Par le fait d’une catégorie d’individus au psychisme détraqué, pénétrés de haine et de ressentiments au point de buter ceux qui pensent différemment. Le fanatisme est hélas universel. On le trouve partout, logé comme un ver vénéneux rongeant les longs efforts de l’humanité pour parvenir à la civilité. C’est un fanatique nationaliste qui assassina Jaurès et un fanatique islamiste qui a tué Benazir. Mais le pluriel s’impose. Il faut dire « Ils ». Ces gens sont organisés, se soutiennent dans leurs passions, leurs obsessions marquées par l’ignorance car c’est là aussi l’un des nerfs du problème. Le fanatique est fermé, son cerveau est embastillé dans des idées fixes sur ce qui doit être. Le fanatique a horreur de tout ce qui ouvre le réel, libère l’espace des possibles, invente un monde différent de ce qu’il a conçu dans son petit cerveau. Le fanatique rêve d’un monde où tout est conforme à la tyrannie de sa petite pensée. L’infini et l’inconnu l’inquiètent. Il fuit même la transcendance ou du moins, paraphrasant Gorgias, il dit que l’homme est la mesure de la transcendance et que, lui, il est la juste mesure d’une société qui se conçoit comme une addition de gens qui voient et pensent comme lui.

Autant dire qu’accoler une religion au fanatisme est pour le moins falsificateur sur la nature de ces phénomènes trop humains hélas. La religion ouvre vers le sens et la transcendance. Elle n’a pas vocation à fermer les gens sur leur vision égocentrique, leur mental limité, leur univers social étriqué, leur esprit sclérosé. Il est donc pénible de désigner l’islamisme. A défaut, on le dit radical. Le nationalisme de l’assassin de Jaurès fut lui aussi radical, étranger à la belle idée de nation campée par Renan. Le fanatique est replié sur l’immanence. Comme du reste le fan dans nos sociétés consuméristes, entouré de ses reliques, vivant par et pour son idole, mais à titre privé, individuel, sans menacer la société. D’autres se ferment sur leur univers consumériste. Le Pakistan, doté de l’arme nucléaire, est une société contrastée avec des zones de grande pauvreté. Et c’est ce qui constitue un terreau pour le fanatisme. Quand on n’a pas les moyens d’inventer les possibles ou de se perdre dans la consommation, on veut imposer une société à hauteur spartiate.

Ces mises au point effectuées, rendons un simple hommage à cette grande dame de la politique qui doit aussi nous rappeler quelques vérités, la moins importante étant que cette grande dame émane de la bourgeoisie éclairée pakistanaise, nous renvoyant quelques échos de notre histoire et les grands moments de la IIIe République. Il faut maintenant insister sur les desseins que cette ancienne Première ministre avait en tête pour le Pakistan, se positionnant, un peu à l’image du général de Gaulle en 1958, comme un recours pour son pays dans une crise de grande ampleur. Restons modeste et ne virons pas au panégyrique en comparant deux statures différentes, mais qui ont comme point commun d’avoir été la cible d’un attentat qui, pour notre général, a avorté alors que, hélas, l’affaire a été liquidée pour Mme Bhutto. Cette dame qui s’est fendue d’une tribune audacieuse dans Le Monde où elle déclarait, non sans quelques raisons, que son pays en était à la croisée des chemins, à l’instar de la Sécession en 1860 pour les Américains. Et je me permets d’ajouter, à l’instar de la France en 1914 (cf. Jaurès). Mais le plus important dans sa tribune, c’est son appréciation du terrorisme qui, selon elle, est renforcé lorsque le pouvoir devient coercitif pour ne pas dire dictatorial. Elle désignait implicitement le général Musharraf, responsable des troubles dans le pays qu’il dirige. C’est la même qui lors de l’attentat avorté d’octobre, mettait en cause le système de sécurité qui aurait dû déjouer une bombe pour le moins artisanale (étrange, cela ressemble au 11-Septembre). Ajoutons que ce général n’a fait preuve d’aucun zèle spécial à accueillir, défendre, protéger, celle qui voulait en découdre avec les idées et les urnes. Pour Musharraf, Benazir était plutôt un élément perturbant son jeu politique qu’une chance pour l’avenir du Pakistan. Ce Musharraf qui, connivence oblige, n’est pas mis en cause par la déclaration de G. W. Bush, son banquier en quelque sorte puisqu’il faut rappeler que le Pakistan bénéficie d’une bienveillance financière des Etats-Unis, pour un résultat que, maintenant, on peut se permettre de jauger. D’autant plus que Bhutto, dans sa tribune du Monde, mettait en cause le soutien international bien trop peu regardant à l’égard du régime instauré par Musharraf. Cet assassinat signe un symbole, sans doute une clé pour le monde qui viendra après 2007. Tout dépend comment le signe sera interprété.

Que cette mort d’une grande dame serve de leçon, notamment pour notre président bien approximatif et laudateur avec un ignorant excès sur l’espérance, la religion, le sens du sacrifice et les prétendues limites de la laïcité pour résoudre quelques aspirations sociales auxquelles le religieux pourrait pallier. Certes, le contexte de la France est différent de celui du Pakistan, mais notre président devrait quand même méditer sur ses bons et mauvais points distribués aux religieux et laïcs lors du discours de Latran. Car, si sacrifice d’une vie exemplaire il y eut, ce fut celle de Mme Bhutto, au nom des libertés, de la défense de la civilisation démocratique, d’une laïcité pour son pays, contre les intégrismes religieux et les jeux complices et malsains des castes militaires et autres oligarchies disposées à pactiser et instrumentaliser la misère spirituelle des masses musulmanes comme chez nous, Sarkozy instrumentalise le christianisme pour colmater par quelques expédients d’espérance la baisse du pouvoir d’achat des pauvres, aggravée du reste par sa politique antisociale.

Pour achever ce billet et rendre hommage à Bénazir, à elle le dernier mot et sachons apprécier son verbe et prendre acte du message qu’elle délivra et qui vaut sans doute bien au-delà des frontières pakistanaises :

« Dans le Pakistan démocratique, les mouvements extrémistes ont toujours été très minoritaires. Dans toutes les élections démocratiques organisées dans mon pays, les partis religieux extrémistes n’ont jamais rassemblé plus de 11 % des voix. Dans un contexte démocratique, l’extrémisme a toujours été marginalisé par le peuple pakistanais. En revanche, à chaque période de dictature - notamment sous la dictature militaire du général Zia-ul-Haq dans les années 1980, mais malheureusement aussi sous celle du général Musharraf depuis une dizaine d’années -, l’extrémisme religieux a pu prendre pied dans mon pays.

Que cela soit dû au fait que les dirigeants comme le général Zia ont manipulé et exploité la religion pour servir leurs propres objectifs politiques, ou au fait que la dictature suscite par elle-même des sentiments de dépossession et de désespoir, il demeure que l’extrémisme représente aujourd’hui une menace pour mon pays, pour la région et pour le monde. Ces extrémistes constituent la boîte de Pétri du terrorisme international. Cela n’a rien de fatal. La tendance doit être inversée, et il est possible d’y parvenir. » (B. Bhutto, 4 septembre 2007)

Ségolène Royal visite un centre d'hébergement et réclame des mesures énergiques

Ségolène Royal visite un centre d'hébergement et réclame des mesures énergiques



PARIS, 24 déc 2007 (AFP) - Ségolène Royal a visité lundi, veille de Noël, un centre d'hébergement du Secours catholique à Paris, réclamant des mesures "énergiques" pour résoudre la crise du logement, comme la substitution de l'Etat aux communes défaillantes en matière de logements sociaux.

"Le jour de Noël, c'est là sans doute qu'on prend conscience de la façon la plus aiguë des inégalités criantes, qui loin de se réduire s'aggravent", a affirmé l'ex-candidate à la présidentielle après avoir discuté avec des habitants de la cité Saint Martin, dans le quartier de l'Arsenal (IVe arrondissement) .

L'immeuble, dans ce quartier cossu, abrite quelque 150 personnes - plus de 200 en comptant les chambres d'hôtels et appartements liés au centre. Célibataires, divorcés, familles entières avec enfants - une soixantaine d'enfants au total - ont échu là.

Les témoignages fusent: qui a perdu son logement après un licenciement, qui après un divorce. L'emploi n'est seul en cause: "l'immigration, la violence conjugale" sont aussi facteurs d'exclusion, souligne la directrice, Catherine Cabbanes.
"La moitié des personnes hébergées ici travaillent", souligne-t-elle.
"La crise du logement touche les exclus et les bas salaires mais aussi les catégories moyennes", souligne Mme Royal.

Le centre ne peut plus remplir sa fonction d'accueil "d'urgence" puisqu'en application de la loi du logement opposable les associations sont tenues de garder leurs pensionnaires tant qu'ils n'ont pas trouvé à se reloger.
Désormais, "il y a une problématique de la sortie" qui a conduit à "un "engorgement", alors que la demande explose, souligne Mme Cabbanes. Elle rappelle le manque notamment de maisons relais permettant le relogement, alors "qu'un tiers des personnes du centre sont pourtant éligibles à un logement social".

"Je demande au gouvernement et au Président de la République d'agir, il y a eu des promesses de campagne, on attend des mesures énergiques et efficaces, qu'on passe des discours aux actes", lance Mme Royal.

Pour elle, "des solutions simples" existent et si le gouvernement ne les prend pas c'est qu'il "ne veut pas bousculer" les communes de droite qui ne respectent pas leurs obligations.
Elle propose que "l'Etat se substitue aux 700 communes qui ne construisent pas les 20% de logements sociaux" imposés par la loi, et aussi à celles qui ne respectent pas "le quota d'un logement d'urgence pour 1.000 habitants".
Elle demande également de "donner aux communes la possibilité de réquisitionner des logements vacants spéculatifs" et que l'Etat mette "à disposition des communes" pour construire du logement social, les terrains qu'il compte vendre dans les villes.
Mme Royal salue enfin "le travail extraordinaire des associations". "Sans elles la misère serait encore plus forte".

vendredi 21 décembre 2007

Un arbre dans la tête

Quand je pense que je vais devoir m’acquitter de la redevance...

Quand je pense que je vais devoir m’acquitter de la redevance...
Publié le 21 mai 2007
par mauvaise herbe
sur http://www.archipelrouge.fr/spip.php?article47


La doxa libérale continue d’articuler son règne incontesté et incontestable sur l’ensemble de nos chaines, pas de répit, voilà qu’à peine sortis de table , ils nous re-concoctent leur tambouille indigeste : matraquage de sondages (force est de constater que l’ump est le bon choix puisque celui du plus grand nombre) ; Dénonciation quasi quotidienne de l’assistanat : ces rmistes et chomeurs feignasses et parasites...
L’oligarchie financière poursuit dans ses tribunes l’infusion de cette si pratique opposition idéologique : Travailleurs/profiteurs Pendant que les inégalités quant à la répartition des richesses atteignent des sommets d’indécence, comme il est confortable d’orienter l’opinion derrière l’index accusateur devant lequel les victimes deviennent les responsables de ce déséquilibre toujours plus profond ! Cela présente de toute évidence plus d’intéret que de dénoncer les patrons qui touchent plus de cent fois le salaire de leurs employés. Bien-sûr certains osent désigner l’aberration des parachutes dorés, mais il s’agit là d’un epiphénomène, un excès ponctuel.
Pendant que se bâfrent amphitryons et convives la machine médiatique déroule l’arsenal de l’intoxication et conditionne nos esprits domestiques à cracher sur "les chiens" dont la subsistance dépend des miettes qui tombent de la table.
"Travaillez plus pour gagner plus" à défaut d’émanciper nos esprits émancipons l’accès pour tous aux écrans plasma ! Bref.

Dandi alias mauvaise herbe

jeudi 20 décembre 2007

L'île aux fleurs - Ilha das Flores



Réalisation : Jorge Furtado
Durée : 12 min
Date de sortie : 1989 (Brésil)

...

L’oscar du slogan misogyne

source : L'hebdo des socialistes n°469

par Laurence Rossignol, secrétaire nationale chargée des droits des femmes

Entre les annonces sur l’égalité professionnelle du lundi et celles sur le pouvoir d’achat du jeudi, la sollicitude pour les femmes n’aura pas duré 3 jours. Travailler plus ? Le gouvernement Sarkozy devrait le proposer aux 900 000 femmes en temps partiel contraint qui, par exemple dans le secteur des aides à la personne, ne parviennent pas à dépasser 15 heures par semaine. Elles ne demandent qu’à travailler davantage ! Mais ce ne sont pas elle qui décident !

Et quant à celles qui travaillent à temps plein et cumulent déjà une double journée, entre boulot, enfants et tâches domestiques, comment vont-elles trouver le temps de faire des heures supplémentaires ? Il leur reste encore la nuit et le dimanche. La droite propose de « libérer » le travail le dimanche. Ce sont principalement les métiers du commerce qui sont visés, ceux dans lesquels les femmes sont nombreuses. Elles apprécieront et les enfants aussi ! « Travailler plus pour gagner plus » mériterait bien d’être nominé aux oscars du slogan misogyne.

Le film censuré par le Président de Paris 4 ! "Universités, le grand soir"

mercredi 12 décembre 2007

source : http://areser.blogspot.com/2007/12/le-film-censur-par-le-prsident-de-paris.html

Pour signer la pétition :
http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1422











Ce film est visible sur le site de l'Autre Campagne: http://www.lautrecampagne.org/

Voilà l'objet de la censure :

Un film de L’autre campagne et Sauvons la Recherche Paris
Réalisé par Thomas Lacoste

Régulièrement les gouvernements de droite comme de gauche rêvent de prendre le contrôle sur l’Université et de transformer la Recherche en un vaste bureau d’études. Cette fois l’attaque est particulièrement brutale. Profitant de la crise profonde qui frappe des établissements universitaires dépourvus de moyens et confrontés à un afflux sans précédent d’étudiants, le gouvernement souhaite instaurer un système inégalitaire, localiste, autocratique, de plus en plus dépendant de la commande publique et privée.

Dans ce film chercheurs, enseignants, syndicalistes viennent démonter les pièges d'une réforme rétrograde et rappeler quelles sont les conditions de production et de transmission d'un savoir universel accessible au plus grand nombre qui devraient guider une réforme réellement progressiste de l'Université.

Nous vous invitons à faire connaître, circuler et projeter le film "Universités, le grand soir". Il peut être publié sur des sites internet. Nous vous demandons cependant une seule mention obligatoire :

"Pour soutenir le film Universités, le grand soir réalisé par Thomas Lacoste et les futurs opus de la série "Réfutations" vous pouvez acheter le DVD 12 € (frais de port inclus) par paiement en ligne sur le site www.lautrecampagne.org ou par chèque à l'ordre de L'Autre association, 3, rue des Petites Ecuries, F-75010 Paris. Le DVD comporte en plus du film, les entretiens dans leur version intégrale et l'ensemble des données chiffrées. Nous vous invitons à le faire connaître, circuler et projeter."

Avec par ordre d’apparition :
- Christian de Montlibert, sociologue, professeur émérite à l’Université Marc Bloch de Strasbourg (CRESS), directeur de publication de la revue Regards sociologiques et président de l’Association des amis d’Abdelmalek Sayad. Auteur de Savoir à vendre : l’enseignement supérieur et la recherche en danger (Raisons d’agir, 2005);
- Anaïs de Courson, comédienne;
- Christophe Charle, historien, professeur à l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et à l'Institut d'étude politiques de Paris, membre de l'Institut universitaire de France, directeur de l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (IHMC-CNRS-ENS) et président l'Association de réflexion sur les enseignements supérieurs et la recherche (ARESER);
- Jacqueline Heinen, sociologue, professeure à l'Université de Versailles, présidente du Conseil d'administration de la CP-CNU (Conférence permanente du Conseil national des universités), membre du laboratoire Printemps (CNRS) et co-directrice de la revue Cahiers du Genre;
- Eric Herbert, physicien, post-doc au Laboratoire ondes et acoustiques (LOA-ESPCI) à l'Université Denis Diderot - Paris VII;
- Sophie Pochic, sociologue, chargée de recherche au CNRS, Centre Maurice Halbwachs (EHESS-ENS) et membre du Conseil d'administration de Sauvons la recherche Paris;
- Daniel Steinmetz, chimiste, ingénieur de recherche au Laboratoire de Génie Chimique de Toulouse, élu au Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS-CGT) et au Conseil d'administration du CNRS;
- Bernard Convert, sociologue, chargé de recherche au CNRS au Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (CLERSE) à l'Université de Lille I. Auteur de Les impasses de la démocratisation scolaire : Sur une prétendue crise des vocations scientifiques (Raisons d’agir, 2006);
- Hélène Combes, politiste, chargée de recherche au CNRS (CRPS) à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne) et membre Sauvons la recherche Paris;
- René Bagorski, conseiller confédéral CGT chargé des activités de la formation initiale et continue;
- Frédéric Neyrat, sociologue, maître de conférences à l'Université de Limoge (GRESOC) et membre de l'ARESER. Co-auteur de Universitas Calamitatum, Le livre noir des réformes universitaires (Editions du Croquant, 2003) et Pour l’éducation permanente (Syllepse, 2005)."

Contact : gdebregeas@gmail.com, jerome.bourdieu@ens.fr, Sophie.Pochic@ens.fr, info@lautrecampagne.org

Publié par ARESER

mardi 18 décembre 2007

Le livre de Sergio González Rodríguez sur le féminicide de Ciudad Juárez (Mexique) une radiographie du mal et un réquisitoire contre l’impunité

Publié le 4 septembre 2007
par dandi

4 septembre 2007, par PIERREOLIVIER

VIENT DE PARAÎTRE
Des os dans le désert
de Sergio Gonzales Rodriguez (Auteur),
Vincent Raynaud (Préface), Isabelle Gugnon (Traduction)

Le matricule des anges, septembre 2007

LA VILLE MAUDITE


Le livre de Sergio González Rodríguez sur le féminicide de Ciudad Juárez (Mexique) est à la fois une radiographie du mal et un réquisitoire contre l’impunité.


L’affaire aura fait le tour du monde, mobilisé les forums et les ONG. Le juge anterroriste espagnol Baltasar Garzón parla de crimes contre l’humanité. L’auteur de ces pages, écrivain et journaliste mexicain, d’un des plus « stupéfiants » mystères criminels de tous les temps. Bienvenue dans enfer. Bienvenue dans « la quatrième dimension », dira l’ex-agent du FBI Robert K. Ressler, spécialiste des meurtres en série (il servit de conseil pour le film Le Silence des agneaux) convié sur place. De 1993 à 2007, près de 500 jeunes femmes ont été assassinées à Ciudad Juárez, 1,4 million d’habitants, ville-frontière du nord du Mexique, en face d’El Paso (Texas), sans compter des centaines de disparues. Le mode opératoire était souvent identique : enlèvement, séquestration, viol, strangulation, tortures, avant que les corps mutilés ne soient retrouvés dans des terrains vagues.

La plupart des victimes étaient pauvres, et travaillaient dans les maquiladoras, ces usines d’assemblage à capitaux étrangers qui emploient une main-d’œuvre bon marché. Située aux portes du désert, Ciudad Juárez est une ville « à la splendeur révolue ». Celle qui inventa le cocktail Margarita et où les vedettes de cinéma, les toreros et les coureurs automobiles venaient s’y amuser est devenue une enclave surpeuplée de l’économie mondialisée – avec ses migrants, ses fêtards, ses gangs, ses trafiquants de drogue. « Comme dans d’autres pôles frontaliers de la planète, exploiter le corps apparaît comme un besoin pressant », avance le journaliste.

C’est donc dans cette « arène de la violence » que s’inscrit la méticuleuse enquête de González Rodríguez. Alimentée de témoignages, de rapports, d’études, d’informations médico-légales, elle forme un puzzle éprouvant à reconstituer, mais où chaque pièce éclaire la face cachée du féminicide. Car pour l’auteur, la question du mal n’est pas métaphysique, mais politique, sociale, culturelle. Rituels sataniques, snuff movies, assassins soucieux de divertissement (spree murders), prédateurs imitateurs ? On ne saura pas. Mais des corps ont été découverts près de ranchs de grands propriétaires où des narcotrafiquants organisaient des orgies. Et peu à peu, dans cette épaisse confusion, un tissu de complicités apparaît entre le crime organisé et les différentes institutions, expliquant l’impunité dont bénéficieraient les auteurs. Car la corruption, à Ciudad Juárez, fait office de lien social. C’est une ville où la police élucide 2,58% des affaires criminelles, où le baron d’un cartel peut être le frère du procureur général, où les trafiquants de drogue, ici plus qu’ailleurs, sont des investisseurs comme les autres, et « reçoivent protection » en retour de leurs investissements. « Tous tirent des avantages de secrets partagés », résume l’auteur, du monde de l’entreprise jusqu’au sommet de l’État. La police locale retiendra ainsi longtemps sa version de l’affaire : les victimes menaient « une double vie », et les faits sont imputables à leurs « mœurs dissolues ».

Les services judiciaires, quant à eux, ont déclaré sans rire qu’il s’agissait davantage de « problèmes (…) d’éducation et d’un manque de respect vis-à-vis d’autrui », préférant le terme de violences domestiques. D’où des enquêtes bâclées, arrestations arbitraires, négligences à la chaîne, « propagande dénigrante », mensonges : il faut pour les autorités « trouver des coupables, ou alors en inventer ». Un chimiste égyptien, Sharif Sharif, sera ainsi condamné à trente ans de prison, sans qu’aucune preuve ne soit établie. Des os dans le désert, qui est aussi un livre sur l’exercice du pouvoir, excède le simple cadre du document d’investigation.

Sans pathos, avec une façon quasi-clinique, obsessionnelle et circulaire de présenter les faits, González Rodríguez plonge le lecteur dans un monde autre. C’est que le mystère de Ciudad Juárez où les femmes « trouvent la mort en attendant l’autobus » relève autant de la fantasmagorie que de l’étude des gouffres. L’écrivain chilien Roberto Bolaño, pour qui « la mémoire est sans limite. Le désespoir, la douleur sont l’unique limite humaine », s’en inspirera d’ailleurs dans 2666, roman posthume à paraître l’an prochain chez Christian Bourgois. Philippe Savary

Sergio González Rodríguez Des os dans le désert

Traduit de l’espagnol (Mexique) par Isabelle Gugnon, préface de Vincent Raynaud, Passage du Nord-Ouest, 378 pp., 23€

Mexique : marche contre le féminicide en Ciudad Juárez

Publié le 7 juillet 2007
par dandi site : http://mauvaiseherbe.wordpress.com/

Mexique : marche contre le féminicide en Ciudad Juárez

le samedi 7 juillet 2007

lu sur http://paris.indymedia.org/

Ciudad Juárez s’est mobilisée hier pour demander que l’État mexicain mette fin au plus grand féminicide du continent. Familles de fillettes et de femmes disparues, organisations civiles, journalistes et une grande partie de la communauté de la ville contiguë avec le sud des États-Unis ont pris les rues le matin lors d’une marche silencieuse et chargée de dramatique. Tandis que dans les 14 dernières années on a trouvé les corps de près de 400 femmes violées, torturées et mutilées, les organisations sociales estiment que la tragédie est encore plus grande puisqu’il y en aurait quatre mille de disparues. Tandis que marchaient des centaines de personnes dans le nord mexicain, dans d’autres villes du monde de petits rassemblements étaient réalisés en solidarité.

Convoqués par l’organisation Nos Filles de retour à la Maison, des centaines de familles, d’amis et d’habitants ont marché avec un seul objectif : "Nous exigeons justice". Chaque famille portait un t-shirt blanc avec la photographie, le nom et la date de disparition de son être aimé. "Nous voulons que les fillettes et les femmes disparues apparaissent et que des actions soient réalisées pour prévenir de nouvelles disparitions", assuraient les organisatrices. La marche a commencé à dix heures du matin dans le centre de la ville et s’est terminée par une protestation en face du ministère public, qui s’occupe des délits contre la femme. A cet endroit ils ont installé des croix en bois peintes de couleur rose et des fleurs.

Le but de la mobilisation était de sensibiliser le gouvernement, autant au niveau local que national. Selon les organisations sociales et les famillles des victimes, l’inaction et l’indifférence étatique ont permis la perpétuation de ce mal qui afflige la ville du nord du pays depuis 1993. Bien qu’il soit possible qu’il y ait quelques cas préalables, on croit que ce fut cette année là qu’ont commencé à s’enregistrer des meurtres et des disparitions de femmes, tous avec des caractéristiques très similaires.

Toutes sont jeunes, jolies et, en général, travaillent dans les ’maquiladoras’. Quand la police parvenait à trouver leurs corps, ceux-ci avaient été jetés dans des terrains vagues, avec des marques de tortures, de viols réitérés et de mutilations, principalement dans les organes sexuels. Selon une information du Ministère public de l’année dernière, il n’y a pas de patron commun dans ces meurtres et disparitions, et seulement 78 cas sur les centaines enregistrés -la majorité ne font pas partie des chiffres officiels- étaient qualifiés d’attaques sexuelles.

Cette analyse gouvernementale contraste avec les informations présentées ces dernières années par des organisations nationales et internationales, comme la Commission Nationale des Droits de l’Homme, les Nations Unies, Amnistie Internationale et la Commission Interaméricaine de Droits humains. Hier des lettres d’organisation de défense des droits humains ont été remises aux ambassades mexicaines de Hollande, Suisse, Espagne, Australie, Allemagne, Italie, Canada. À Montevideo, un groupe s’est réuni en face de l’ambassade mexicaine et a remis une lettre, dans laquelle sont exigées des actions concrètes pour freiner le féminicide dans ce pays.

Pagina/12, 6 juillet 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr

L’indifférence est le terreau de l’impunité.


Guatémala et Mexique : la vie des femmes ravagée par les brutalités dans l’indifférence générale

sur Amnesty international

17 septembre 2007

Des milliers de femmes ont été enlevées, violées, torturées et tuées au cours des dix dernières années au Guatémala et au Mexique. Or, ces affaires font souvent l’objet d’enquêtes bâclées – lorsqu’il y a une enquête – et les responsables sont rarement poursuivis en justice.

Depuis 2001, plus de 2000 femmes et jeunes filles ont été victimes de meurtre au Guatémala, avec une moyenne annuelle d’environ 580 victimes. Le nombre d’homicides de femmes et d’hommes est très élevé dans le pays mais, selon les Services du procureur des droits humains, les victimes de sexe féminin subissent en outre des atrocités et des violences physiques directes, notamment des viols : « La différence, c’est que les femmes, ils les font souffrir davantage avant de les tuer. »

Au Mexique, 67 p. cent des femmes de plus de quinze ans ont subi des violences chez elles, à l’école ou sur leur lieu de travail.

Enquête nationale sur la dynamique des relations dans le foyer, réalisée en 2006 par l’Institut national des statistiques et le Fonds de développement des Nations unies pour la femme

Au Mexique, la situation n’est guère meilleure. Les violences domestiques et familiales, y compris les violences sexuelles, sont fréquentes et seraient particulièrement marquées dans les communautés indigènes, qui comptent parmi les populations les plus marginalisées et vulnérables du pays. Mais il est rare que les victimes dénoncent ces atteintes à leurs droits fondamentaux, car la société ne prête pas attention à la violence contre les femmes, la nie ou la juge avec indulgence, et le système pénal remplit rarement sa tâche. « Dans le Guerrero, les femmes n’ont pas accès à la justice », souligne Neil Arias, avocate au sein de l’organisation mexicaine de défense des droits humains Tlachinollan. C’est notamment dans l’État de Guerrero que vivent les populations indigènes les plus nombreuses et les plus pauvres du Mexique. « Les autorités ne sont pas à l’écoute des femmes qui veulent dénoncer la violence [...] Elles se contentent de vous dire de faire la paix avec votre mari et de lui obéir […] Elles ne veulent pas faire plus. »

Au Guatémala, les victimes sont confrontées à une apathie similaire : les autorités ne mènent que des parodies d’enquêtes et ont tendance à reprocher aux femmes d’être responsables de ce qui leur arrive. « Ils s’en fichent », lance Jorge Velásquez à propos de l’attitude des pouvoirs publics face au meurtre de sa fille Claudina, une étudiante en droit de dix-neuf ans abattue en 2005.

« Selon eux, ce n’était pas la peine d’ouvrir une enquête sur la mort de Claudina, explique Jorge Velásquez. Ils ont établi quatre raisons principales [pour justifier leur décision] : 1) l’endroit où on l’a retrouvée ; 2) elle portait un collier ; 3) elle avait un piercing au nombril, et 4) elle portait des sandales. »

Des tentatives d’amélioration

Cette année, le Mexique a adopté une loi fédérale renforçant le droit des femmes de ne pas être soumises à la violence. Il a également créé les Services de la procureure spéciale chargée d’enquêter sur les violences contre les femmes. Mais des femmes continuent d’être tuées, notamment dans des villes comme Ciudad Juárez et Chihuahua. Même si dans certains cas les enquêtes sont plus sérieuses, les responsables font encore très rarement l’objet de poursuites et de condamnations dans le pays.

En septembre 2006, le Guatémala a mis en place un Institut national des sciences médicolégales, qui réunit l’ensemble des services de médecine légale de différents organes gouvernementaux. Mais aucun budget n’a encore été alloué à cet institut, ce qui constitue un nouvel exemple de l’indifférence du gouvernement.

« Quand une femme meurt au Guatémala, on dit que c’est parce qu’elle l’a cherché, déplore Jorge Velásquez. Si elle meurt, c’est parce qu’elle s’est retrouvée là où elle n’aurait jamais dû être. C’est dur à dire, mais ils pensent peut-être que Claudina faisait partie d’un gang ou qu’elle se prostituait. Comment peut-on élucider une affaire si on ne s’y intéresse pas ? Il n’y a qu’un mot pour décrire cette attitude : l’indifférence. Et l’indifférence est le terreau de l’impunité. »

lundi 17 décembre 2007

Women rights in the world / Droits des Femmes dans le monde

Avertissement de la réalisatrice
Attention certaines images sont vraiment violentes et peuvent choquées. J'ai longuement hésité à la mettre mais à un moment donné il faut bien se confronter à cette odieuse réalité.

Par MANWORLD
Partout dans le monde, quelles que soient les religions, les régimes les femmes, les fillettes ont toutes été ou sont encore aujourd'hui victimes de discriminations.
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EN FRANCE

En France a été publié en 2006, par l'observatoire national de la délinquance, une étude sur "les éléments de mesures des violences conjugales". Il a été dénombré, pour l'année 2004, 25 hommes et 162 femmes tués par un conjoint ou un concubin..

Une étude, menée par la délégation aux victimes du ministère de l'intérieur et rendue public le 25 novembre 2006 par le ministère de la parité, dénombre, pour les neuf premier mois de 2006, que 113 homicides ont été commis au sein du couple, dont 83% des victimes étaient des femmes. Dans près de la moitié des cas, les couples étaient séparés ou en instance de séparation.

De plus, les homicides conjugaux provoquent des décès "connexes" puisque 10 enfants ont trouvés la mort en même temps que l'un de leur parent. Pour les 18 cas de femmes auteurs d'homicides sur leur compagnon, il est enfin à souligner que 12 d'entre elles étaient victimes de violences conjugales.

L'Ile de France, région la plus violente
8 décès en Seine-Saint-Denis, 6 dans les Yvelines, 4 en Seine-et-Marne. La région parisienne est première en matière de violences familiales meurtrières. Viennent ensuite le Pas-de-Calais (5), la Gironde (5), et le Bas-Rhin (4). 42 départements seulement n'ont connu aucun homicide conjugale en 2006.

1 300 000 femmes seraient confrontées, dans leur vie de couple, à des violences, verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles, selon une enquête réalisée auprès de 6 970 femmes.

48 000 femmes auraient été violées ou victimes d'une tentative de viol dans l'année. La plupart du temps, le violeur est un proche. Au cours de leur vie, 11% des Françaises ont subi au moins une agression sexuelle.

Sur leur lieu de travail, 2% des femmes sont confrontées à un harcèlement sexuel. Il s'agit le plus souvent d'avances, d'attouchements ou d'exhibitionnisme.
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Cette vidéo est en réaction à tout ce que je peux lire et voir ici comme propos absolument immondes sur les femmes. Sur la remise en cause de droit, de liberté fondamentale.

Sur l'attitude de personnes souvent très jeunes aux mentalités plus archaïques et osbcurantistes. Aux petits caids et machos du net. Mais aussi aux femmes qui lobotomisées et instrumentalisées remettent en causes des droits pour lesquels leur mères ou leur grands mère se sont battues.

Abreuvés de clips de rap ou de hip hop animés par des machos pomponner qui mettent en scène la femme comme un objet qui par leur paroles ne font que dresser des barrières entre les personnes- Pas tous fort heureusement

Souvent nous peuples de société dites civilisées regardons avec indifférence, mépris, dédain les peuples premiers. Pourtant, dans la majorité des cas tous les êtres vivent en harmonie entre eux mais aussi avec les animaux et la nature qu'il respecte tout autant.

Ce film est incomplet je le sais mais il me manquait un grand nombre de photos protégées.



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In every country, in all religion, women and girls are had our have no same rights.

This video is a reaction against all the chauvinist and sexist words I saw on this site. Those people who denied , turn back one women 's right. Those who are archaic , obsurantist. Those who watch and listen some rap men singing chauvinist lyrics and use woman like kitchen material. Those rap men which are dressed like princess and play macho man... Not all of course.

BEWARE SOME PICTURES ARE VERY HARD, I hesitate a long time before included them in my video but sometimes we must be bring ourself face to reality.

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Mes sources : Nations unies, Unicef, Unesco, Unifem, Amnesty International, Muslimwomenforrights, Nocharia, Awa, SOS Femmes battues etc...

Photos : Afp, AP, Reuters, AWA, Amnesty International ,
Droits reservés

Musique : Bob Marley No woman no cry, Get up Stand Up (less)
Added: January 11, 2007
http://www.youtube.com/MANWORLD

Les jugements de goût - Pierre Bourdieu



Entretien avec Pierre Bourdieu, issu du DVD « Penseurs de notre temps »

Sur son ouvrage "La distinction - critique sociale d'un jugement de goût"

dimanche 16 décembre 2007

Grégoire Debailly, portrait



Grégoire Debailly

Les liens d’humanitude, ou l’art d’être ensemble jusqu’au bout de la vie

Publié le 10 septembre 2007 sur L'Archipel rouge.fr
http://www.archipelrouge.fr/spip.php?article1074
par Sémaphore

Les liens d’humanitude,ou de l’art d’être ensemble jusqu’au bout de la vie


source : http://pagesperso-orange.fr/cec-formation.net/philohumanitude.html

Par Yves Gineste et Rosette Marescotti,

Un homme sans mémoire est comme un arbre sans racine ...

François ne parle plus. François ne bouge plus. Il ne s’exprime plus, se contente de gémir en permanence, rendant tout le monde mal à l’aise, enfermant les soignants dans un silence protecteur, et des gestes de soin mécaniques.

François ne semble plus là, certains le qualifient même de légume.

"Si ce pas triste d’être comme cela, il faudrait qu’il meure, la vie comme cela n’a pas de sens..."

Ces paroles terribles, on les entend souvent, venant de familles, bien sur, mais aussi de soignants, de médecins, ou d’autres professionnels.

Ce n’est pas le constat de la paralysie, de la simple dégradation physique qui pousse certains à s’exprimer ainsi.

Mais simplement le fait que la communication ne semble plus exister.

L’être humain est un être de communication.

Dès sa naissance, il est plongé dans un bain communicant, il ne peut se développer en dehors de ces stimulations.

Dans la philosophie de l’humanitude, nous définissons le soignant comme un professionnel qui prend soin d’une personne qui a des problèmes de santé.

La question fondamentale qui se pose est qu’est ce qu’une personne ?

L’homme est un animal, un mammifère supérieur. Mais celui qui prend soin d’un animal est un vétérinaire. Et c’est vrai que l’on rencontre parfois des soignants qui ne sont que des vétérinaires d’humains.

Pour être soignant, il faut prendre en compte autre chose que la simple partie animal de l’homme.

L’ensemble des particularités qui permettent à un homme de se reconnaître dans son espèce, nous l’avons appelé l’humanitude, en reprenant le terme de Freddy Klopfenstein (Humanitude, essai, Genève, Ed. Labor et Fides, 1980.).

Être soignant, s’est s’occuper de l’humanitude.

Un des éléments fondamentaux de l’humanitude est la communication.

Lorsqu’un enfant arrive au monde, il n’est pas encore en humanitude, et sa mère, son père, les humains qui l’entourent vont l’y faire rentrer. Comme une brebis lèche l’agneau, afin qu’il se reconnaisse dans son espèce, qu’il trouve la mamelle, la protection du troupeau, et qu’il puisse vivre parmi les siens, l’être humain a besoin d’un "léchage" pour vivre.

Ce "léchage" subtil est basé sur les trois piliers de communication, regard, parole et toucher.

Sans ce léchage, cette mise en humanitude, l’enfant meure ou s’enfonce dans l’arriération.

Ce syndrome de Spitz, ou Syndrome d’hospitalisme est bien connu :

"Dans le cas d’une carence totale en affects, si la séparation a été plus précoce et si la restitution à la mère n’intervient pas, les stades du syndrome partiel évoluent en un retard moteur grave, en un état de "marasme" qui évoque le tableau clinique de l’encéphalopathie ou de l’arriération, état qui peut être irréversible et même conduire à la mort." (source universalis).

Mais ce qui est naturel en communication avec des nouveau-nés, amené par les millénaires d’évolution de notre espèce, peut complètement disparaître dans l’accompagnement des fins de vie des patients non communicants.

Posez un nouveau né sur une table, et regardez comme toute personne qui passe va le regarder, lui parler, le toucher, s’attendrir.

Imaginez la même scène avec un patient non communicant, assis dans un fauteuil gériatrique dans un long séjour par exemple... Et risquez de ne voir personne aller spontanément vers ces grands dépendants.

Mais si l’homme ne peut vivre sans communication dès la naissance, de même il ne peut vivre sans elle lorsque que la maladie l’affaiblit.

En 1983, nous avons posé, avec l’accord d’équipe de soins remarquables, des magnétophones à déclenchement vocal dans les chambres des patients grabataires de centres de long séjour. L’idée était simplement de mesurer les temps de communication verbale directe que reçoit un patient non communicant par 24 heures.

Les résultats furent consternants : moins de 120 secondes par 24 heures ! Et cela en tenant compte du fait que les équipes qui sont prêtes à laisser faire ces mesures ont certainement un niveau de fonctionnement, d’ouverture, supérieur à la moyenne. Certains patients recevaient moins de 10 mots dans la même période.

Ne pouvant mettre en doute le coeur de ces soignants, leur désir de bien faire, nous devons comprendre qu’il est naturel de se taire avec ce type de patients. Mais si l’on estime que deux minutes par 24 heures sont insuffisantes, il nous faut donc professionnaliser la communication, mettre au point de techniques, les apprendre, les fixer.

Voyons grâce à quels canaux l’enfant est mis en humanitude :

Le regard, d’abord, est le premier canal de mise en humanitude. Lorsque que l’on s’approche d’un enfant, les regards posés sur lui portent des valeurs, des sentiments, et répondent à des critères bien précis :

Les qualités de ces regards sont l’amour, la tendresse, la fierté, la protection, l’appartenance, la reconnaissance...

Sur le plan de la "technique", le regard répond à 3 critères, il est axial, horizontal, et surtout il dure dans le temps, il est long.

On voit bien que ces qualités vont accompagner le regard humain dans la construction des relations tout au long de la vie. Si l’on décrit l’amour au travers de regard long, profond, intense, les défauts relationnels sont aussi bien identifiés dans le regard fuyant (évitement), regard de haut (mépris), de travers (rejet) etc.

Pour un patient, comment vivre quand on n’est pas regardé ?

Mais pour un soignant, un accompagnant, comment regarder la mort en face, l’agression sereinement, l’extrême vieillesse, image de ce que nous serons peut-être, dans les yeux ?

Avec les patients très atteints, très souffrants, mourants, déments agressifs... la réaction naturelle, simplement humaine, est de ne pas regarder. Nous avons filmé des toilettes de 20 minutes où pas un seul regard ne rencontrait les yeux du patient.

C’est pour cela qu’il faut professionnaliser l’approche relationnelle, et "apprendre" à regarder. Qui sait aujourd’hui, parmi les soignants, que 60 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ne verront plus sur les cotés, mais auront une vision en tunnel ? Savoir cela oblige à modifier notre approche, pour arriver de face, par le pied de lit et non du côté des barrières de lit, à se rapprocher, se mettre à niveau, et surtout nous oblige à prolonger les regards.

Posons nous la question simplement. Si l’on n’a pas réfléchi au regard, appris à regarder, comment regarde t-on ? Naturellement, bien sûr. Et comment regarde t-on naturellement un patient qui nous crache à la figure, qui nous pince, qui hurle, ou qui semble ne plus être là ? Comment regarde t-on naturellement quelqu’un de très lourd, avec qui l’on sait que l’on aura des difficultés de mobilisation ? Et quelqu’un qui baigne dans ses selles ? Comment regarde t-on naturellement le 20 éme patient de la matinée ?

Il nous est facile d’imaginer, comme nous le constatons tous les jours, l’incroyable absence de regard "d’humanitude" pour les patients les plus dépendants, les plus démunis. Tout simplement parce qu’il est naturel de ne pas regarder la souffrance, pour ne pas être en face de nos propres peurs. Alors, ceux qui ont le plus besoin de nos regards sont les moins regardés...

La parole : Si le regard débute la relation d’humanitude, la parole l’accompagne immédiatement. La parole est constituée par 2 éléments, le ton et les mots.

Le ton est mélodieux, presque musical (berceuses), et doux. Le cerveau du bébé est programmé à se reconnaître cette tonalité : si l’on s’adresse à un nouveau-né en criant, il se met à pleurer, tandis que la berceuse le rassure. Le ton est accompagné de mots tendres, évoquant l’amour, la douceur, l’aide.

Rappelons simplement les 120 secondes de communications verbales soignant- patient par 24 heures en moyenne, pour les patients non communicants.

Si cela est choquant, c’est cependant normal, car la communication humaine obéit à certaines règles.

L’émetteur (ici le soignant), envoie un message verbal (par exemple bonjour), vers un récepteur, le patient. Mais en même temps, l’émetteur attend une réponse, en temps réel, pour continuer sa conversation. Ce retour, le "feed-back", c’est à dire "nourrir en retour", est la source de l’énergie de communication.

Pour continuer une communication, il est donc normal, naturel d’attendre une réponse. La plupart du temps, la réponse est non verbale, c’est-à-dire une mimique, une simple expression de compréhension. Dans une communication entre un patient et le soignant, ces communications non-verbales représentent plus de 80 % du total des communications. Si le patient est incapable d’envoyer un feed-back, une réponse verbale ou non verbale, ou si la réponse est incohérente, non signifiante par rapport au message émis, alors très rapidement la communication verbale du soignant s’arrête.

Il faut bien comprendre que personne n’y échappe. Que le silence des soignants n’a rien à voir avec un manque de coeur, d’intérêt. Souvent, nous formons des psychologues, des cadres infirmiers ou enseignants. Dès que l’on parle de communication, ils nous approuvent fermement. Mais en situation réelle de soin, lorsque qu’il s’agit de prendre en compte un patient grabataire sans communication, ils se retrouvent aussi démunis que les autres soignants. Car l’intention ne suffit pas. Et s’ils ne semblent pas convaincus, s’ils restent persuadés qu’ils parlent, eux, nous plaçons alors un observateur silencieux au cours d’une toilette, avec comme consigne de compter les mots que l’acteur de la toilette va dire. Il est rare de dépasser 10 mots en 5 minutes, si nous avons bien choisi le patient !

Il ne faut surtout pas culpabiliser, car ce silence est, répétons le, naturel, normal dans ces cas.

Mais comment accepter ce silence, comment supposer qu’il puisse s’inscrire dans une démarche d’aide ?

Si le silence est naturel, la parole, elle, est professionnelle. Elle s’apprend, elle se travaille, elle s’entraîne.

Pour cela, nous avons mis au point une méthode de communication : L’auto-feedback



(cliquer sur l'image pour une meilleure lisibilité : ndlr)

Dans une chanson, la musique est liée à la parole. Sifflez l’air, les paroles vous viennent en tête, dites le texte, la musique resurgit.

Dans l’acte de soin, la musique est en fait représentée par les gestes des soignants.

Avec ces patients "acommunicatifs", nous avons fait le choix d’entraîner nos stagiaires et nous-mêmes à décrire tous nos gestes. C’est ainsi que nous aurons des conversations de ce type : Madame, je vais vous laver le bras (prédictif). Je vous soulève le bras, c’est le bras gauche, je vous savonne le dessus de la main, la paume, je vous lave l’avant-bras, je vous le lève etc (descriptif)...

Cela paraît simple, mais cela nécessite un véritable entraînement. Si l’on rencontre souvent le prédictif, le descriptif n’est jamais réalisé naturellement. En décrivant ainsi les actes, la parole peut devenir automatique. En liant les mots aux perceptions du patient, le soignant fait aussi une véritable rééducation du schéma corporel.

En travaillant ainsi nous pouvons multiplier le temps de communication verbale par 7 ou 8. Cela suffit souvent à permettre au patient de ne pas s’enfoncer dans un syndrome d’immobilisme toujours iatrogène, c’est-à-dire fabriqué par l’institution. (Rappelons que ce syndrome conduit le patient âgé à la grabatisation, avec blocage des articulations et plaintes continuelles ou mutisme. Il représente en fait pour nous une sorte de suicide à petit feu pour cause de malheur immense, de rejet hors de l’humanitude.)

Bien sûr, dès que le patient est capable de réponses, l’auto-feedback devient obsolète.

Ce qu’il y a de remarquable, lorsque l’on utilise ces techniques, c’est l’incroyable fréquence des "réveils" de ces patients que l’on dit acognitifs, non communicants ou autre. De même, le taux de comportement "d’agitation pathologique" des patients âgés déments diminue de plus de 80 % ... Et le soin se réalise dans la douceur.

Après avoir regardé et parlé, le toucher vient conclure la mise en relation, ce que nous appelons les "préliminaires au soin".

Chez l’enfant, ce toucher d’humanitude est caractéristique : il est doux, vaste, enveloppant protecteur.

Le toucher est le fondement du soin, il n’y a pas de soin sans toucher, il est communication non-verbale. Ce type de communication est sans doute le plus important. La sécurité des mobilisations, la douceur des manipulations sont indispensables au soignant comme au patient.

Pourtant se pose un double problème pour respecter ces priorités :

1° Le geste est inconscient à 98 %, d’après Laborit. Comment contrôler des gestes inconscients ?

2° Plus un patient est "difficile", il est agressif, souffrant, lourd, plus nos gestes seront inadaptés, violents, en totale contradiction avec ce que nous voulons être, c’est à dire des soignants. Tout cela est bien sûr involontaire, mais répond à des lois de la physique : la force est égale à la moitié de la masse multipliée par le carré de la vitesse, ce qui revient à dire que pour augmenter votre force, la masse étant invariable, vous augmentez la vitesse. Or la vitesse est incompatible avec la douceur. La forme de toilette choisie et les techniques associées doivent donc permettre de favoriser les communications non-verbales les plus riches et les plus douces. Il nous semble maintenant indispensable de former les soignants au toucher-tendresse, voire au toucher-amour.

Dans ce toucher si particulier, la douceur tient le rôle principal. C’est pourquoi nous supprimons les saisies en pince, qui non seulement font mal, provoquent des hématomes sur les avant-bras des patients âgés, et même parfois des plaies ; mais aussi sont très agressives sur le plan psychologique. A t-on jamais vu des amoureux se balader en se tenant par le poignet ? Et chaque fois que dans notre vie quelqu’un nous a pris par le poignet, en "pince", cela été pour nous punir.

La mémoire de ces punitions liées aux saisies est profondément inscrite dans notre cerveau limbique, siège de toutes les émotions, de tous les souvenirs liés a un état corporel.

Pour un patient très dégradé sur le plan intellectuel, comme un patient Alzheimer, un dément alcoolique ou autre, qui ne peut savoir qui vous êtes, et que vous venez lui faire du bien, le laver, l’habiller, le seul langage "vrai" est le langage du toucher. Et si par malheur vous lui soulevez le bras en le saisissant en pince, il risque de vous recevoir comme un agresseur.

Encore une fois, il va falloir lutter contre le geste naturel de la pince, propre de la saisie humaine. Pour combattre ces réflexes, et passer à des saisies de soutien, il faut un an au minimum de corrections quotidiennes. Mais le jeu en vaut la chandelle, et les soignants qui y accèdent deviennent les plus doux, les plus demandés par les patients et leurs familles.

Le toucher du soignant doit aussi solliciter l’autorisation corporelle du patient. Normalement, la conscience nous permet d’être prévenu chaque fois que l’on nous touche. Mais imaginez le bond que vous feriez, si dans la rue, un inconnu posait sans vous avertir la main sur vous. C’est pour éviter cette "surprise", que nous préconisons d’entrer sur le corps de l’autre par le bout des doigts, la paume se posant ensuite, et l’inverse pour quitter le corps du patient. Ce toucher très tendre est en lui-même porteur de la douceur, et favorise le lien entre les partenaires du soin.

Là encore, il nécessite un long apprentissage, afin que l’on puisse enfin reconnaître le toucher du soignant comme un véritable geste professionnel à part entière, comme l’est celui du sculpteur, du peintre ou le geste du menuisier.

Yves Lamarre, chercheur en neuro sciences au Québec, vient de mettre en évidence que le toucher de la caresse, qui correspond à notre toucher tendresse, est une réalité neurologique dès le huitième mois de grossesse, et il a identifié les voies nerveuses et les zones du cerveau stimulées.

L’humanitude, ce qui nous lie aux autres humains , est ainsi démontrée pour le toucher et la parole. Le contact est une stimulation sensorielle qui arrive dans des zones émotionnelles du cerveau (les amygdales) avant même d’arriver dans les zones corticales. Et ce qui est extraordinaire, c’est que ces zones émotionnelles du cerveau limbique restent intègres jusqu’à la mort, dans quasiment tous les cas. Ce qui signifie que la preuve est maintenant faite que le "légume" n’existe pas, que même quand le cerveau intellectuel est détruit, quand l’expression n’est plus là, le cerveau émotionnel reste entièrement sensible. Et certains d’affirmer, comme Damasio (*), que "le siège de l’esprit que d’aucuns appellent l’âme" est dans le cerveau émotionnel.

Et surtout, n’oublions pas que nous sommes des manuels. Et que comme tous les manuels, il faut apprendre nos outils.

Notre outil à nous, c’est la main. Il est vrai que si jusqu’à présent les soignants ont appris un certain nombre d’actes, comme la toilette, les pansements ou autres, rares sont ceux qui ont reçu un entraînement spécifique à l’utilisation de leurs mains comme outils de relation au patient. Si professionnellement nous apprenons à ouvrir, par des techniques de préliminaires bien comprises, le tiroir de l’humanitude, celui que nous avons rempli dès la naissance, il est permis de penser que ces liens d’humanitude, tissés par les regards solidaires, la parole douce, le toucher tendresse, permettront d’accompagner avec plus de sérénité les mourants, les patients les plus dépendants, et de recevoir en héritage leur humanitude, dans ce lien profond d’émotion à émotion.

Tout simplement.

* Damasio Antonio R. , L’Erreur de Descartes, la raison des émotions, éd Odile Jacob,1995.

La Méthodologie des soins Gineste-Marescotti est protégée en France et à l’étranger. Marques déposées : "Toucher tendresse","Gineste-Marescotti","Philosophie de l’humanitude", "Capture Sensorielle", "Manutention Relationnelle,"Mourir Debout".

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samedi 15 décembre 2007

Vaincre la misère : une utopie ?

Vaincre la misère : une utopie ?
Témoignage : Jean Gelbseiden (ATD quart monde)
Appel au débat

La misère est à différencier de la pauvreté.
On est dans la misère quand on ne peut plus subvenir aux besoins
essentiels : se nourrir, se vêtir, se soigner, se loger.

La misère : on pense que c’est toujours pour les autres mais la maladie, la
déprime, la solitude, le chômage, un divorce …
lorsque tout s’écroule autour de soi et en soi, alors on
tombe dans la misère et on se mure dans sa coquille.

La misère, c’est une spirale infernale. Elle se conjugue avec un
déficit financier, intellectuel, moral et affectif. La misère se combat par un traitement individualisé. Il faut créer des liens, s’adresser à l’altérité, accompagner l’individu pour qu’il se sorte lui-même de la misère. L’important c’est la main tendue et non la main pleine.

On ne peut pas vaincre la misère sans utopie. L’utopie, c’est un rêve et
sans rêve, il n’y a pas d’envie d’agir et de vivre.


Le débat (17 octobre 2006)

Témoignage de JG

Militant d’ATD Quart monde, JG nous dit être à la limite de la misère.

Il y a 3 axes de la misère : la pauvreté (pas d’argent), la misère intellectuelle et la misère affective. L’entrée dans la misère se fait par une spirale qui s’accélère vite vers le centre. «Il y a 3 ans j’avais une famille, de l’argent et des amis. Du jour au lendemain je me retrouve sans famille, sans argent avec encore quelques amis… On ne pense pas que cela puisse vous arriver. Il faut être vigilant car, quand on s’en aperçoit, c’est trop tard !».

La pauvreté, c’est peut être le fait de pouvoir vivre avec ce qu’on a, tandis que la misère financière, c’est impossible de pouvoir vivre avec ce qu’on a !
La misère affective, c’est avoir été abandonné par les siens;

La misère intellectuelle, ce sont ces jeunes gitans de 15 ans
qui ne savent ni lire ni écrire et qui ne vont pas à l’école !

Son expérience à ATD c’est la bibliothèque de rue, le mercredi après midi pour
intéresser les jeunes gitans à la lecture. Ils n’ont pas d’appétence pour la lecture : c’est cela la misère intellectuelle. Ils sont dans la culture de l’oralité, ils ont de l’argent et pas d’intérêt pour travailler (à Noël un enfant peut recevoir un quad!).

Facteurs favorisant la misère :

- les méandres administratifs pour obtenir sa retraite, le RMI, l’allocation logement…

- pour avoir la carte TAM il faut bénéficier du RMI.

- trouver du travail à 62 ans est une utopie !Heureusement il y a des associations qui aident, des amis qui ont le portefeuille à côté du cœur.

- le manque de travail : des caissières de supermarché
ayant bac +5 ou 6 occupent des places qui devraient servir à
d’autres…

Débat

-CB : ce jour, place de la Comédie, les SDF étaient heureux d’avoir la parole.

JG : c’était l’occasion de pouvoir s’insérer dans la société bien que leur
parole soit parfois incohérente ! Ils ont besoin d’une reconnaissance du public. Mais n’avons-nous pas peur de les écouter ? Ils nous renvoient notre égoïsme, notre laxisme, notre culpabilité. On ne les aborde pas car on a peurd’eux ! JG a créé « Maupassant », un atelier d’écriture pour leur permettre de s’exprimer.

- Mr X : conteste ce qui a été dit à propos des gitans. « J’ai vécu 7 ans chez les gitans. Beaucoup d’enfants veulent apprendre à lire. Une de leur ressource financière est la pétanque : ils se font de bons mois car ils sont très forts ! Ils peuvent gagner 2 500 € dans un WE! C’est la pétanque qui m’a sorti de la misère ».

- Mme X : ne généralisons pas : ils n’ont pas toujours l’argent facile !

- Mr X : il y a une autre différence entre pauvreté et misère : le pauvre a encore des projets, dans la misère il n’y en a plus.

- JG : la misère est elle inhérente à l’homme ou due à une mauvaise organisation de la société ? Quels moyens la société peut elle se donner ? Donner de l’argent ne suffit pas : il faut s’attaquer aux causes du mal.

-CB : cette après midi une personne vous a demandé « à quoi ça sert de parler ici ?».

- MF : vous lui avez répondu 2 choses : ça sert à l’aider dans ses problèmes à elle et ça permet d’avancer les choses. A Montpellier, depuis presque 1 an,
ATD a créé un groupe de parole pour ces personnes en difficulté sur le travail et la santé. Pour faire une action au-delà de la réflexion nous avons
rencontré l’ANPE pour chercher ensemble des solutions. A Bordeaux, une commission du CCAS accueille des membres d’association et des personnes accompagnées permettant aux
usagers d’avoir la parole. Ainsi il a été possible de modifier l’attribution des tickets de transport…

- Mr X : quelle est la spécificité d’ATD ?

- MF : c’est l’accompagnement de la personne dans ses démarches et non l’aide matérielle. Nous avons 2 fondamentaux : l’accès au savoir indispensable pour avoir le moyen de s’en sortir et redonner confiance en elle à la personne. Toute personne est égale en droits, a la même valeur : son savoir peut être différent mais son expérience est très riche. Nous voulons faire évoluer la société en nous appuyant sur ces personnes. Nous nous adressons à tout le monde : personnes du quart monde et d’autres milieux sociaux. Chacun a un rôle à jouer.

- JG : il y a l’aspect individuel, être à
l’écoute. Et l’aspect collectif : cf le micro
crédit avec le prix Nobel à Mohamed Yunus. La
volonté politique manque de nos jours, les moyens financiers
existent. Comment agir sur la municipalité pour réduire
les buffets (200 000 f) ou 350 000 f au château d’O pour
l’inauguration de l’exposition sur la Chine ? Comment aller
vers une démocratie participative vers un contrôle
par le peuple des finances publiques ? Envahissons les conseils
municipaux …RV le mardi 24 octobre à 18h30 à la
Maison du Tiers Monde, bd Louis Blanc sur les agendas 21.

- FJ : « médecin retraité je consulte à la halte solidarité et beaucoup de mes clients sont en difficultés administratives : ils ne savent ni ne peuvent accéder à la carte vitale, CMU, CME…

- MF : 10% des médecins refusent la CMU !

- JG : ils ont du mal à se débrouiller dans les méandres administratifs. Il y a un moment où ils n’en n’ont plus envie avec le risque de suicide.
C’est pourquoi il est important de les accompagner pour leur redonner le goût de vivre, de les écouter pour leur laisser toute la place.

-MF : on a peut être quelque chose à faire pour faire évoluer les mentalités. Ils ont l’impression que les structures ne sont pas pour les aider et remercient les associations.

- Mr X : Il y a du travail mais du sous travail dans l’hôtellerie, l’artisanat…Il faudrait partager le travail, créer des emplois.

- BD : vous avez dit que nous avions peur de ceux qui tendent la main.
C’est vrai ! Récemment j’ai vu, rue Foch, un homme assis sur son sac. Il avait une belle tête de patriarche, une bouteille d’eau près de lui. Je lui ai donné une
pièce en lui disant « pour que vous ne soyez pas obligé de boire de l’eau ». Il m’a
regardé tristement. J’ai eu l’impression de l’avoir offensé. Quelle est la bonne attitude ?

-JG : je n’en sais rien…Avoir un regard d’humanité. Cette après midi place de la
Comédie, est venue une jeune femme avec son chien. Je l’ai retrouvé plus tard rue Maguelone, lui ai parlé « je pourrai vous saluer quand je vous rencontrerai ». Les mettre dans le circuit d’une parole échangée.

Petit détail qui n’en est pas un ! « Je souffre d’une odeur de pisse dans certaines rues ! Il faut savoir qu’à Montpellier il faut toujours payer pour pisser !».

- MF : Nous avons envoyé un courrier à la mairie pour demander des toilettes publiques gratuites : nous n’avons pas eu de réponse…

- CB : Place de la Comédie vous avez touché un public différent.

- MF : Il y a quelques années, encouragés par la réussite de débats qui avaient touché 70 à 80 personnes, nous avions essayé de donner une suite 1 mois plus tard : 4 personnes sont venues !

Cette après midi, une jeune femme en difficulté avec ses collègues de rue, nous a demandés qu’ATD rencontre les policiers. Pourquoi pas essayer de faire dialoguer des SDF et des policiers ?

- JG : raconte ce qu’il a vécu récemment en rapportant au bureau de police une enveloppe pleine de documents trouvée dans une cabine téléphonique au nom d’une personne française et israélite.
Prévenue par lui, cette personne n’a pu obtenir ses documents, soi disant non parvenus. Ils ne lui ont été restitués qu’après son intervention. C’était un vrai délit de gueule ! Les SDF ont une haine pour les policiers !

- CB : Constatez vous une évolution de l’institution depuis 5 ans que cette journée du refus de la misère existe ?

- JG : elle est relayée par les journaux. Il y a une prise de conscience que cela peut nous arriver.

- MF : L’an passé n’a pas été
très réussie car nous avions posé une question
trop difficile : « venez témoigner sur des actes de
résistance ». Cette année nous avions
décidé de partir de l’expérience des gens.

ATD fait partie d’un collectif de 40 à 50 associations qui
se rendent compte que la précarisation augmente, que les mesures
proposées sont trop à court terme, qu’il y a des
mesures d’accompagnement mais peu de moyens pour ceux qui sont le
plus précaire. Nous nous inquiétons des projets du
parlement sur l’évaluation des résultats des
associations. Sur quels critères va porter cette
évaluation ? Pour atteindre les résultats attendus il y
aura intérêt à s’occuper des moins atteints !

- Mr X : Nous devrions nous présenter aux élections,
chercher 500 signatures et prendre la parole à plusieurs…

- Mme X : et à titre individuel minimiser le clivage (elle a
joué avec d’autres une pièce sur la Comédie
ce jour).

- Mr X : «ne pourrait on former des SDF à la cuisine ? »

- MF : Nous préparons une rencontre avec le monde de l’entreprise et les syndicats dont le Medef.

Dans le journal « Résistance » diffusé
gratuitement ce jour vous trouverez « un appel aux candidats
», lettre de questions à propos de la misère
à poser aux candidats, à signer et à renvoyer au
journal qui les fera suivre aux candidats. A nous de diffuser cet
appel, de demander que les SDF soient associés à
l’étude des lois les concernant, d’aller aux
conseils municipaux défendre les 20% de logements sociaux…

Posons nous la question : qu’est ce que je fais pour participer à l’éradication de la misère ?

Pour aller plus loin consulter le site de ATD :
http://oct17-lr.site.voila.fr/
http://www.reseau.org/atd
http://www.atd-quartmonde.org/

Le débat continue :

Ethernaute : Vos reflexions nous intéressent. Envoyez un
courriel à l'adresse suivante : aucafedelavie@free.fr

Le nouveau campement des Enfants de Don Quichotte évacué par la police

Le nouveau campement des Enfants de Don Quichotte évacué par la police
LEMONDE.FR avec AFP | 15.12.07 | 12h39 •

Quelques heures après avoir été installé, près de Notre-Dame de Paris, le nouveau campement des Enfants de Don Quichotte a été évacué par les forces de l'ordre, samedi 15 novembre. Les gendarmes mobiles, qui sont intervenus sans casques ni boucliers, ont démonté l'ensemble des tentes, qu'ils ont chiffré à plusieurs dizaines. Augustin Legrand, porte-parole de l'association, avait auparavant déclaré que 250 tentes avaient été montées, soit presque autant qu'au plus fort du campement installé l'an dernier, à la même période, le long du Canal Saint Martin.


Denis Baupin dénonce "la violence incroyable déployée par les forces de police"


Denis Baupin, adjoint Verts au maire de Paris, s'est rendu sur les lieux que tentaient d'investir les Don Quichotte, samedi matin, pour apporter son "soutien" à l'action menée par l'association. Après l'intervention des forces de l'ordre, il a dénonce " la violence incroyable qui a été déployée par les forces de police pour déloger ce début de campement". "La réponse à apporter au scandale du mal logement n'est ni la matraque, ni jeter des individus dans la Seine, mais d'apporter des réponses immédiates, concrètes, à tous ces gens en situation d'urgence", a-t-il déclaré, demandant "la réquisition des milliers de logements vacants, l'augmentation de l'offre de logements sociaux et un coût d'arrêt à la spéculation immobilière". – (Avec AFP.)

L'intervention des forces de l'ordre ne s'est pas déroulée sans heurts. Dans une bousculade, un militant de l'association est tombé dans la Seine avant d'être rapidement secouru par un policier de la brigade fluviale, dont deux canots pneumatiques et une barge avaient été mobilisés. Il a été remonté sur le quai puis interpellé. Jean-Baptiste Legrand, frères d'Augustin, a également été interpellé.

Les militants de l'association se sont ensuite rassemblés sur le parvis de la cathédrale pour appeler les Parisiens à venir "exprimer leur solidarité" avec les sans abri. La présence de deux tentes sur le parvis a provoqué une nouvelle intervention des autorités, plus rude que la précédente, selon un journaliste de l'AFP.

"PROMESSES NON TENUES"

Le gouvernement avait averti, vendredi, qu'il ne tolèrerait aucun nouveau campement. La ministre du logement, Christine Boutin, avait prévenu qu'elle "n'acceptera pas d'avoir des tentes, donc elles seront évacuées par les forces de police". Tout en soulignant que "le campement des Don Quichotte a eu le mérite [en 2006] de sensibiliser les politiques, l'opinion, (...) sur la gravité de la situation", Mme Boutin avait estimé qu'"à la fin de ce campement les personnes (...) se sont retrouvées dans des conditions sanitaires et psychologiques beaucoup plus graves que quand elles étaient entrées sous la tente". Elle a exhorté "les personnes qui seraient sollicitées pour aller sous la tente de ne pas y aller"

Pour Augustin Legrand "les promesses non tenues" du gouvernement, qui font que "cette année encore, plusieurs milliers de personnes dorment sur les trottoirs", justifient cette nouvelle action. Il rappelait, jeudi, que "sur les 27 000 places [d'hébergement durable] promises", "14 000 seulement [sont] disponibles".

Le Secours Catholique, qui avait apporté son soutien à cette nouvelle opération dans un communiqué, s'est dit "atterré" par les déclarations de Mme Boutin, selon lesquelles "les objectifs en termes d'hébergement (des sans abri) étaient atteints". "Nous gérons des centres, ils sont remplis à plus de 100%. Il n'y a pas de place disponible", a affirmé son secrétaire général, Pierre Levené. "Réouvrir des gymnases pour accroître les capacités d'accueil, c'est un bond en arrière de 20 ou 30 ans (...) nous sommes très inquiets en cette période hivernale car il manque un nombre important de places d'hébergement", a-t-il ajouté. Le Secours Catholique a indiqué qu'il allait "apporter un soutien humanitaire aux personnes à la rue présentes sur le campement" des Don Quichotte.

Fac de Lettres évacuée à Montpellier : violences policières

Intervention de la police à la fac Paul Valéry

Par Le correspondant LCR 34,
mardi 11 décembre 2007 à 08:07 :: Actualités locales et régionales

15 policiers de la BAC ont débarqué lundi matin, suivi par les CRS et ont fait évacuer l’université Paul Valéry vers les 12h avec utilisation de gaz lacrymogène et de grenades aveuglantes (flashbang) qui ont même blessé des étudiants. Deux d'entre eux ont été arrêtés. La riposte s'organise avec une AG du personnel ce mardi matin. Voir ci-dessous. Communiqués de SUD étudiants, du SNES Sup (FSU), de la LCR 34 ci-dessous aussi.

Le président de Paul Valéry, Miossec, a fermé administrativement une fois de plus la fac, et au vue de ses propos (notamment rapportés dans le Montpellier plus de ce matin), il y a de grosses chances qu’elle reste fermée jusqu’aux vacances.
Il y a eu aussi lundi matin une intervention policière sur le lycée Mas de Tesse mais aucune arrestation.
Sur la fac de sciences, pas d’intervention policière, mais l’AG d’aujourd’hui, suite au refus de l’administration de banaliser une demi-journée, n’a réuni que 200 personnes et le blocage n’a donc pas été remis à l’ordre du jour.

Ce matin, mardi 11/12 un rassemblement à l'appel des personnels, s'est tenu devant les grilles fermées de la Fac de Lettres (300-400 personnes). Des initiatives ont eu lieu en ville aujourd'hui et une manifestation est prévue Jeudi 13/12 à 14h30 au Peyrou. La démission du président de l'université a été votée à l'unanimité (-2) comme l'avaient déjà voté la section SNESUP et les étudiants en lutte.
Une démarche auprès de la justice s'organise ( collecte de certificats médicaux, attestations d'entrée au service des urgences) pour répondre aux violences policières qui ont frappé les étudiants

COMMUNIQUÉ DU SNES-SUP PAUL VALERY

Alors qu'aucun incident notable ne s'est produit, contrairement à ses allégations, le président a
- interrompu la séance du CEVU qui devait se prononcer sur l'offre de formation (toutes les licences et certains masters) à transmettre en urgence au Ministère et annoncé qu'il ne remonterait pas cette offre, - fait évacuer illico le bâtiment administratif,
- annoncé la seconde fermeture administrative en un mois de l'Université, et "au moins jusqu'à Noel"
- fait intervenir la police pour évacuer le campus (deux arrestations)
. Ni le président, ni le secrétaire général - garants du maintien de l'ordre - n'ont accompagné en personne l'intervention policière sur le campus. Seules la maturité et la responsabilité des 200 à 300 étudiants, alors présents, ont pu éviter que des incidents graves se produisent.
Depuis un mois et demi, le président fait la preuve de son incapacité à mener le dialogue social et laisser le débat démocratique se dérouler, à gérer la crise universitaire, à assurer la continuité du service public et maintenant il hypothèque gravement l'avenir de l'offre de formation de l'université et donc l'existence de celle-ci. Il doit en tirer les conséquences et démissionner !
Le SNESup en appelle donc au Recteur, chancelier des Universités, pour assurer la continuité des missions de l'Université. Il appelle les autres syndicats, soucieux du service public, à s'associer à la demande d'audience que le SNESup, la CGT et Sud déposent auprès du Recteur.
Le Snesup dénonce l'intervention policière et la fermeture de l'Université. Il demande la tenue, en urgence, d'un CA extraordinaire.
Il appelle tous les personnels à se retrouver mardi 11 décembre à 11h devant les grilles Vasarely de l'Université pour analyser la situation et décider des actions à entreprendre.

Snesup-UPV, lundi 10 décembre 2007, 12h30


COMMUNIQUÉ DE SUD ETUDIANT 34

La mobilisation étudiante réprimée violemment !


L'Assemblée Générale du jeudi 6 décembre tenue à l'Université Paul Valéry a reconduit les piquets de grève jusqu'à mercredi. Les étudiant-es, et ce comme vendredi matin, étaient par conséquent présent-es pour faire respecter les mandats de l'assemblée. Parallèlement, le président de l'université, Jean-Marie Miossec, a continué à exacerber les tensions, par la menace d'un semestre blanc (pourtant récusé par la majorité des enseignant-es) et par des communiqués appelant à reprendre les cours par tous les moyens. Certains administratifs à sa solde agressent régulièrement les grévistes, par des insultes (« Khmers rouges », « jeunesses Hitlériennes »...), des menaces (afficher les noms et les photos des grévistes) et des pressions physiques (interventions contre les piquets...). Devant l'échec de ces tentatives pourtant répétées, il a décidé unilatéralement de fermer administrativement le campus à partir de lundi midi et ce jusqu'aux vacances de Noël. Avant même l'horaire fixé par le Président, les forces de police (Brigade d'Intervention et Brigade Anti Criminalité...sic) sont entrées sur le campus. Elles ont attaqué sans sommation l'amphithéâtre où les étudiant-es se réunissaient pour décider de la conduite à tenir (un étudiant interpellé). Fuyant les matraques, les étudiant-es se sont regroupé-es devant le bâtiment administratif où une autre interpellation a été perpétrée. Par la suite, de nombreux étudiant-es ont été gazé-es (bombes au poivre, lacrymogènes...), matraqué-es et plusieurs d'entre eux/elles blessé-es par les éclats des grenades offensives. Ils/elles ont immédiatement été conduit-es à l'hôpital.

Face à la mobilisation qui s'organise dans les Universités, notamment contre la LRU, le gouvernement et ses cerbères ne cherchent même plus à défendre leur propre loi. Au lieu de cela ils préfèrent réprimer et écraser la contestation, encourager les Présidents d'Universités à fermer les campus universitaires par l'envoi des forces de l'ordre contre les grévistes. Une nouvelle étape a été franchie ce matin, devant l'ensemble de la communauté universitaire, avec l'utilisation de policiers armés pour briser les piquets de grève. Nous prenons acte de la radicalisation du gouvernement et de notre présidence, ce qui nous conforte dans la pertinence et la légitimité de notre lutte. Alors que nous défendons une Université gratuite, publique, ouverte à toutes et à tous, la titularisation des personnels de plus en plus précaires, le renforcement de la recherche fondamentale indépendante des intérêts privés, la réponse du gouvernement est la matraque, les gaz lacrymogènes et les fermetures administratives. Nous dénonçons de même la relative absence et la diabolisation du mouvement étudiant dans les médias. Nous pensons que la presse n'est pas libre en raison de trop nombreuses collusions entre le gouvernement et patrons de groupes de presse. Depuis deux mois, partout en France des Universités se mobilisent contre la casse systématique de nos acquis sociaux et subissent en retour une répression médiatique et policière qui se rapproche des méthodes des régimes autoritaires.

SUD-Etudiant condamne toute intervention policière dans les Universités, apporte son soutien aux grévistes arrêtés aujourd'hui, et dénonce les tensions entretenues par l'équipe présidentielle de Montpellier III. Nous exigeons la libération immédiate de nos compagnons, sans poursuite judiciaire, poursuites qui n'ont d'autre but que de justifier ces violences.

Nous exigeons également la démission du président et soutenons en cela les décisions de l'Assemblée Générale étudiante. Pour la quatrième fois en deux ans les forces de l'ordre interviennent sur le campus, fait inédit et intolérable!

Nous apportons également notre soutien aux lycéen-nes grévistes de Joffre, Monnet et Jules Guesde, évacué-es par les forces de l'ordre ce matin et poursuivi-es par leur proviseurs pour faits de grève!

SUD-Etudiant Montpellier

COMMUNIQUÉ DE LA LCR 34

La répression policière ne règlera pas les problèmes de l’Education Nationale !


La LCR 34 condamne la provocation du Président de l’Université Paul Valéry qui a fait intervenir la police lundi 10 décembre, et décidé la fermeture administrative de l’université pour une durée indéterminée.
Ces interventions répétées aussi bien dans les lycées que dans les universités ne règleront aucun problème. Oui, l’Education nationale est en voie d’asphyxie fautes de moyens et de recrutements d’enseignants, (11200 suppressions de postes de lycées pour la rentrée 2008, réduction d’une année d’enseignement pour les bacs professionnels…), Oui la loi d’autonomie ouvre la voie à la privatisation comme le montrent déjà les financements de grandes entreprises…
Le gouvernement de Nicolas Sarkozy refuse de retirer la loi LRU et d’entendre les revendications du monde enseignant et il utilise la répression pour casser la mobilisation. La LCR réaffirme son opposition à la loi sur l’autonomie des universités, exige son retrait et affirme sa solidarité avec les manifestants étudiants et lycéens.

ARTICLE DU QUOTIDIEN MIDI-LIBRE

Édition du mardi 11 décembre 2007

Évacuation musclée et fermeture de Paul-Valéry

Bis repetita. Évacuée le 16 novembre dernier, fermée dans la foulée, rouverte le 29, la faculté de lettres a encore été vidée de ses occupants par une trentaine de policiers déterminés appelés sur place, hier matin. Le président Miossec a prononcé une nouvelle fermeture administrative.
De source enseignante (Snesup), trois étudiants ont été blessés à la cuisse, une à la tête, quatre ont été examinés aux urgences pour des troubles auditifs. Deux autres ont été interpellés et mis en garde à vue, l'un pour outrage et rébellion , l'autre pour port d'arme et intrusion dans un établissement scolaire , dans une ambiance tendue, ponctuée de quelques jets de grenades assourdissantes et de coups de tonfas. A midi, alors que le calme était revenu sur le campus, la direction justifiait la décision par les « insultes, agressions, coups contre les personnels et les étudiants, destruction de mobilier de la part de 300 bloqueurs et casseurs » : « Suite aux violences que l'université a connues ce matin lors de la tentative de reprise des cours, Montpellier III est fermée administrativement », indiquait un communiqué.

Le président de l'université avait averti avant le week- end : la reprise était la seule possibilité de sauver le semestre. Mais les premiers cours ont vite été interrompus, salles et amphis bloqués par des chaises empilées aux entrées. Dans la bousculade, des insultes ont fusé. La situation est restée floue jusqu'au début d'évacuation par la police, à 11 h, alors qu'une rumeur insistante parcourait le campus : « On nous envoie les flics. »
Les étudiants, rassemblés dans l'amphi A, hésitaient alors sur la stratégie à adopter. Un excité isolé proposait de « rassembler du matériel et d'aller à la charge » mais la tendance était plutôt d'appeler au calme : « Quand il y aura 200 CRS, on se posera la question de l'affrontement. Il y a juste quelques camions devant la fac. » Parmi les actions envisagées : rassemblement sur le parvis de la fac ou sur la Comédie.
Avec l'intervention soudaine d'une trentaine de policiers, le débat a tourné court, provoquant une bousculade vers la sortie. Une première personne est interpellée et menottée, un deuxième peu après.
Une grenade assourdissante atterrit dans la foule. Le face-à-face est très tendu, sous le regard médusé, souvent indigné, des enseignants. Un professeur est effondré : « C'est grave, on se demande où est le président. »« Je trouve ça scandaleux », s'insurge sa voisine. « Je suis outré, il n'y avait aucune raison d'intervenir. » A 11 h 30, les grilles de l'université sont fermées, 250 étudiants restent postés devant l'entrée. « On contrôle la situation », assure le commissaire divisionnaire.
La faculté une nouvelle fois vidée et, à l'intérieur, une poignée d'enseignants commente les événements : « Ce qui s'est passé est indigne. On n'est pas dans le contexte de la dernière fermeture administrative, où des personnes qui n'avaient rien à faire sur le campus s'étaient installées dans la fac. » Et tous de dénoncer « le chantage et le rapport de force instaurés par la direction, qui ont fait qu'on en arrive là ». Jean-Marie Miossec était injoignable hier.